La droite la plus bête du monde... Cela faisait longtemps que la droite n’avait plus d’idées.
Elle n’a dorénavant plus de parti, ni de
chef. Macron, opportuniste de talent, a été l’accoucheur d’une évolution dont
il n’a pas été l’initiateur. Il faut remonter loin en arrière pour retrouver les
prémisses de cette évolution. Je renvoie aux travaux approfondis de Jean Madiran
que ce soit dans « la droite et la
gauche » et dans son fondamental « l’hérésie du XXe siècle ».
La droite a été inventée par la gauche. La gauche se
caractérisait par son ambition de nier toute pertinence à la loi naturelle
fondement de la civilisation chrétienne. Son identité est dans cette négation
fondatrice. Paradoxalement la gauche a disparu de l’échiquier politique avant
la droite. Ce n’était en réalité qu’une vue de l’esprit. La droite n’avait
survécu de manière artificielle que grâce à l’inaptitude de la gauche à gouverner.
Comment expliquer autrement l’incapacité dans laquelle « les républicains » se
sont trouvés de conserver ou de conquérir le pouvoir après l’épisode
caricatural du quinquennat de François Hollande ?
Emmanuel Macron incarne cet esprit, cette hérésie
politique. Le communisme a disparu de la carte. Certes. Le marxisme ne semble
plus à l’œuvre. Certes. Mais ce qui les avait rendus possibles triomphe. Le
terreau est toujours là ! Nous sommes passés du totalitarisme violent à
celui de l’édredon. Emmanuel Macron gère la social-démocratie avec compétence, opiniâtreté
et lucidité. Il est l’incarnation du mondialisme triomphant. Ce n’est pas pour
rien que le peuple ne se reconnaît pas en lui et qu’il recherche une alternance
dans des extrémismes qui n’ont eux-mêmes plus d’identité doctrinale ni
intellectuelle. La poussée verte et son icône historique Daniel Cohn-Bendit ne
sont que des épiphénomènes de circonstance, quel que soit le bien fondé de la préoccupation écologique.
La droite n’a plus d’espace politique pour la bonne et
simple raison que la politique qu’elle prônait est mise en œuvre par celui qu’elle
voudrait combattre et renverser ! Il est pathétique de constater qu’à la suite
du désastre qu’a été pour elle la dernière élection européenne elle s’imagine
encore pouvoir se refaire une santé dans un positionnement qui la
positionnerait au centre de gravité du "macronisme" ! À cet égard les analyses
qui annoncent son éclatement entre le parti de la
république en marche d’un côté et un ralliement au rassemblement national de l’autre semble
les plus réalistes et les plus clairvoyantes. Les républicains ne résisteront
pas à cet écartèlement…
Le drame, car c’en est un, est que le rassemblement national incarne une
alternance populiste qui a renoncé à endosser les habits du conservatisme. Et l’idée
soutenue par certains de la naissance à venir d’un grand parti de l’union des
droites incarné par Marion Maréchal Le Pen ne semble pas pouvoir triompher au
moins à court terme. La raison en est extrêmement simple. Elle se résume dans
les réactions d’une partie significative de l’électorat traditionnel de cette
fameuse droite républicaine qui a refusé de voter pour la liste dirigée par
François-Xavier Bellamy au seul prétexte de ses positions conservatrices sur
les questions de l’avortement et de l’euthanasie. Réactions viscérales d’un
électorat qui ne veut pas renoncer aux acquis libertaires des différentes lois
votées depuis l’avènement de Giscard d’Estaing à la Présidence de la République.
La bourgeoisie française et à sa suite la majorité du peuple français ont adopté des habitudes et des modes de vie qui l’empêchent
de se reconnaître dans ce qui constituerait « l’ADN » de la seule alternative
véritable à la politique d’Emmanuel Macron.
Cette alternative à la politique d’Emmanuel
Macron serait un authentique conservatisme de droite inspiré de l’esprit du
christianisme et ancré dans la mise en œuvre des principes de la loi naturelle
et du décalogue, en dehors de tout prosélytisme religieux. Quelles que soient nos convictions religieuses la politique inspirée du décalogue et de l'esprit évangélique peut seule incarner une politique fructueuse et bénéfique... Or, tant que les
hommes n’auront pas compris que le rejet de la loi naturelle ne peut déboucher
que sur une politique négative les détournant du Bien commun cette alternative
n’aura aucune chance de prospérer en France comme en Europe. Le piège dans lequel nous nous sommes ainsi laissés enfermés est redoutable car il repose sur un "non possumus" individualiste ancré dans nos vies personnelles...
Pour l’heure, le combat sera donc bien à court terme entre
modernistes et populistes. C’est celui de tous les dangers. Le progressisme
triomphe. Le populisme se renforce. L’Europe en tremble déjà…
Il reste que la confrontation avec l’Islam sera à plus
long terme la véritable épreuve de vérité. La réponse à ses défis sont le point
faible du progressisme et de la social-démocratie. Elle sera le grand
révélateur, n’en déplaise à tous ceux qui veulent se rassurer en s’imaginant qu’ils
pourront réserver à l’Islam le même sort qu’à la civilisation chrétienne… Ce
jour-là le conservatisme authentiquement chrétien apparaitra comme la seule
alternative, mais à quel prix ?
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