Nombreux ont été ceux qui ont célébré la mémoire de nos professeurs assassinés, Samuel Patty et Dominique Bernard. A juste titre et à raison. Toutefois ces célébrations sont marquées du sceau d’une inquiétante et dangereuse ambiguïté.
Prenons un exemple révélateur. Une association mobilisée fut « Les radicalisés de la laïcité ». Son logo identifie: Islam, christianisme, judaïsme, catholicisme, bouddhisme, protestantisme et athéisme !
Certes ces deux professeurs ont-ils été pris pour cible
par ce qu’ils incarnaient l’enseignement professé au nom de la République et de
la laïcité républicaine. Cependant force est de constater que jamais aucun
bouddhiste, aucun athée, aucun protestant, aucun catholique ni aucun chrétien
ne songerait sous aucun prétexte à commettre un crime d’une pareille atrocité.
Force est de constater qu’à l’occasion de ces célébrations nous avons plus entendu parler de la laïcité que des crimes commis et de l’idéologie au
nom de laquelle ils l’ont été. Il l’a notamment été donné de lire un communiqué du Grand Orient de France qui ne faisait aucune référence ni expresse ni même implicite à l’islamisme. Or ce n’est pas à cause de leur attachement aux
valeurs républicaines que ces deux professeurs ont été assassinés ! C’est
au nom de l’islamisme !
Ce contre quoi il faut protester ce n’est pas contre des
atteintes à la laïcité mais contre un islamisme conquérant qui ne supporte pas
que quoi que ce soit lui soit contraire ou opposé ! La laïcité n’est pas en
cause. La laïcité n’a été que le contexte dans lequel ces crimes ont été commis.
Je m’explique.
Pierre Vermeren analyse de manière argumentée dans les colonnes du Figaro Vox la nature du conflit qui oppose l’islamisme à l’école de la République. « Menaçant leur projet d’éducation, l’école de la République nuit selon eux à l’avenir de l’islam. Constituant une insupportable intrusion de l’État dans l’éducation de leurs enfants, l’école laïque doit être désarmée. En juin 2013, l’influenceur islamiste Elias d’Imzalène, qui s’est illustré en 2024 en appelant au djihad dans Paris, était très clair : « Vos écoles, dans lesquelles vous envoyez vos enfants, dans lesquelles on m’a appris à mécroire, à détester (l’islam, NDLR), à détester nos ancêtres, doivent être abandonnées et qu’on arrive à nos écoles (…). Aujourd’hui, nous devons nous dire : “Le projet d’école et le projet de mosquée, c’est deux choses qui vont ensemble.” » https://urlz.fr/sAUB
La laïcité n’est pas attaquée en tant que telle. Ces
crimes sont perpétrés dans le cadre d’une guerre de conquête. Si l’école et ses
professeurs sont visés c’est par ce qu’ils incarnent un enseignement
obligatoire mettant en péril la volonté de l’islamisme radicalisé notamment sous
l’égide des Frères musulmans. Et d’ailleurs ce n’est
pas la laïcité qui va défendre nos enseignants ! Elle les laisse se faire assassiner!
Poussons le raisonnement plus loin avec l’exemple du voile. Si le voile est porté ce n’est pas contre la laïcité mais au nom de la revendication d’un statut de la femme dans l’islam. Leur problème n’est pas la laïcité ! Et ce n’est pas la laïcité qui pourra les empêcher de continuer de revendiquer ce statut puisque précisément les musulmans n’ont pas notre conception de la laïcité. Nous le constatons tous les jours à nos dépens. La preuve de la justesse de ce raisonnement est apporte par le fait que les autres religions n’ont pas de problème avec la laïcité et en particulier la religion catholique qui en a conçu les bases même si celles-ci ont ensuite été dévoyées en particulier à son encontre.
Ce n’est pas pour rien que les alliés objectifs de l’islam
radicalisé, conscients ou non ..., assimilent l’Islam à toutes les religions et
à tous les conservatismes comme Mme Sandrine Rousseau. Les frères musulmans
obtiennent ainsi ce qu’ils cherchent :le détournement du débat.
Ce faisant nous entretenons l’illusion que nous serions encore dans un combat contre la radicalité religieuse en général. Et nous ignorons la faiblesse fondamentale de notre laïcité. Celle-ci se croit obligée de dénoncer les religions en général et s’interdit de dénoncer le vrai danger qui est l’islamisme en tant que religion totalitaire et conquérante. L’ennemi ce n’est pas Dieu; ce sont les ayatollahs de l’islamisme radical. Il serait peut-être temps de le dire et de cesser de sombrer dans le relativisme qui nous fait nous tromper d’adversaire et de cesser de promouvoir une culture anti chrétienne caricaturale:
https://urlz.fr/sAUDPourquoi cette confusion ?
La réponse est très simple. C’est par ce que notre conception de la laïcité est erronée. Ce dont nous avons besoin c’est d’une séparation du spirituel et du temporel telle qu’elle a été enseignée par NSJC. « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 15-21) et théorisée par Saint Augustin dans les deux Cités.
Notre laïcité républicaine exerce un pouvoir religieux en niant toute place à Dieu dans la société. Elle ne veut pas du spirituel. Elle veut que s’éteignent les étoiles divines. C’est pour cela qu’elle se croit attaquée par une religion qu’elle veut assimiler à toutes les autres : elle n’en veut aucune ! D’où la confusion, les amalgames et le malaise français sur cette terre qui a gravé dans le marbre sociétal la dualité essentielle des deux ordres de pouvoir.
L’islam radical qui sait que NSJC est son seul et véritable
ennemi ne s’y trompe pas en attaquant ceux qui incarnent le ventre mou et faible de l’occident ...
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