dimanche 21 juin 2020

ET S'IL AVAIT PEUR ?


« Paroles, paroles ! ». 

Le fait que la gouvernance moderne ne soit plus qu’un verbiage incessant témoignerait-il de la peur de nos gouvernants face aux périls qui montent inexorablement?



Alors que le langage s’appauvrit et perd de son influence constructive et structurante, notamment dans la transmission des savoirs et de la culture, les mots sont mis à toutes les sauces impressionnistes et idéologiques par nos dirigeants pour manœuvrer, exister, mystifier, illusionner et malheureusement pour gouverner.

Emmanuel Macron nous a définitivement plongés dans un bain moussant de verbiage destiné à nous « berluser ». J’en suis de plus en plus convaincu. Tout et son contraire, en même temps ! Son discours de dimanche dernier fut un vrai cas d’école. On a eu droit à un feu d’artifice. Chapeau l’artiste… Si l’on veut…, car il n’y a pas grand mérite à se contredire et donc à mentir… Il en est ainsi de la souveraineté et de l’indépendance qu’il ose invoquer sans faire son mea culpa et en nous vendant une forme de miracle européen alors que rien n’a changé dans le machin constructiviste européen ! A ce sujet vous pouvez lire le dernier livre de Philippe de Villiers qui a le mérite de remettre la situation consécutive au COVID en perspective avec les 30 dernières années de marche forcée bruxelloise[1]. Reste à savoir ce que tout cela cache ou ce que cela trahit.

Alors que nos révolutionnaires de 1789 ne furent pas non plus avares de mots c’est chez le Comte de Mirabeau que grâce à un ami j’ai trouvé une étonnante clé d’explication. Lisez : « Il n’est pas donné à la sagesse humaine de prévoir les effets de la banqueroute presque générale qui menace l’Europe ; et l’imagination est tellement effrayée de la crise terrible que la pusillanimité des administrations actuelles prépare aux générations futures (…) que l’on conçoit que les gouvernements ont détourné les yeux avec une terreur dont le danger ne peut qu’être augmenté ». (In « de la monarchie prussienne sous Frédéric le Grand » 1788). Étonnant, non ?L’histoire est le grand théâtre de la répétition des erreurs humaines dans lesquelles nous nous embourbons avec une régularité et un entêtement ahurissant….

Mais la peur voire la terreur expliquent-elles vraiment les errements de la gouvernance de nos systèmes démocratiques modernes et en particulier français ? A la réflexion mis à part un machiavélisme de contrefaçon et de pacotille je ne vois au final pas d’autre explication satisfaisante.

La situation est grave, très grave, sur tous les plans. Il n’y a qu’à voir la multiplication et l’enchainement des problèmes et des incidents. Ajoutez les informations dont disposent nos gouvernants et qu’ils doivent nous cacher… Complétez ce cocktail déjà explosif par exemple avec les confidences faites il y a quelques mois par le chef d’état-major des Armées sur la possibilité de conflits entre nations: « Le rapport de force redevient le mode de règlement des différends entre nations » estime le CEMAT. Aussi, prévient-il, « nous devons résolument nous y préparer en gardant à l’esprit que le combat de haute intensité devient une option très probable. »[2]… Il leur faut un vrai cuir et une sacrée trempe. J’aime mieux être à ma place…. On pourrait même être enclin à une certaine indulgence mais ils ont tous été très volontaires pour accéder aux responsabilités. La question n’est de toute façon pas de les plaindre… Ils l’ont voulu ; ils assument !

La terreur face à l’ampleur de la gravité de la situation permet de mieux comprendre pour quelle raison notre Président de la République en arrive à dire aussi facilement tout et son contraire ; comme s’il voulait nous emberlificoter et nous cacher sa panique intérieure. Cette logorrhée verbale est la manifestation angoissée de son impuissance et de sa faiblesse intrinsèque, tant il manque des qualités d’un homme d’État pour faire face au danger et au péril imminent.

Il n’a ni la hauteur de vue, ni la vision, ni la force pour nous conduire dans la tempête avec la fermeté et la conviction nécessaires. Il n’est ni Clovis, ni Louis XI, ni Louis XIV, ni Napoléon Bonaparte, ni Clemenceau, ni de Gaulle….
Ne cherchez pas plus loin ; il a peur. Il y a panique à bord du vaisseau France !

C’est ça de confier les rênes de l’État à un adolescent inexpérimenté et animé par la seule avidité du pouvoir….

Le problème ce sont les hommes… Où sont-ils ?

Semper idem…



[1] https://www.lefigaro.fr/vox/societe/nous-avons-lu-le-nouveau-livre-evenement-de-philippe-de-villiers-20200604
[2] http://www.opex360.com/2019/07/31/general-burkhard-le-combat-de-haute-intensite-devient-une-option-tres-probable/

2 commentaires:

  1. Et pourtant, comme le souligne Ph. de Villiers, il est le seul président à être venu visiter le Puy du Fou plutôt que Euro Disney... Ce qui plaidait plutôt en sa faveur !
    Que s'est-il passé ? est-il à ce point retors qu'il ait depuis le début caché son jeu "sorossien", ou s'est-il passé quelque-chose ?
    Je crois pour ma part qu'il n'a pas peur, mais qu'il déroule un plan, avec toutes les manœuvres nécessaires à l'atteinte de l'objectif de l'Open Society, dont celles de déception...
    Quant à la perspective d'un conflit majeur, il est clair que l'évolution actuelle de l'environnement géopolitique (Erdogan, Xi Jinping, Poutine, Trump, Kim Jong-Un...) doit nous inciter, en toute lucidité, à maintenir notre garde, même (surtout ?) en période de recession...
    Bien à toi.
    CR

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