HYPOCRISIE DU POUVOIR. EXEMPLE DU SECRET DE L'INSTRUCTION

Le secret de l'instruction est un des piliers de notre justice pénale.

Il est pourtant violé avec une régularité de métronome. Des avocats sont régulièrement poursuivis. Jamais aucun journaliste... De plainte en plainte nous semblons nous accommoder de ces violations, comme si au bout du compte il était fait pour cela, pour n'être plus qu'une sorte de grigri au service de notre bonne conscience; comme si le risque ne devait peser que sur les auxiliaires de justice.

Il y a pourtant un moyen de mettre un terme à cette ambiguïté entretenue, très simple. Puisque nous sommes incapables de traiter le problème en amont et d'empêcher les fuites, attaquons-nous à leur recel, en aval! Interdisons toute publication révélant le contenu d'un acte d'une instruction en cours... Le problème sera automatiquement solutionné. Les instructions pourront se dérouler dans la sérénité et la tranquillité! Mais les médias seront privés de l'un de leurs exercices favoris....

Mais les journalistes devenus tout-puissants se lèveraient comme un seul homme et protesteraient contre une atteinte à leur pouvoir et à la liberté d'informer... Or leurs droits si légitimes soient-ils doivent s'incliner devant la présomption d'innocence, les exigences des enquêtes....

Ou alors y aurait-il un aveu d'impuissance de notre système d'enquête? Est-ce à dire que les journalistes seraient meilleurs enquêteurs? La justice aurait-elle besoin d'eux?

Non, c'est une vue de l'esprit.

Alors pourquoi préserver ainsi nos trublions du "quatrième pouvoir"? Est-ce à dire que la presse  doit être ménagée, soignée, traitée de manière préférentielle? C'est à croire...


Ce véritable bal des hypocrites démontre en réalité que le pouvoir n'est plus dans nos institutions! Il y a bien un "quatrième pouvoir"...

Élargissons notre angle d'analyse. Il n'en va pas seulement de la justice, mais aussi du pouvoir exécutif qui est abandonné à l'administration et du pouvoir législatif qui est exercé au parlement européen.

Nos institutions auxquelles nous sommes tant attachés sont vidées de leur substance.... L'hypocrisie règne de partout. Tout se joue en coulisse. Plus rien n'est loyal, public, transparent.

Nous connaissons les marionnettes. Qui tire les ficelles?