Le harcèlement sexuel illustre
l'embarras de notre époque par rapport au sexe. A l’ère de la libération
sexuelle l’actualité nous met face à un paradoxe que nous refusons de voir. Paradoxe
que nous avons pourtant poussé dans ses
extrémités, nous exposant aux dérives et aux risques dont nous nous
plaignons. Paradoxe parfaitement illustré par la libération sexuelle et la
progressive égalité des femmes, qui subissent en même temps les affres de la
masculinité la plus perverse et la plus condamnable.
Le sexe a toujours été
l'occasion d'infidélité, de tromperie, de vice et de violence en même temps que
de l'expression de l'amour, et le moyen des plaisirs les plus forts que l'homme
soit en mesure d'atteindre sur terre. C'est en même temps par lui que l'homme se
trouve à l'origine de la transmission de la vie. Tourment, joie, plaisir,
puissance, épanouissement, perversité, abus, dépravation sont son apanage....
Il a nourri depuis l'origine des temps l'imaginaire, les fantasmes, les
expressions les plus sublimes de l'art comme les comportements les plus
avilissants et les plus déshonorants de l'être humain. Il rime avec amour et
bonheur, comme avec les peines, les blessures et les viols, touchant l'intimité
et ce qu'il y a de plus précieux dans l'être humain. Aussi est-il fragile et
sujet à tous les tourments comme à toutes les manipulations et malheureusement
toutes les perversités. On n'a pas attendu le XXIe siècle pour connaître les
débordements dont le sexe peut être l'occasion ; mais à l'inverse, nous nous avérons
incapables de les combattre peut-être encore plus qu'à d'autres époques. A tout le moins, force est d’admettre que nous
tombons dans les mêmes travers que les civilisations les plus décadentes.
Notre exigence d'éthique par
rapport à toutes les dérives et tous les dérèglements du comportement humain en
matière sexuelle, qu'il s'agisse de la prostitution, de la pédophilie, ou du
harcèlement est à mettre en parallèle avec la libération totale des mœurs et la
libéralisation, la vulgarisation et la systématisation de la diffusion de
textes, d'images et de films mettant en valeur les comportements les plus
déréglés jusque dans la pornographie, en passant par la mise en scène
permanente de la relation sexuelle au cinéma, à la télévision et dans les publicités.
Que deviendraient la publicité et le cinéma sans le sexe ? Avons-nous une
idée des enjeux financiers du porno ? Nous sommes au cœur du paradoxe
quand notre ministre de l’éducation nationale si prompte à condamner les
comportements refuse toute licence culturelle !
Il y a un lien objectif,
manifeste, incontestable entre l'accentuation des phénomènes que nous
constatons, que nous dénonçons et le développement d'une culture qui prône précisément
ce que nous condamnons ou voudrions condamner. Il y a une forme de
schizophrénie dans notre attitude.
Nous refusons de mesurer à
quel point la diffusion de cette culture pornographique et de tout ce qui y
mène a une influence profonde sur les comportements humains, à commencer des
plus jeunes avec des séquelles ineffaçables. Je vous invite à lire l’excellent
livre de Thérèse Hargot[1]. Nous
ne mesurons pas non plus à quel point les stéréotypes sociaux qui sont mis en
exergue dans cette culture sont précisément à l'origine des comportements que
nous dénonçons. Chacun sait qu'en matière sexuelle l'imaginaire se nourrit
d'idées, de fantasmes, d'images, de scénario ayant une influence sur
l'évolution des comportements. Il y a une contradiction évidente dans
l'attitude de notre État lorsque d'une part il laisse tout faire et tout diffuser
au nom de la liberté d'expression et que d'autre part il prétend dénoncer et condamner
des comportements qui ne sont que la reproduction ou la conséquence de ce qui
est par ailleurs diffusé sur le plan culturel. Comme le relève Guillaume Roquette
dans le Figaro Magazine de cette semaine : « la société traque inlassablement
toute parole sexiste ou plaisanterie déplacée mais expose sans tabou la
pornographie ».
Pour conclure, oui à la
lutte contre le harcèlement sexuel mais pour cela nous devons affirmer en
priorité la nécessité d’exiger de notre État, de nos grands esprits, de nos
télévisions, de nos radios, de la presse, de nos humoristes, de la sphère de
l'Internet, qu'ils refusent, écartent, suppriment et condamnent, sans mesure et
sans réserve, de manière générale, toute diffusion pornographique et plus
généralement de toute image mettant en scène les relations sexuelles autrement
que de manière codée, contrôlée et surveillée.
La liberté passe par la
maîtrise. Elle doit être protégée. Et la protection de la liberté à laquelle
nous tenons tant est précisément de mettre à l'abri nos enfants, nos
adolescents et même nous adultes de toutes promotion des dérives
comportementales que nous sommes ensuite prêts à condamner à la moindre
occasion. Nous avons besoin de structurer notre société avec des principes moraux qui ne se réduisent pas au "for interne". La morale a besoin d'être diffusée, montrée, respectée, apprise, soutenue, magnifiée!
Oui à "l’ORDRE MORAL" protecteur
de notre santé psychique et psychologique et donc de notre liberté par rapport
au sexe. Ouvrons les yeux sur nos paradoxes
et notre schizophrénie collective ! Refusons le laisser faire suicidaire
incontrôlé de notre société, de notre culture et de nos gouvernants !
Voilà c’est dit ! Rejetons
le complexe et l’interdit par rapport à toute forme de censure culturelle.
Osons le dire, le proclamer. Faisons sauter cette insupportable chape de plomb
qui est en train de nous étouffer ..... La respiration passe par l’assainissement
de l’air ambiant !
[1]
https://www.amazon.fr/Une-jeunesse-sexuellement-lib%C3%A9r%C3%A9e-presque/dp/2226320121/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1463345778&sr=1-1&keywords=hargot
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