La France s'enfonce dans la violence et l'incompréhension... Que nous dit l'image des gilets jaunes faisant des selfies devant le "FOUQUET'S dévasté au moment de marquer la fin du grand débat? N'est-il pas temps de se poser la question de savoir où est passée la pensée ? Et plus encore de se demander pourquoi notre fonctionnement démocratique s'interdit toute forme de pensée politique véritable.
Une anecdote pour commencer. Alors que je cherchais à
comprendre pourquoi on avait prélevé 75 € sur la dernière échéance de la
retraite de ma belle-mère qui n’est pas imposable, je me suis vu répondre par l’employé
de la MSA que j’avais fini par avoir au téléphone qu’un système informatique
était en train de réfléchir à l’impact des revenus 2018 sur le système de
prélèvement à la source !
C’est un système
informatique d’intelligence artificielle qui est en train de travailler sur l’interprétation
des retours des Français à l’occasion du grand débat. Il va faire le tri. Non
pas du bon grain et de l’ivraie…, mais de ce qui aura été majoritairement énoncé
sur chacune des questions posées par le Président de la République dans sa
lettre aux Français. L’algorithme a été conçu sur cette trame. Il n’innovera
certainement pas… Il ne pourra pas faire œuvre de pensée…
Alors que les Français sont
à la recherche de leur identité, du sens de leur vie commune, de la direction
dans laquelle ils doivent aller pour leur bien on s’apprête à leur répondre
avec des données passées à la moulinette d’un algorithme prédéterminé qui par nature
ne fait aucune différence, n’a pas de subtilité, est incapable d’avoir la
moindre imagination.
Au même moment Henri Guaino rappelle
dans l’introduction de son dernier livre Ils
veulent tuer l’Occident que les idées mènent toujours le monde. Réalité
importante à souligner, que nous avons tendance à oublier à l’heure du
matérialisme, du tout économique, de la mondialisation. Oui ce sont encore les
idées qui déterminent l’orientation de nos politiques et de notre vie publique.
Plus que jamais… Mais où sont les idées dans le traitement de la masse des
données du grand débat ? Les idées ne peuvent être, ne sont que chez nos
gouvernants. Emmanuel Macron a des idées !
Mais « les gilets
jaunes » ont préempté le débat sur fond de revendications corporatistes
qui expriment autant qu’elles cachent le mal-être profond du pays. Et le
pouvoir s’apprête à en traiter les effets en refusant de remonter aux causes.
Il en est ainsi parmi tant d’autres de la question emblématique de l’immigration
comme le montre l’analyse de Laurent Obertone dans « la France interdite ». Il va continuer
de gouverner sur ses idées tout en essayant de calmer les esprits de manière
factuelle, faciale. Et pour ce faire nos élites s’ingénient à conserver leur
mainmise sur le pouvoir.
Le débat politique est ainsi
construit pour empêcher la pensée de se développer. Il l’interdit ! C’est pour
cela que Simone Weil écrivit son fameux texte « sur
la suppression générale des partis politiques ». Pour elle un parti
politique est « une machine à
fabriquer de la passion collective ». C’est « une organisation construite de manière à
exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui
en sont membres ».
Alors que les esprits s’accordent
à reconnaître que la crise que nous traversons plonge ses racines dans des
problèmes de fond, essentiels, on va nous faire une fois encore chercher notre
salut dans des remèdes traitant l’écume de la crise, de ses effets.
Or, s’agissant de la
démocratie particulièrement en crise aujourd’hui, dont il est à craindre qu’elle
finisse par être mise en parenthèse si nous continuons à tourner le dos à la
respiration profonde de notre peuple, il serait temps de se demander comment il
est possible de la faire vivre et de permettre à la pensée de s’y éclore, de s’y
développer et d’y être l’outil d’identification et de mise en œuvre des
solutions à nos problèmes politiques.
Parmi les moyens de faire
revivre la démocratie l’idée soumise par Simone Weil n’est certainement pas à sous-estimer
même si elle peut apparaître choquante tant nos esprits sont inféodés à la
conception viciée de la démocratie qui préside.
À n’en pas douter, elle
provoquerait l’ire de nos politologues, de nos analystes, de tout ceux qui se
nourrissent de ce système clanique enfermé sur son souci de survivre contre vents et marées. Ne répond-elle pas à l’une
des critiques de fond formulées par les Français à l’endroit de leur classe
politique ? Ne constituerait-elle pas un préalable indispensable au sauvetage de notre Nation?
Voilà une réforme reposant
sur une idée que l’intelligence artificielle ne reconnaitra pas et qui quelle
que soit son utilité ne verra pas le jour dans l’immédiat …. Quelle occasion manquée pour le grand débat !
On peut faire une partie du chemin en divisant le nombre d'élus dans les différentes instances politiques et aussi le nombre de fonctionnaires en privatisant un grand nombre de services
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