Sommes-nous encore fragiles? Exposés aux risques d'une banale épidémie? La réalité nous rattraperait-elle? L’épidémie
du coronavirus commence à nous inquiéter. A juste titre? Que faut-il en penser ?Il est vrai qu'elle se répand dans le monde comme une trainée de poudre...
Je me garderai d’évoquer le point de vue médical sur lequel je n’ai aucune
compétence. Je voudrais très modestement vous soumettre quelques réflexions sur
les plans politiques et sociologiques.
Nous saurons
plus tard si les dirigeants chinois réussiront à endiguer cette épidémie. Il
est par contre manifeste que la nature totalitaire du régime de l’empire du
milieu leur donne des moyens d’actions d’une efficacité que n’ont pas nos
démocraties. Allez donc construire en France en 10 jours un hôpital de la
taille de celui qui a été réalisé en Chine ! Alors qu’il était
opérationnel nous serions encore en train de débattre et de nous mettre en
conformité avec nos réglementations. Il n’y a qu’à voir les retards accumulés
par le chantier de ND de Paris pour des raisons uniquement formelles… Que les
choses soient claires je n’ai nulle envie de vivre sous un régime totalitaire,
mais peut-être devrions-nous réfléchir à notre inaptitude à réagir et à la
capacité que nous avons pour des raisons secondaires de nous empêcher nous-mêmes
d’agir. Nos systèmes hyper réglementés ne manifestent-ils pas leurs limites en
périodes de crises ?
Que n’avons-nous
fermé nos frontières ? Il est vrai que nous n’en avons plus et que l’Europe
est incapable de prendre pareille décision. La Russie l’a fait dès le 30
janvier. Les Etats-Unis, l’Australie, Israël aussi pour ne citer qu’eux. Ne
serait-ce pourtant pas une mesure de prudence qui même si elle ne réglait pas
tout serait de nature à nous protéger ? La question était posée ce soir
sur France 2 à notre nouveau ministre de la santé qui n’a pas voulu se
prononcer. L’histoire dira là encore si nous ne nous sommes pas privés de
moyens de protection dits d’un autre temps, mais efficaces…
Nous sommes
confrontés à un phénomène qui peut prendre des proportions difficiles à
imaginer face auquel les réactions adaptées sont parfois difficiles à évaluer
et à décider. La peur est saine. Nassim Nicholas Taieb, l'auteur du CYGNE NOIR, le rappelle dans une
intéressante interview donnée au Point. Il faut savoir réagir face à un tel
phénomène, voire même sur-réagir… Avec lucidité, de manière préventive ;
précisément pour éviter les réactions de panique qui deviennent ensuite
incontrôlables. Une forme de panique préventive et organisée. Or il me semble
que nous sommes particulièrement naïfs et timorés dans notre réaction. Il faut
réagir pour parer au pire, surtout que nous ignorons tout du mode de
transmission et donc des risques de contagion. Nos démocraties sont des
appareils très lourds. Taieb explique que la panique collective rationnelle qu’il
oppose à celle d’un mouvement de foule incontrôlé peut être salvatrice… C’est l’absence
de réaction qui peut ensuite être à l’origine de mouvements de panique
incontrôlés susceptibles d’avoir des effets catastrophiques…
Il est vrai
que cette forme de panique collective provoquée et maîtrisée par une autorité
politique revient à remettre en cause le dogme de la sécurité de nos
démocraties et de nos états censés nous sécuriser et nous protéger…. Nos hommes
politiques pensent ne pas devoir, ne pas pouvoir…, sonner l’alarme car ils sont
censés tout prévoir, tout maîtriser et tout contrôler. Ce serait un impossible
aveu d’échec… Il faut pourtant savoir reconnaître ses faiblesses ; cela
peut être une démonstration de force…
Que devient
la mondialisation ? L’économe mondiale subit un fort ralentissement du
fait de la dépendance de toutes nos économies par rapport à l’économie chinoise.
Cette économie interdépendante manifeste ainsi ses limites et la crise donne
raison aux prudents qui n'ont pas mis tous leurs œufs dans le même panier et qui ne seront pas victimes de l’arrêt de la production
chinoise…
Une fois de
plus la vie nous ramène à la réalité. Le réel, toujours le réel! Puissions-nous
avoir les réponses adaptées sur le plan collectif sauf à ce qu’au final il s’avère
que le risque ne soit pas pire que la rougeole dont nous avons tendance à oublier
les ravages qu’elle fait encore…
A dans
quelques semaines…
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