dimanche 28 mai 2017

TERRORISME ISLAMISTE: QUEL EST LE SENS DU COMBAT?

Le terrorisme a encore frappé. A Manchester de manière insupportable en s’attaquant à notre jeunesse ; mais aussi en Égypte à l’encontre de la communauté copte. À chaque fois l’État islamique a revendiqué la responsabilité de ces crimes.

J’ai scruté avec la plus grande attention la déclaration de Monsieur le président Emmanuel MACRON qui s’est très rapidement rendu à l’ambassade d’Angleterre. Nous savons combien les éléments de langage sont importants chez notre nouveau président de la république. Il a dénoncé une « attaque terroriste » contre « l’Europe libre ». Les chefs d’État réunis au G7 ont également proclamé leur volonté de se battre de manière unie à l’encontre du terrorisme.
Derrière ces déclarations se cache une ambiguïté fondamentale de nature à nous inquiéter sur la manière dont nous sommes défendus.

Le terrorisme n’est qu’un type de guerre. Si l’évaluation de l’attaque ennemie et de ses modalités sont importantes, la priorité n’est-elle pas de s’interroger sur les raisons de cette guerre ? On ne se battra jamais efficacement contre le terrorisme si on ne sait pas pour quelles raisons nous sommes agressés. A-t-on jamais vu des chefs de guerre se contenter de se préoccuper de la manière dont leurs armées étaient combattues sans s’interroger sur les raisons pour lesquelles elles l’étaient ? Le refus d’identifier l’attaquant, celui qui nous agresse, dans son identité propre affaiblit notre défense.

Or nous ne voulons pas admettre que nous sommes attaqués par des forces animées par des convictions religieuses, peut-être dévoyées…, qui plongent leurs racines dans une conception de l’Islam cherchant à étendre son influence à toute une partie du monde et particulièrement du monde occidental.

Et la réaction timorée de nos chefs d’État à l’encontre des attentats commis à l’encontre de la communauté copte d’Égypte confirme cette ambiguïté en forme d’aveu de faiblesse. Nous ne reconnaissons pas l’ennemi dans ce qui fait la raison de son combat alors pourtant qu’il prend le soin de l’affirmer de manière violente au vu et au su du monde entier ; à savoir sa détermination forcenée à éradiquer la population copte d’Égypte après avoir exterminé les communautés chrétiennes d’Irak et de Syrie signifie bien la nature profondément religieuse du combat qui est engagé.

Nous nous préoccupons de l’infiltration de nos sociétés par un courant terroriste dont nous ne cherchons pas à comprendre quels sont les ressorts qu’il utilise, pas plus que les raisons fondamentales de son combat, auquel il parvient à obtenir l’adhésion. Tant que nous ne nous serons pas décidés à admettre que nous sommes victimes d’une guerre religieuse, nous nous priverons de la possibilité de mener le seul combat susceptible de nous permettre à terme de sortir d’une logique de résilience, qui risque de tourner un jour au renoncement…

Comment pouvons-nous plus longtemps encore fermer les yeux sur le témoignage des chrétiens du Moyen-Orient qui se font assassiner uniquement parce qu’ils refusent de renoncer à leur foi ?

Il est vrai que cela nous renvoie à des combats d’un autre temps ; à une barbarie d’il y a près de 2000 ans. Difficile à admettre pour notre monde progressiste, triomphant, fort de son libéralisme qu’il a faussement confondu avec la tolérance. Nous qui prétendons donner des leçons de civilisation au monde entier !

Sous prétexte que pour notre part nous avons décidé de mettre en œuvre des principes de libéralisme et de laïcisme, nous avons perdu de vue le caractère essentiel du combat intérieur de l’homme entre le bien et le mal, face à son destin dans l’éternité et à Dieu. Nous avons oublié que l’homme pouvait mourir pour sa foi en Dieu. En martyr parce quand il refuse d’abjurer, ou en illuminé quand il accepte de sacrifier sa vie au profit de la volonté hégémonique de fous lui inspirant une fausse conception de la religion. Quoi de plus logique dans une société qui gomme la mort, sauf lorsqu’elle s’arroge le droit de la distribuer lâchement pour son propre confort, au nom de ses valeurs qui ne sont plus que des abstractions vidées de tout ancrage historique et humain!…

Et ce n’est pas en continuant de refuser de voir cette réalité en face que nous parviendrons à résoudre un problème que nous avons cherché à éliminer, à écarter de nos yeux incrédules, affolés, effarés...

Nous avons le plus urgent besoin que nos chefs d’État admettent enfin que nos nations occidentales sont victimes d’une agression de nature profondément religieuse à laquelle on ne pourra pas répondre par une négation du fait religieux. Cela est impossible. Cela relève du rêve ou du fantasme. Nous sommes attaqués dans ce qui reste de nos nations et de notre civilisation, de manière intégrale, pour nous annihiler. Et ce n’est pas en nous gargarisant de notre soi-disant évolution supérieure, grâce à notre soi-disant domination du sentiment religieux et de sa violence que nous parviendrons à nous protéger et à nous défendre. Sans qu’il s’agisse pour autant de nous battre pour imposer notre propre vision de la religion. Mais simplement en admettant qu’il relève de la responsabilité du politique de gérer un espace, qui s’appelle la nation, en en acceptant les contraintes, pour permettre l’épanouissement des hommes dans leur dimension religieuse et non pas en bâtissant des projets politiques qui n’ont systématiquement pour objet que d’éloigner l’homme de la religion et de le dissuader de la pratiquer. Il s’agit simplement d’accepter de nous battre pour défendre cette civilisation chrétienne que notre adversaire veut éliminer, en ce qu’elle a précisément pour caractéristique de préserver le fait religieux, et la véritable liberté religieuse au cœur de la cité pour le plus grand bien de l’homme. Ce que précisément nous nous privons de faire en nous auto flagellant et en développant la culture d’une repentance aveugle, idiote et dénuée de toute réalité historique, philosophique et religieuse.


Tel est le sens du combat qui nous est fait. Tel doit être le sens de notre combat en défense.

2 commentaires:

  1. Cher Maître,
    Merci pour cette démonstration brillante, mais hélas vous vous égarez dans votre conclusion qui retombe dans le sectarisme religieux chrétien.
    La voie est de ne pas nuire à l'autre, et vous refusez de voir qu'elle passe par l'abolition des religions, TOUTES les religions. Avez vous besoin de vous inventer un Dieu pour vous contraindre à être un homme bon ? juste un homme, et juste bon, pas bon chrétien, ni bon musulman, BON, tout court. On se rapprocherait là des ""bons hommes"" des Albigeois, mais la religion chrétienne les a massacrés (il y a longtemps c'est vrai).
    Pourquoi refusez vous de voir que le mal est le sentiment religieux, en ce qu'il contient en lui-même l'intolérance et l'exclusivité. Eradiquez l'intolérance et l'exclusivité, admettez que Dieu n'existe pas, peut être un truc supérieur qui fait tourner les étoiles... mais qui n'a aucun intérêt pour l'espèce humaine et aucun droit à se faire appeler ""Dieu"" et à vouloir des prières. Et prônez et enseignez la bonté, la tolérance, l'humilité, et simplement la nature...
    Je vous souhaite une bonne semaine
    Rachelle

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    1. Le meilleur moyen pour entretenir l'escalade de la violence serait justement de vouloir supprimer le sentiment religieux chez l'homme!

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