dimanche 15 mai 2016

LE HARCELEMENT SEXUEL OU LA MORALE!

Le harcèlement sexuel illustre l'embarras de notre époque par rapport au sexe. A l’ère de la libération sexuelle l’actualité nous met face à un paradoxe que nous refusons de voir. Paradoxe que nous avons pourtant  poussé dans ses extrémités, nous exposant aux dérives et aux risques dont nous nous plaignons. Paradoxe parfaitement illustré par la libération sexuelle et la progressive égalité des femmes, qui subissent en même temps  les affres de la masculinité la plus perverse et la plus condamnable.

Le sexe a toujours été l'occasion d'infidélité, de tromperie, de vice et de violence en même temps que de l'expression de l'amour, et le moyen des plaisirs les plus forts que l'homme soit en mesure d'atteindre sur terre. C'est en même temps par lui que l'homme se trouve à l'origine de la transmission de la vie. Tourment, joie, plaisir, puissance, épanouissement, perversité, abus, dépravation sont son apanage.... Il a nourri depuis l'origine des temps l'imaginaire, les fantasmes, les expressions les plus sublimes de l'art comme les comportements les plus avilissants et les plus déshonorants de l'être humain. Il rime avec amour et bonheur, comme avec les peines, les blessures et les viols, touchant l'intimité et ce qu'il y a de plus précieux dans l'être humain. Aussi est-il fragile et sujet à tous les tourments comme à toutes les manipulations et malheureusement toutes les perversités. On n'a pas attendu le XXIe siècle pour connaître les débordements dont le sexe peut être l'occasion ; mais à l'inverse, nous nous avérons incapables de les combattre peut-être encore plus qu'à d'autres époques.  A tout le moins, force est d’admettre que nous tombons dans les mêmes travers que les civilisations les plus décadentes.

Notre exigence d'éthique par rapport à toutes les dérives et tous les dérèglements du comportement humain en matière sexuelle, qu'il s'agisse de la prostitution, de la pédophilie, ou du harcèlement est à mettre en parallèle avec la libération totale des mœurs et la libéralisation, la vulgarisation et la systématisation de la diffusion de textes, d'images et de films mettant en valeur les comportements les plus déréglés jusque dans la pornographie, en passant par la mise en scène permanente de la relation sexuelle au cinéma, à la télévision et dans les publicités. Que deviendraient la publicité et le cinéma sans le sexe ? Avons-nous une idée des enjeux financiers du porno ? Nous sommes au cœur du paradoxe quand notre ministre de l’éducation nationale si prompte à condamner les comportements refuse toute licence culturelle !

Il y a un lien objectif, manifeste, incontestable entre l'accentuation des phénomènes que nous constatons, que nous dénonçons et le développement d'une culture qui prône précisément ce que nous condamnons ou voudrions condamner. Il y a une forme de schizophrénie dans notre attitude. 

Nous refusons de mesurer à quel point la diffusion de cette culture pornographique et de tout ce qui y mène a une influence profonde sur les comportements humains, à commencer des plus jeunes avec des séquelles ineffaçables. Je vous invite à lire l’excellent livre de Thérèse Hargot[1]. Nous ne mesurons pas non plus à quel point les stéréotypes sociaux qui sont mis en exergue dans cette culture sont précisément à l'origine des comportements que nous dénonçons. Chacun sait qu'en matière sexuelle l'imaginaire se nourrit d'idées, de fantasmes, d'images, de scénario ayant une influence sur l'évolution des comportements. Il y a une contradiction évidente dans l'attitude de notre État lorsque d'une part il laisse tout faire et tout diffuser au nom de la liberté d'expression et que d'autre part il prétend dénoncer et condamner des comportements qui ne sont que la reproduction ou la conséquence de ce qui est par ailleurs diffusé sur le plan culturel. Comme le relève Guillaume Roquette dans le Figaro Magazine de cette semaine : « la société traque inlassablement toute parole sexiste ou plaisanterie déplacée mais expose sans tabou la pornographie ».

Pour conclure, oui à la lutte contre le harcèlement sexuel mais pour cela nous devons affirmer en priorité la nécessité d’exiger de notre État, de nos grands esprits, de nos télévisions, de nos radios, de la presse, de nos humoristes, de la sphère de l'Internet, qu'ils refusent, écartent, suppriment et condamnent, sans mesure et sans réserve, de manière générale, toute diffusion pornographique et plus généralement de toute image mettant en scène les relations sexuelles autrement que de manière codée, contrôlée et surveillée.

La liberté passe par la maîtrise. Elle doit être protégée. Et la protection de la liberté à laquelle nous tenons tant est précisément de mettre à l'abri nos enfants, nos adolescents et même nous adultes de toutes promotion des dérives comportementales que nous sommes ensuite prêts à condamner à la moindre occasion. Nous avons besoin de structurer notre société avec des principes moraux qui ne se réduisent pas au "for interne". La morale a besoin d'être diffusée, montrée, respectée, apprise, soutenue, magnifiée!

Oui à "l’ORDRE MORAL" protecteur de notre santé psychique et psychologique et donc de notre liberté par rapport au sexe. Ouvrons les yeux  sur nos paradoxes et notre schizophrénie collective ! Refusons le laisser faire suicidaire incontrôlé de notre société, de notre culture et de nos gouvernants !

Voilà c’est dit ! Rejetons le complexe et l’interdit par rapport à toute forme de censure culturelle. Osons le dire, le proclamer. Faisons sauter cette insupportable chape de plomb qui est en train de nous étouffer ..... La respiration passe par l’assainissement de l’air ambiant !





[1] https://www.amazon.fr/Une-jeunesse-sexuellement-lib%C3%A9r%C3%A9e-presque/dp/2226320121/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1463345778&sr=1-1&keywords=hargot

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