dimanche 13 septembre 2020

J'AI LU "LA GRACE" DE T. DE MONTAIGU. VRAI. JUSTE. VIVIFIANT...

 

La grâce plonge ses racines dans le fumier.

Le livre " la grâce" de Thibault de MONTAIGU en témoigne, il l'illustre de manière moderne en même temps que profonde.

L'auteur est de son temps. N'a t-il d'ailleurs pas écrit un précédent roman intitulé " voyage autour de mon sexe" ?... De quoi rebuter le vieux réactionnaire que je suis... Roman que je n’ai pas lu, mais dont on retrouve des réminiscences manifestes dans « la grâce ». C'est le fumier. Il sent mauvais... Mais il faut savoir le voir pour le comprendre.

Thibault de MONTAIGU nous fait le récit de sa conversion et en même temps de celle du personnage central de son livre, son oncle dont je ne vous dirai rien afin de ménager l'intérêt de la lecture. Le scénario est compliqué, c'est peut-être le reproche à lui faire ; mais ce livre s’il n'est pas un chef d'œuvre, est bon. Le style en est alerte, vivant, cru, et riche. Il traite un sujet difficile avec fraîcheur et réalisme. Mais aussi avec profondeur. en cela c'est une réussite.

Le premier intérêt me semble en être la vérité sur notre époque analysée de manière indirecte, car ce n’est pas l’objet principal, sans concessions…

Nous sommes plongés à la fois dans les caniveaux de notre temps, leur puanteur, et dans l'univers de la conversion, de la grâce de la conversion au christianisme. Ce livre est profondément chrétien et catholique. Il est l'affirmation du scandale de la croix ; et plus encore de ce que le croyant adhère à l'incompréhensible, à UN humainement incompréhensible. " Tant d'exemples de conversions aussi brutales que inexplicables, tant de retournements qui attestent de l’impossible dans un monde ne postulant que le possible "...Pour cela, à un moment de son existence l’homme doit lâcher prise avec lui-même, s’abandonner et accepter de s’anéantir pour revivre. On retrouve la spiritualité de Gustave THIBON, de St Jean de la croix et de Ste Thérèse d'Avila.

Il y a aussi le développement audacieux de cette idée qu'il peut y avoir au fond de nous, au fin fond de nous, une sorte de pont ou de rapprochement entre la part la plus abjecte et celle qui est susceptible de laisser Dieu nous convertir ; à la recherche de ce point sublime où l'homme va lâcher prise pour entrer dans l'éternité. Ce moment où la grâce plante son glaive d’or dans le péché de l’humain, de manière aussi soudaine qu’inattendue et brutale.

Ce livre est aussi le récit de la possibilité du renouvellement de chaque être, de la possibilité de sa transformation dès lors qu’il accepte de dire oui à tout ce qui l'entoure et non à lui-même.

Il nous fait enfin toucher du doigt, en les mettant en scène, les moments de la nuit, ceux où tout se met à se vider pour nous plonger dans le doute ; mais une nuit qui prépare le lever de la lumière de de l’éternel. Illustration de ce combat très chrétien et si peu moderne.

Ce récit est plein d’humanité. Il illustre la vraie proximité spirituelle qui existe entre Dieu et nous, entre les saints et les simples fidèles pécheurs que nous sommes. Oui la conversion est moderne. Oui elle est encore possible. Le chemin de sainteté auquel NSJC nous appelle tous, là où nous sommes, sans extravagances charismatiques que l’auteur épingle au passage avec justesse, mais au contraire avec réalisme, les pieds dans le fumier et l’esprit tourné vers le Ciel.

A lire, comme un bon roman, mais pas que…..

 

 

 

 

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