Le disque semble rayé ; le sillon s’approfondit… Notre monde continue de s’effriter, de s’épuiser, de s’enfoncer dans une impasse, de manière inexorable.
Les sonneurs d’alerte ne manquent pas. Michel Maffessoli
ressasse que nous vivons la fin d’une époque, celle de la parenthèse moderne.
Certains attendent la révolution. D’autres espèrent le redressement. D'autres encore se lamentent et s’inquiètent. Les insouciants sont de moins en moins
nombreux.
Le Président a opté pour le repli dans son palais après avoir apparemment orchestré un mensonge d’Etat sur la dette publique. Le gouvernement est englué dans les nœuds inextricables de la crise qu'Emmanuel Macron a accélérée sinon provoquée.
Nos gouvernants successifs ont de plus en plus toutes les apparences des syndics de
faillite d’une société en crise et en état de cessation de paiement financière mais
aussi morale et politique.
Où que nous tournions la tête la situation semble
désespérée :
- En géopolitique et à l’international ; la France n’a plus ni voix, ni autorité et semble ne plus pouvoir que prendre des coups ;
- Vis-à-vis de l’insécurité sur laquelle il n’y a plus rien à dire tant les faits sont significatifs et révélateurs ;
- Face à l’immigration démultipliée et incontrôlée dont on persiste à vouloir nous vanter les mérites ;
- Au regard des finances publiques dont les Français ne semblent pas prêts à accepter la remise en ordre…
Rien de neuf ! Vous vous rappelez cette phrase de
Jacques Bainville « tout a toujours très mal marché » …Lisons
Balzac une nouvelle fois :
« Qu'est-ce que la France de 1840 ? Un pays
exclusivement occupé d'intérêts matériels, sans patriotisme, sans conscience,
où le pouvoir est sans force, où l'Élection (...) n'élève que les médiocrités,
où la force brutale est devenue nécessaire contre les violences populaires, et
où la discussion, étendue aux moindres choses, étouffe toute action du corps
politique ; où l'argent domine toutes les questions, et où l'individualisme,
produit horrible de la division à l'infini des héritages qui supprime la famille,
dévorera tout, même la nation, que l'égoïsme livrera quelque jour à l'invasion.
»(Le médecin de campagne)
Ce qui est nouveau c’est notre attitude face au désastre ; nous sommes incapables
d’agir, tétanisés, paralysés.
Nous savons pourtant ce qu’il faut faire !
Mais nous ne le voulons pas collectivement.
Il y a là un hiatus qui interroge. C'est le hiatus français!
Les acteurs publics
sont soit dans la léthargie, soit dans la démagogie, soit dans la provocation prérévolutionnaire,
mais pas dans l’action ; comme si personne n’osait toucher à un corps
social qui ressemble de plus en plus à des explosifs dont l’allumage est entamé.
Pourquoi ce hiatus ? Pourquoi une telle incapacité d’agir ?
Divorce entre les élites, chargées de dire et de faire,
et le peuple censé les suivre ? Tension entre les officiels et ceux qui
poussent, qui pédalent au quotidien ? Opposition stérile entre droits et
devoirs ? Entre ordre et le désordre ? Blocage institutionnel en raison de
cet appareillage de principes que l’on a habillé en état de droit ?
En même temps l’édredon social-démocrate est toujours très
confortable…. Encore une minute Monsieur le bourreau ! Nous ne voulons pas
de la cure d’amaigrissement... Laissez-nous en profiter encore un peu !
Ce hiatus est l’une des expressions de la crise de
démocratie qui anesthésie les élus.
J’ai écouté un débat intéressant entre Marcel Gauchet et
Nicolas Baverez. https://www.youtube.com/watch?v=6n_1HiKlKXc&t=1067s Il est étonnant, mais révélateur, de voir deux hommes aussi
différents être à ce point d’accord sur bien des points de l’analyse de cette
crise. Démocratie en panne. Démocratie bloquée. Démocratie tiraillée entre l’exercice
des libertés individuelles sur fond de préambule de la constitution et celui de
la souveraineté populaire corsetée par le nouvel état de droit dont on a fait
un mantra intouchable. Marcel Gauchet évoque un nœud démocratique qu’il faudra
trancher. Notre immobilisme trouve ses racines dans ce nœud. Le nœud
démocratique explique les autres, c’est-à-dire tous ces blocages constatés à
chaque niveau de décision.
L’immobilisme irrespirable qui nous ruine à petit feu à de multiples causes qui ont des dénominateurs communs. Louis Salleron les cherchait sous couvert de ce qu’il identifiait comme la morosité française. C’était en 1980 !
Il en identifia deux. Le premier est l'absence de finalité sans
laquelle l'homme ne peut être satisfait ; le second est le mensonge, autrement
dit le néant. Le citoyen est bercé d’illusions relayées par les médias ;
ceux qui voudraient les éclairer étant réduits au silence …
Nicolas Baverez qui n’est pas suspect de critiquer par
système le libéralisme ambiant évoquait à juste titre le discours d’Harvard de
Soljenitsyne tant de fois cité dans ce blog…. Soljenitsyne pour qui je le
rappelle le mal essentiel de notre époque est : LE MENSONGE !
Finalité et vérité ; une vérité avec laquelle le
même Nicolas Baverez nous dit qu’on ne peut plus ruser.
A force de billets j’ai vraiment l’impression de me
répéter.... Nous devons nous persuader que la solution ne pourra pas venir de
petits accommodements. A maux graves il faut des remèdes de cheval.... La France
en a connu à maintes reprises sous la pression des événements et peut-être de
la providence.
Le hiatus entre l’identification des remèdes et l’acceptation de leur mise en œuvre ne sera réduit que lorsque nous aurons collectivement compris et admis la nécessité de sortir du confort social et celle de transgresser les lignes rouges du système qui se protège au mépris du sens de notre destinée et de la vérité.
Vu qu’aucun politicien n’est capable de prendre une vrai décision qui permettrait de réduire la dette et voter un budget équilibré par manque de courage et surtout par peur de ne pas être réélu, la seule issue est pour moi l’intervention du FMI comme en Grèce…
RépondreSupprimer" C'est le mensonge et l'habitude du mensonge qui nous ont amenés là où nous sommes " disait ,déjà, le Maréchal Petain
RépondreSupprimerNon ce n'est pas du De Villiers bien que !
RépondreSupprimerC'est du Grand Bernard plein de sagesse, hélas bien réel
Amitiés profondes
Ami