LES LECONS DU DEBAT: MACRON K.O. SUR LA SOUVERAINETE!

Que peuvent être les leçons du débat ?

Commençons par les leçons des leçons….

On les connaissait d’avance. A titre d’exemple la « une » de Libération, comme sans doute des autres journaux et des éditoriaux…, avaient été bouclés avant la fin du débat…. Emmanuel MACRON était nécessairement meilleur. Il était écrit que Marine LE PEN lui serait inférieure… Normal elle attaque le système et elle est d’extrême droite.

Le débat maintenant. Je relève :

1.   L’arrogance d’Emmanuel MACRON ; à l’image  de son divorce d’avec le peuple de France. Un divorce qui ne se prononce toutefois toujours pas de manière définitive. Pourquoi ? Je crois que Roland Gaucher a eu la bonne analyse : les Français préfèrent ce qui leur reste de confort et de sécurité au risque de s’imposer cinq années de plus avec ce président qu’ils n’aiment pas mais qui les rassure ; et puis on leur dit si doctement de toutes parts que cette alternative est impossible….. Un jour viendra où cette docilité se muera en violence faute d’alternance politique !

2.   Un débat d’experts sur les questions économiques de pouvoir d’achat, de retraite etc… sans doute emporté par le plus technocrate des deux. A-t-il toutefois été vraiment le plus précis ? Avait-il toujours raison ? Son bilan lui donnait-il le droit de distribuer les mauvais points ?... Au sujet de ce type de discussions un ami m’a justement adressé une citation de J M Keynes : « je préférerais avoir vaguement raison que précisément tort » ! De toute façon l’opposition n’est que technique ; elle n’est pas essentielle ni fondamentale. Le débat de la gestion n’est pas politique. Ce fut peut-être l’erreur de Marine LE PEN d’en avoir fait son cheval de bataille. Il faut savoir choisir les terrains sur lesquels on est le meilleur. Dans un récent article paru dans le Figaro J.M DELACOMPTEE avait pourtant tracé la ligne du challenger face au sortant: "Raison légèrement épicée d'espérance d'un côté, fiction platement normalisée de l'autre, le combat intemporel entre les arguments construits et les fables va se retrouver dans le débat entre l'habile technocrate qui maîtrise impeccablement ses dossiers et la conteuse forcée d'en rabattre sur ses projets les plus abrupts. Et il y aura au milieu, en arbitre, le peuple souverain qu'il s'agira de convaincre par des arguments solides tout en l'amusant comme un enfant".https://www.lefigaro.fr/vox/culture/jean-michel-delacomptee-comprendre-le-debat-de-l-entre-deux-tours-grace-aux-fables-de-la-fontaine-20220418

3.   Une empathie affirmée de part et d’autre mais de manière plus crédible et sincère par Marine LE PEN par exemple au sujet des personnels soignants.

4.   Une grande malhonnêteté intellectuelle d’Emmanuel MACRON concernant l’accusation de dépendance russophile à l’endroit de Marine LE PEN. Je ne comprends toujours pas comment on peut accuser quelqu’un d’être dépendant de l’État russe dont dépend une banque à laquelle le RN a été contraint d’emprunter mais dont il rembourse les échéances de manière scrupuleuse ; comme si on parlait d’un découvert susceptible d’être dénoncé. Cet argument est faux, malhonnête, inacceptable et pourtant repris en boucle et en chœur par Emmanuel Macron et l’ensemble de ses soutiens comme des médias… Aucun commentateur ayant « pignon sur rue » ne le dénonce…

5.   La question du voile et du combat contre l’islamisme sur lequel Marine LE PEN n’a pas eu le temps d’enfoncer le coin qui doit fragiliser la fausse conception de la laïcité d’Emmanuel MACRON : la nature politique et non religieuse de ce qui est en jeu compte tenu des ambiguïtés de l'Islam à commencer par le port du voile tel que salué par notre candidat-président que Marine LE PEN n'a pas pu souligner.

6.   Enfin et surtout une confrontation - passée sous silence par tous les commentateurs - sur la souveraineté à propos de laquelle Marine LE PEN a terrassé son adversaire :

·         Marine LE PEN a mis Emmanuel MACRON en défaut dès le début sur sa confusion conceptuelle au sujet de son affirmation d’une souveraineté européenne qui n’existe pas sauf à nier la réalité nationale. Gravissime de la part d'un Président de la République en exercice, garant des institutions!

·         Bien qu’à mon avis elle n’ait pas suffisamment insisté, la « copropriété européenne » et ses lois dont Emmanuel MACRON considère qu’elles peuvent mettre en échec l’affirmation de la volonté nationale (sic!) procède de la même confusion conceptuelle ; celle-là contre quoi se battent courageusement la Hongrie et le Pologne et que l’Allemagne pratique pour sa part sans qu’aucun Etat ne trouve à y redire. Oui un Etat est légitime à imposer le respect de la volonté de sa Nation et de son peuple et à demander une révision du fonctionnement d’institutions européennes dont personne ne peut se satisfaire ; les soi-disant conquêtes d’Emmanuel MACRON étant des leurres.

·         Elle a enfin parfaitement mis Emmanuel MACRON en défaut sur le fait que notre constitution ne revêt aucun caractère intangible susceptible de mettre en échec une politique nationale clairement affirmée. La souveraineté nationale affirmée dans un référendum ne saurait être préemptée ou confisquée par le Conseil Constitutionnel comme a cru pouvoir le lui opposer son adversaire dans une posture intenable si ce n’était grâce au chronomètre qui s’arrêtait sous la pression dirigiste des deux vigies du système qui animaient le débat.

Pour conclure si nous voulons une autre politique, le choix est clair et le débat l’a mis en évidence malgré ses insuffisances en ce compris celles de Marine LE PEN qui aurait pu et du être plus incisive au risque d'être moins politiquement correcte…. Je pense que l'on doit enfin donner sa chance à l'alternative nationale en confiant le pouvoir à une femme qui est moins carriériste et semble plus animée par le souffle politique et le dévouement à la cause de son peuple et du bien commun que son agité concurrent.

Il ne reste plus qu'à voter!