Le terrorisme a encore frappé. A Manchester de manière
insupportable en s’attaquant à notre jeunesse ; mais aussi en Égypte à l’encontre
de la communauté copte. À chaque fois l’État islamique a revendiqué la
responsabilité de ces crimes.
J’ai scruté avec la plus grande attention la déclaration
de Monsieur le président Emmanuel MACRON qui s’est très rapidement rendu à l’ambassade
d’Angleterre. Nous savons combien les éléments de langage sont importants chez
notre nouveau président de la république. Il a dénoncé une « attaque
terroriste » contre « l’Europe libre ». Les chefs d’État
réunis au G7 ont également proclamé leur volonté de se battre de manière unie à
l’encontre du terrorisme.
Derrière ces déclarations se cache une ambiguïté
fondamentale de nature à nous inquiéter sur la manière dont nous sommes
défendus.
Le terrorisme n’est qu’un type de guerre. Si l’évaluation
de l’attaque ennemie et de ses modalités sont importantes, la
priorité n’est-elle pas de s’interroger sur les raisons de cette guerre ? On ne
se battra jamais efficacement contre le terrorisme si on ne sait pas pour
quelles raisons nous sommes agressés. A-t-on jamais vu des chefs de guerre se
contenter de se préoccuper de la manière dont leurs armées étaient combattues
sans s’interroger sur les raisons pour lesquelles elles l’étaient ? Le refus d’identifier
l’attaquant, celui qui nous agresse, dans son identité propre affaiblit notre
défense.
Or nous ne voulons pas admettre que nous sommes attaqués
par des forces animées par des convictions religieuses, peut-être dévoyées…, qui
plongent leurs racines dans une conception de l’Islam cherchant à étendre son
influence à toute une partie du monde et particulièrement du monde occidental.
Et la réaction timorée de nos chefs d’État à l’encontre
des attentats commis à l’encontre de la communauté copte d’Égypte confirme
cette ambiguïté en forme d’aveu de faiblesse. Nous ne reconnaissons pas l’ennemi
dans ce qui fait la raison de son combat alors pourtant qu’il prend le soin de
l’affirmer de manière violente au vu et au su du monde entier ; à savoir
sa détermination forcenée à éradiquer la population copte d’Égypte après avoir
exterminé les communautés chrétiennes d’Irak et de Syrie signifie bien la
nature profondément religieuse du combat qui est engagé.
Nous nous préoccupons de l’infiltration de nos sociétés
par un courant terroriste dont nous ne cherchons pas à comprendre quels sont
les ressorts qu’il utilise, pas plus que les raisons fondamentales de son
combat, auquel il parvient à obtenir l’adhésion. Tant que nous ne nous serons
pas décidés à admettre que nous sommes victimes d’une guerre religieuse, nous
nous priverons de la possibilité de mener le seul combat susceptible de nous
permettre à terme de sortir d’une logique de résilience, qui risque de tourner
un jour au renoncement…
Comment pouvons-nous plus longtemps encore fermer les
yeux sur le témoignage des chrétiens du Moyen-Orient qui se font assassiner
uniquement parce qu’ils refusent de renoncer à leur foi ?
Il est vrai que cela nous renvoie à des combats d’un
autre temps ; à une barbarie d’il y a près de 2000 ans. Difficile à admettre
pour notre monde progressiste, triomphant, fort de son libéralisme qu’il a
faussement confondu avec la tolérance. Nous qui prétendons donner des leçons de
civilisation au monde entier !
Sous prétexte que pour notre part nous avons décidé de
mettre en œuvre des principes de libéralisme et de laïcisme, nous avons perdu de
vue le caractère essentiel du combat intérieur de l’homme entre le bien et le
mal, face à son destin dans l’éternité et à Dieu. Nous avons oublié que l’homme
pouvait mourir pour sa foi en Dieu. En martyr parce quand il refuse d’abjurer,
ou en illuminé quand il accepte de sacrifier sa vie au profit de la volonté
hégémonique de fous lui inspirant une fausse conception de la religion. Quoi de
plus logique dans une société qui gomme la mort, sauf lorsqu’elle s’arroge le
droit de la distribuer lâchement pour son propre confort, au nom de ses valeurs
qui ne sont plus que des abstractions vidées de tout ancrage historique et
humain!…
Et ce n’est pas en continuant de refuser de voir cette
réalité en face que nous parviendrons à résoudre un problème que nous avons
cherché à éliminer, à écarter de nos yeux incrédules, affolés, effarés...
Nous avons le plus urgent besoin que nos chefs d’État
admettent enfin que nos nations occidentales sont victimes d’une agression de
nature profondément religieuse à laquelle on ne pourra pas répondre par une
négation du fait religieux. Cela est impossible. Cela relève du rêve ou du
fantasme. Nous sommes attaqués dans ce qui reste de nos nations et de notre
civilisation, de manière intégrale, pour nous annihiler. Et ce n’est pas en
nous gargarisant de notre soi-disant évolution supérieure, grâce à notre
soi-disant domination du sentiment religieux et de sa violence que nous
parviendrons à nous protéger et à nous défendre. Sans qu’il s’agisse pour
autant de nous battre pour imposer notre propre vision de la religion. Mais
simplement en admettant qu’il relève de la responsabilité du politique de gérer
un espace, qui s’appelle la nation, en en acceptant les contraintes, pour
permettre l’épanouissement des hommes dans leur dimension religieuse et non pas
en bâtissant des projets politiques qui n’ont systématiquement pour objet que d’éloigner
l’homme de la religion et de le dissuader de la pratiquer. Il s’agit simplement
d’accepter de nous battre pour défendre cette civilisation chrétienne que notre
adversaire veut éliminer, en ce qu’elle a précisément pour caractéristique de
préserver le fait religieux, et la véritable liberté religieuse au cœur de la cité pour le plus grand bien de l’homme.
Ce que précisément nous nous privons de faire en nous auto flagellant et en
développant la culture d’une repentance aveugle, idiote et dénuée de toute
réalité historique, philosophique et religieuse.
Tel est le sens du combat qui nous est fait. Tel doit
être le sens de notre combat en défense.
Cher Maître,
RépondreSupprimerMerci pour cette démonstration brillante, mais hélas vous vous égarez dans votre conclusion qui retombe dans le sectarisme religieux chrétien.
La voie est de ne pas nuire à l'autre, et vous refusez de voir qu'elle passe par l'abolition des religions, TOUTES les religions. Avez vous besoin de vous inventer un Dieu pour vous contraindre à être un homme bon ? juste un homme, et juste bon, pas bon chrétien, ni bon musulman, BON, tout court. On se rapprocherait là des ""bons hommes"" des Albigeois, mais la religion chrétienne les a massacrés (il y a longtemps c'est vrai).
Pourquoi refusez vous de voir que le mal est le sentiment religieux, en ce qu'il contient en lui-même l'intolérance et l'exclusivité. Eradiquez l'intolérance et l'exclusivité, admettez que Dieu n'existe pas, peut être un truc supérieur qui fait tourner les étoiles... mais qui n'a aucun intérêt pour l'espèce humaine et aucun droit à se faire appeler ""Dieu"" et à vouloir des prières. Et prônez et enseignez la bonté, la tolérance, l'humilité, et simplement la nature...
Je vous souhaite une bonne semaine
Rachelle
Le meilleur moyen pour entretenir l'escalade de la violence serait justement de vouloir supprimer le sentiment religieux chez l'homme!
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