Une fois n’est pas coutume, je vais vous raconter une histoire; une histoire naturelle qui pourrait être un conte illustrant l'inaptitude de l'homme contemporain à sauvegarder les équilibres de la nature dans laquelle il vit et qui lui est confiée. Son titre est « La perdrix grise et le busard ».
Un de mes cousins, agriculteur et chasseur, a voué sa vie de chasseur à la sauvegarde de la perdrix grise. Un merveilleux oiseau. Une sorte de mythe pour les chasseurs de petit gibier en plaine. Elle est belle, mystérieuse, surprenante. Son vol en compagnies est magique. Elle se défend admirablement face aux ruses du chasseur. Elle se défend malheureusement moins bien face aux ruses du busard.
Il y a près de 40 ans cette plaine située au nord de Saint-Quentin ne comptait plus que quelques unités éparses de ce merveilleux gallinacé. Mon cousin a alors entrepris un travail de longue haleine qui a porté ses fruits. Jacques, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a même eu les honneurs de la presse à plusieurs reprises. Un film « Perdreaux et quintaux » a été réalisé sur cette œuvre ; il a fait un tabac. Résultat malgré des tableaux de chasse impressionnants et faisant beaucoup de jaloux la population de ce bel oiseau atteignait des sommets. Et Jacques a fait école autour de lui.
Or, voilà que depuis quelques années la population des perdrix
grises fond comme neige au soleil. Jacques n’est pas le seul dans son cas. Le
phénomène est général. Tous ceux qui ont fourni des efforts identiques sont
pénalisés de la même manière. Que se passe-t-il ?
Sans doute les printemps pluvieux sont-ils responsables
en partie de ce phénomène ; mais ils n’expliquent pas tout. Jacques a pris
le temps d’observer ce qui se passe dans sa plaine. Il est maintenant convaincu que le
principal responsable c’est l’explosion de la population des buses.
Il faut savoir en effet que sous l’impulsion de nombreuses associations écologistes ces rapaces sont dorénavant protégés par un arrêté du 29 octobre 2009 qui les a intégrés dans la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire national. Les sanctions sont extrêmement lourdes pour les contrevenants.
Comme les moutons par les loups, les perdrix sont donc
attaquées par les buses qui risquent de les faire disparaître.
La logique qui préside est réglementaire et écologiste. Elle interdit au chasseur
de protéger ce gibier dont l’espace de vie n’est pas à la taille d’un
poulailler sur lequel on pourrait installer un filet de protection.
Mais drôle de logique qui laisse se reproduire indéfiniment un rapace qui éliminera la perdrix et finira un jour par provoquer un nouvel arrêté ajoutant la perdrix grise dans la liste des animaux protégés…. On ne pourra donc plus la voir voler et … la chasser, faute pour elle d’avoir survécu aux réglementations alors que le seul moyen de la défendre serait de permettre l’élimination raisonnée de ses prédateurs.
Singulière logique car la perdrix grise ne survivra donc pas à la
pression des buses qui une fois qu'elles l'auront éliminée s’attaqueront ensuite à un autre oiseau de nos plaines; les lois de la nature sont cruelles.
À l’évidence le seul moyen de sauver cet oiseau exceptionnel serait de permettre l’élimination de ses prédateurs et de réunir les conditions pour qu’elle puisse encore être chassée, car contrairement aux apparences et comme le montre l’exemple de Jacques, le chasseur est son premier protecteur.
Mais on n’a pas le droit de défendre les perdrix! Elles ont
pour seul malheur de n’avoir pas un ennemi botté et armé mais un rapace qui est
leur prédateur naturel et d’avoir pour seul et véritable allié le chasseur stigmatisé
comme un barbare et un ennemi de la nature !
L'ennemi serait-il le chasseur - je ne défends pas ici ceux qui munis de leur permis et de leur argent réduisent la chasse à un exercice de tir - un chasseur coupable d'aimer et de respecter la nature de manière ... naturelle?
Doit-on évoquer l’équilibre de la nature ? J’ai lu un
peu de littérature sur le sujet. La notion d’équilibre de la nature semble n’avoir
pas de fondement scientifique. La nature est chaotique. Le loup libre dans le poulailler libre….
En réalité seul l’homme peut réguler la nature ; mais
l’homme moderne ne sait plus ce que c’est que la nature dont les équilibres lui
échappent ! Et les écologistes se servent de la nature comme d’un alibi politique pour mener d'autres combats.
Au fond la disparition de la perdrix grise nous en dit
beaucoup sur les maux de notre époque…
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