Alain
Finkielkraut a provoqué un nouveau scandale ! Sachant sa passion pour le
football la journaliste de CNEWS qui l’interviewait lui a demandé ce qu’il
pensait de la coupe du monde de football féminin. Il a eu le malheur de
répondre que « ce n’était pas ainsi qu’il avait envie de voir les
femmes » ! Déclaration éminemment maladroite et déplacée provoquant
des réactions qui illustrent les enjeux sociétaux de la publicité autour de la
coupe du monde de foot féminin organisée par la France.
Alain
Finkelkraut a eu le tort d’aborder la question sous l’angle de sa perception
de la femme. Il mettait ainsi en avant son intérêt personnel, son
utilité personnelle, son plaisir, de manière très machiste. Inacceptable ! La question
n’est pas de savoir comment l’homme a envie de voir la femme. Les critères
subjectifs et utilitaristes sont irrecevables même si nous pouvons concevoir,
les hommes comme les femmes d’ailleurs, notre désir de voir nos alter egos d’une
certaine manière plutôt que d’une autre. Certains peuvent préférer les femmes intellectuelles
plutôt que sportives, danseuses plutôt que joueuses de football ou encore de
rugby. Inversement les femmes peuvent préférer les hommes intellectuels ou
sportifs avertis, chasseurs ou pêcheurs….
La question
n’est pas non plus de savoir si les femmes ont ou n’ont pas le droit de s’adonner
à la pratique d’un sport, en l’espèce le football, même si cela pourra
déboucher sur ce que je pense pour le coup être de véritables aberrations telles
que la pratique des sports de combat voir encore du rugby. Dans une société où
la pratique du sport est devenue un élément de l’épanouissement individuel, ou
le sport est une compétition qui exacerbe et excite les identifications, les nationalismes, les
régionalismes voire les communautarismes pourquoi les femmes n’auraient-elles
pas elles aussi le droit de jouer, de se montrer en compétition, de s’offrir en
spectacle comme les hommes et d’être l’enjeu de passions, de soutiens voire
même de paris ou d’intérêts économiques et financiers ?
Par contre
la question est de savoir si la reconnaissance de cette pratique du sport par
les femmes, et de la compétition sportive dans quelque spécialité que ce soit, sont
une conquête au nom de l’égalité entre les hommes et les femmes. La publicité
faite autour de la coupe du monde de football est incontestablement l’occasion
d’un battage sous cet étendard. Il y a de la théorie du genre derrière cela.
La publicité
et l’engouement provoqué par cette compétition nous donne l’occasion de voir
des matchs de foot féminin. Ces derniers démontrent qu'il n'y a pas d’égalité entre
les hommes et les femmes, loin s’en faut. Le sport est même la preuve de l’inégalité
foncière entre hommes et femmes. C’est le contre-exemple parfait. Il n’y a
guère qu’en équitation que les femmes arrivent à rivaliser au plus haut niveau
avec les hommes. Il se dit que s’agissant du marathon un jour peut-être les femmes
pourraient rivaliser avec les hommes. Mais dans tous les autres sports sans
exception, les femmes ne sont pas les égales des hommes.
Point d’égalité
donc, au moins au sens littéral du terme. Par contre cette coupe du monde est l’illustration
d’un triomphe du droit à la pratique d’un sport qui jusqu’alors était réservé
aux hommes. Nous assistons à la fin d’un stéréotype, soit. Mais les propos de
Rokhaya Diallo, icône du combat féministe, entendus sur RTL contestant la différence de
l’impact physique entre hommes et femmes !, sont significatifs de ce qu’en réalité
le féminisme revendique l'égalité entre les femmes et les hommes même contre l’évidence de la nature, malgré les différences. Nous
touchons là le fond du sujet. Derrière la revendication du droit à la pratique du
foot dans les mêmes conditions que les hommes, notamment en termes de
rémunération, en refusant de prendre en compte les données économiques
évidentes même si elles sont critiquables qui expliquent les salaires
faramineux des hommes, se cache en réalité le refus fondamental des différences
naturelles entre l’homme et la femme, au cœur de la théorie du genre.
Les femmes
aiment de moins en moins leur condition, cet état de nature qui fait d’elles
des mères en puissance, réalité naturelle pourtant incontournable même si son
affirmation provoque des réactions que celles subies par Alain Finkielkraut …. Leur
maternité doit être gommée le plus possible des aspérités de leur existence. Nous
n’acceptons plus les différences. Cela est vrai dans tous les domaines. Notre époque
est celle de l’indifférenciation, conséquence d’une révolution culturelle.
Nous avons
quitté un monde culturel familial dans lequel l’homme et la femme étaient
considérés et traités comme pères et mères, pour basculer dans un monde
profondément individualiste dans lequel ils sont parents au nom d’un choix de
vie parmi tant d’autres, et où leur situation sociale ne doit pas être altérée par
leur maternité ou leur paternité. Le monde maintenant ancien était inégalitaire
et assumé comme tel au nom des différences acceptées et vécues avec amour dans
une perspective transcendée par un destin. Le monde nouveau, libéré des stéréotypes
est égalitaire et indifférencié ; les hommes et les femmes y vivent en
citoyens égaux. D’une inégalité assumée sur la base des différences naturelles,
on passe à une inégalité refusée au nom de la récusation des différences. Le
risque me semble grand pour les femmes que leur égalité ne protège pas et expose au contraire alors que leur statut passé leur reconnaissait une place particulière nourrie de supériorité sur l'homme au nom de leur vocation particulière….
Il reste que
j’ai pris du plaisir à regarder le match de nos « bleues » et
beaucoup de frustration face à celui des hommes ; plus de spontanéité, d’adresse,
meilleur état d’esprit, vraie sportivité, même si je ne suis pas certain que l’engouement
durera dans le long terme….
Où est la différence ?...
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