Je m'explique.
La semaine dernière j'évoquais la nécessité d'incarner l'histoire et ses leçons dans nos vies, ainsi que ce mal plus général de la distance prise avec tout ce qui constitue notre identité, avec ce qui fait sens. La modernité est neutre en même temps que condescendante et méprisante pour ce qui fait le "nous", comme si les préoccupations philosophiques, religieuses et historiques n'avaient pas d'importance face au "moi je". Il y a un fossé entre nos modes de vie et ce qui devrait les structurer avec l’histoire, la philosophie, l’art et encore la religion. L’homme moderne a renvoyé les principes dans le for intérieur, en même temps qu’il a pris ses distances avec tout ce qui devrait forger son identité. Croyant se renforcer, il s’est affaibli. Il s’en est suivi mécaniquement un discrédit puis une désertion des hommes et des femmes de conviction du débat politique.
Après ses prédécesseurs des années 70, le gouvernement progressiste de M. Macron s'apprête à nous donner une nouvelle illustration du creusement de ce fossé entre l’homme et ce qui devrait incarner son d’identité. Il s'agit de la réforme de la loi sur la bioéthique consacrant entre autres l'accès à la PMA pour les couples homosexuels femmes. Faut-il s'y opposer? Pourquoi ne pas laisser chacun satisfaire ses envies, ses désirs, ses caprices ? Que l'homme garde ses principes pour lui-même, dans une sorte de parc des expositions à visiter en curieux ou en touriste et qu'il n'essaie pas de les imposer aux autres. Que nous importent l’histoire, la philosophie ou la religion! Surtout que ... "Mourir pour des idées..."
Cependant la déstructuration qui résulte de ces soit-disant avancées sociales devrait nous amener à nous référer à ce qui fait le nous, ce qui l’identifie, ce qui le constitue grâce à la longue sédimentation produite par le temps passé et la sagesse accumulée.
La PMA sera autorisée hors le cadre thérapeutique strict qui l'encadrait jusque-là. Et, car on n'est plus à une contradiction près quand il s'agit de courir après l'épanouissement sans genre, elle sera remboursée comme un soin alors qu’elle ne sera pas utilisée pour pallier une incapacité morphologique !!!
De plus alors qu'on jure qu'il n'y aura pas de légalisation de la GPA, comme on nous jura lors de la légalisation du mariage pour tous qu’il n’y aurait jamais de PMA, la Garde des Sceaux abandonne officiellement, comme par nécessité juridique, le lien ancestral entre la filiation maternelle et l'accouchement de telle sorte que - ce lien ancestral qui remonte au droit romain étant rompu - plus rien ne permettra d'arrêter la revendication des couples homosexuels hommes à la parentalité. Le rapporteur du projet de loi à l’Assemblée nationale le député Touraine, médecin de son état, expliquait d’ailleurs tout à l’heure sur les ondes de France Info qu’il fallait savoir distinguer le genre, masculin ou féminin, de la fonction, paternelle ou maternelle. Comment dans ces conditions peut-on imaginer que les couples d’homosexuels hommes n’invoquent pas avec succès le principe d’égalité pour obtenir à leur tour la possibilité d’exercer leur fonction indépendamment de leur genre et de leur incapacité à porter un enfant ? Comment accepter cette dissociation entre ce que la nature a uni et ce que le droit a toujours protégé?
Le même député expliquait enfin tout à l’heure en réponse à l’avis réservé de l’Académie de médecine que les députés avaient rassemblé toutes les études faites depuis près de 30 ans mettant en évidence que les enfants de la PMA étaient aussi heureux que les enfants de couples classiques et qu’à l’expérience aucune distinction ne pouvait être faite entre les enfants élevés par des couples homosexuels, des femmes seules ou des couples classiques. L’appréciation du bonheur étant subjective nous savons que l’on peut faire dire ce que l’on veut à ce type d’analyse comparative. C'est oublier le traumatisme subi par ces enfants qui apprenant leur origine se découvrent des demi-frères et sœurs et partent à la recherche de leur donneur...Le problème de fond demeure: il s’agit de la perte de repères identifiant dans le domaine de la filiation et de la famille. Le législateur abandonne tout ce qui structure le "nous commun" pour le renvoyer dans les musées…
La déstructuration du lien social résulte du triomphe du sociétal sur le droit et la morale. Elle semble inarrêtable .... ; évolution inéluctable à cause du "Ponce-Pilatisme" moderne, et de la formolisation de tout ce qui identifie dans une chambre stérile des curiosités historico-philosophico-religieuses.
Qu’attendons-nous pour faire notre "coming out" culturel et identitaire ?
Nous devons sortir de notre placard identitaire et rompre avec la confidentialisation et la privatisation de ce qui fait sens.
Nous devons rejeter le statut d’exilé de l’intérieur imposé à tous les citoyens qui dans quelque domaine que ce soit revendiquent le nécessaire soutien du nous commun et d’une conception digne, intelligible, identifiante de notre nature d'animal social que la religion moderne diabolise et marginalise au nom du « moi je ».
Oui nous devons faire notre "COMING OUT IDENTITAIRE"!
La "ringardisation" de notre identité culturelle n'est qu'un des aspects de la "philosophie"que voudrait imposer la Gauche avec la complicité tres active des media dominants.
RépondreSupprimerOr, cette "philosophie" repose essentiellement sur la haine de soi, et sur un instinct d'auto destruction, que le philosophe russe Igor Chaffarevitch a bien résumé dans son livre "Le phénomène socialiste" par cette formule: " Le socialisme est l'equivalent pour les sociétés de l'Instinct de Mort chez l'individu.
En fait si l'on considère les prises de position de la Gauche en occident, on s'aperçoit qu'elles sont toutes sous tendues par cet Instinct de Mort: Avortement ( dans l'Etat de New York les activistes de gauche prônent le recours a l'avortement jusqu'au terme de la grossesse et meme jusqu'aux premiers instants apres lui), euthanasie y compris pour les enfants c'est a dire sans le consentement explicite de l'intéressé, abstention de faire des enfants, voire disparition de l'humanité, "pour sauver la planète", ou au moins pour "faire de la place aux Migrants" ( Yves Cochet).
Il est temps je crois de cesser de ne pas voir cette fascination de la Gauche pour la mort, et de la dénoncer haut et fort.
Totalement d'accord!
RépondreSupprimerJ'ai déjà cité l'analyse magistrale de Chaffarevitch et j'envisageais justement de prolonger mon billet en l'évoquant!!!!