dimanche 5 mars 2017

FILLON, MACRON, ENTRE FARCE ET REVOLUTION...

Serons-nous les dindons d’une immense tartufferie, provoquée par l’immixtion d’une presse moralisatrice et d’un pouvoir déconsidéré, dans une élection présentée comme majeure pour l’avenir de la France! Ce dont Molière aurait su faire une farce serait-il les prémices  de la révolution annoncée par certains?

Filloniste ou pas, surpris par la maladresse de sa défense ou pas - mais nous autres avocats savons que ce sont toujours les innocents qui se défendent le plus mal…- choqué par le fond de l’affaire Pénélope ou pas, force est d’admettre que nous sommes manipulés ! Et moi je déteste être manipulé…

Manipulés ? Les journalistes qui sont à l’origine de « l’affaire » votent encore à gauche à une écrasante majorité. Le syndicat de la magistrature a bénéficié du soutien de notre Garde des Sceaux, Madame Taubira, durant toute la durée de sa présence Place Vendôme - n’oublions pas « le mur des cons »…. La gauche encore au pouvoir et qui entend y rester, est à la manœuvre à l’encontre de celui qui n’avait été adoubé ni par ses pairs ni par le presse….  

Plusieurs remarquent s’imposent sur cette « affaire » ubuesque :
  • François Fillon et sa femme n’ont rien caché ni de cet emploi ni de son caractère prétendument fictif ! C’était un secret de polichinelle pour qui s’intéressait à la vie de l’assemblée nationale.
  • Le parquet financier a été poussé par la presse, à la traine de la presse, alors qu’il aurait pu se saisir de ces faits publics depuis bien longtemps…
  • La qualification de détournement de fonds publics ne résiste pas une seconde à l’examen d’un juriste sérieux. Or c’est elle qui a permis de justifier la saisine du parquet financier (le fameux PNF)
  • C’est le parquet et lui seul, ou la police chargée par lui de l’enquête, tous deux aux ordres du pouvoir, qui ont organisé les fuites des contenus des PV …. alors que le mis en cause n’avait pas accès au dossier ! Des fuites qui se poursuivent encore ce dimanche alors que l’instruction vient d’être ouverte, dans les colonnes d’une presse qui continue de se draper dans sa dignité moralisatrice alors qu’elle commet délits sur délits, foulant aux pieds l’état de droit dont elle demande le respect !
  • Le Parquet n’est pas « LA JUSTICE » ; il n’est pas indépendant comme le sont les juges d’instruction et du siège. La Cour Européenne des Droits de l’Hommes ne cesse de le répéter. Les poursuites ont été le fait du pouvoir.
Tout a été orchestré pour détruire un adversaire politique qui dénonçait le système. Pour ma part, je défends d’autant plus volontiers François Fillon que je doute de sa capacité à mettre en œuvre le programme annoncé. Mais j’avoue que son exécution médiatique et politique pourrait presque me faire changer d’avis, et que son discours de cet après-midi m’a donné envie de l’applaudir…

Cette machination est scandaleuse. Il s’agit une manipulation digne des meilleurs romans de Volkoff.  

Derrière ce théâtre des ombres  se joue un combat acharné pour défendre ce qu’il est convenu d’appeler « le système » :
  • Le système économique socialo-libérale avec son dogme de la compétitivité et sa nouvelle phobie de la fléxicurité.
  • L’économie financiarisée, abandonnée au système bancaire.
  • L’européisme, cette fausse conception de la construction européenne.
  • Le multiculturalisme.
  • Une pudibonderie suicidaire à l’égard de l’islamisme.
  • La déstructuration de la société à coups de relativisme, d’égalitarisme, d’idéologie du genre, d’instauration de la PMA, puis de la GPA, de l’euthanasie, de refus de la remise en cause du dogme de l’avortement, etc….
Tout ce dont à l’inverse de François Fillon, Alain Juppé et Emmanuel Macron sont les icônes.

Car cette affaire a éclaté après l’échec de la « Juppé mania » et en même temps qu’explosait la « Macron mania » !

Allons-nous finir par avoir le « match » voulu par les médias ; ce match pour rien entre les deux incarnations d’un pouvoir qui n’en finit pas d’être en crise mais de se maintenir, tel le Président Bouteflika agonisant à la tête de l’Algérie que M. Macron a récemment visitée avec l’éclat que l’on sait ? Tout cela pour ça….

Emmanuel Macron est la figure la plus emblématique de cet Etat finissant, pourrissant sous nos yeux. Produit de l’ENA, de l’inspection des finances, fils spirituel de Jean-Pierre Jouyet qui a été aux manettes sous les deux derniers septennats, de Nicolas Sarkozy et de François Hollande ! Emmanuel Macron, soutenu par tout ce qu’il y a de plus vieux et de plus éculé du système qu’il prétend combattre, Gérard Collomp, Pierre Bergé, Jacques Attali, Alain Minc sans parler de Line Renaud et de Geneviève de Fontenay….Comment croire un instant que cet homme-là, avec ce parcours, avec ces soutiens-là puisse incarner ce qu’il prétend ? Macron le révolutionnaire !

Car cet insatiable séducteur prône la révolution ….Mais il n’a rien d’un révolutionnaire notre élégant et fringant banquier ! Et sa révolution n’en a que le nom. Lisez bien. Il ne remet rien en cause. Sa révolution n’est qu’un leurre, comme tous les concepts qu’il utilise… ; c’est la révolution du management et plus généralement de la gestion de ce qu’il faut défendre à tout prix. N’est-ce pas Messieurs Jouyet, Attali, Minc et Bergé ? Vous les enfants perdus de la République de Mitterrand, Chirac et Sarkozy ? Sa révolution n’est que fumisterie et enfumage !

Mais Macron c’est aussi la recherche de la quadrature du cercle…. « L’homme-tout-et-rien, qui est tout parce qu’il n’est rien et inversement. L’homme désincarné, sans racines, sans parti, sans idéologie. Ce qu’il faut à la mondialisation heureuse »[1]. Chacun peut croire y trouver son compte, sauf la France et le bien commun des français. Il y a du prestidigitateur dans cet homme, qui dans le genre ne manque pas de talent….Comme Giscard d’Estaing il y a 40 ans….. L’histoire est un éternel recommencement….

Pour conclure, le résultat de cette lamentable période électorale sera sans doute, sauf miracle que le peuple n’y trouvera pas son compte et que progressivement nous continuerons de faire le lit du pire dans tous les sens du terme, car les révolutions, les vraies, pas celles des endimanchés…, succèdent toujours aux régimes qui maltraitent les peuples. Elles se traduisent par des désordres, des malheurs et de grandes souffrances avant de permettre à la sagesse de régner sur les esprits des gouvernants ….







[1] Vincent Castagno in CAUSEUR Mars 2017 page 50

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