C’est la grande incertitude politique ... Comme si les Français ne voulaient pas trouver de solution aux problèmes de leur pays…paralysés par les enjeux...
Après avoir réélu Emmanuel Macron s’apprêteraient-ils à
élire une assemblée sans majorité ? Ce qui obligerait le président de la République
à choisir, enfin ?, entre une politique de droite et une politique de
gauche. Tant la radicalisation est maintenant extrême après qu’EM ait siphonné
toutes les voix modérées. Rançon d’un travail de sape ?
Alors, politique de la France insoumise ou du
rassemblement national ?
Quelle coalition pour gouverner la France ?
Mais, à ce stade et dans l’attente de la réponse
politique immédiate – ce billet a été écrit avant les résultats du 1° tour - s’impose
une analyse de l’attitude politique des extrêmes et plus particulièrement de
celle de Jean Luc MELENCHON.
Notre période est caractérisée par le désordre et la
disparition de toute forme d’autorité que ce soit à la tête de l’État ou à tous
les niveaux de la société. En clair, une société sans structure. Je l’ai écrit
dans mon dernier billet le président de la République a fait le choix d’un mode
de gouvernement qui consiste à ne pas gouverner et « en même temps »
à faire croire que l’on gouverne en entretenant une forme de délibération
permanente au sein de la société. Cela ne peut pas durer ni s’éterniser.
Cette période singulière prépare quelque chose d’autre,
de fondamentalement nouveau. Une révolution ? Une restauration ? N’est-ce pas
la vraie question à se poser afin de s’y préparer ?
Je viens de lire une livre en forme de somme sur le
mécanisme révolutionnaire décortiqué avec culture, intelligence et force documentation
ainsi que témoignages, par son auteur Jean GRIMALDI d’ESDRA dont je vous
recommande la lecture. Nous en reparlerons.
Beaucoup de thèmes sont à retenir, approfondir et réfléchir.
Pour ce billet j’en retiendrai trois :
- La réforme de la société échoue toujours.
- Le processus révolutionnaire a sa dynamique propre, entrainante.
- Le Consulat a été précédé de la révolution.
Revenons à notre période.
Emmanuel MACRON le réformateur dont l’infertilité de la
politique confirme le diagnostic de l’auteur est confronté à deux blocs
radicalisés à droite et à gauche.
D’un côté un ensemble encore hétéroclite avec la droite
parlementaire dite dure, celle qui n’a pas cédé aux sirènes du macronisme, le Rassemblement
National et Reconquête, dont les différences ne tiennent qu’à la fiction de la
dramaturgie républicaine. Ils se veulent être des parties de la restauration,
du conservatisme, du sauvetage de ce qui peut encore l’être. Ils veulent
revenir à un système antérieur, gouverner avec de vieux référents comme si le
monde ne s’était pas fondamentalement transformé. Ils ignorent que le consulat
qui a bel et bien reconstruit fut précédé par la révolution qu’ils veulent
éviter...
De l’autre côté Jean-Luc Mélenchon, qui a le sens de l’histoire
par opposition à tous les autres..., et qui n’a peur de rien..., a compris que
la période en cours contient les germes d’un processus de destruction qui peut
être de nature révolutionnaire. Ce n’est pas pour rien qu’il souffle en
permanence sur toutes les braises qui peuvent se présenter. Il veut l’affrontement.
Il a pris le parti de surfer sur la vague contestataire et peut-être prérévolutionnaire
au risque d’en subir lui-même les conséquences et les effets pervers. Car dans
ce type de situation historique, à partir du moment où la mèche est allumée et
où le processus se déroule, ses acteurs en perdent la maîtrise, y compris dans
le temps long. Notre homme est un tribun de la plèbe. Il n’est vraiment pas
difficile de l’imaginer au cœur des assemblées révolutionnaires, parlant plus
fort et mieux que les autres, capable d’entraîner derrière lui à la seule force
de son verbe des courants susceptibles de constituer des majorités renversantes.
L’homme est un risque tout. Il n’a peur de rien même pas de l’échafaud ou de
voir sa tête se retrouver au bout d’une pique tant il est vrai que l’idée de
voir les piques s’agiter semble l’exciter et le mettre dans un état second.
L’avenir nous dira ce qu’il adviendra de notre période à
la suite des prochaines élections. Pour ma part je pense que Jean-Luc MELENCHON
ne veut pas avoir la majorité, et rien ne laisse à penser qu’il puisse l’obtenir,
mais qu’il entend être le meneur du processus de contestation du pouvoir en
place avec le secret espoir d’être enfin élu à la présidence de la République ou
pourquoi pas d’être porté par le peuple jusqu’à la tête de l’État quitte à n’y
rester que l’espace d’un moment de l’histoire...
L’avenir même immédiat vous nous donner très vite des
éléments de réponse.
Au lendemain du premier tour, les résultats sont là : la NUPES est apparemment la principale force (hétérogène certes) d'opposiiton ; les LR deviennent le possible pivot d'une future majorité présidentielle probablement relative qui aura donc besoin de nouer des alliances de circonstances selon les projets de loi... Espérons que cette assemblée "introuvable" puisse garantir un fonctionnement redynamisé du parlement qui nous protège ainsi des dérives autocratiques masquées par les conventions de tout type et autres impostures de la soi-disant démocratie directe.
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