Le triduum pascal m’a éloigné de l’actualité médiatique qui nous asphyxie depuis des mois. Oubliées pour un temps les nouvelles de l’épidémie et de sa gestion ainsi que de la crise. Salvatrice respiration !
S’est-il agi d’une fuite des réalités de la vie ? Comme pour essayer d’oublier…
En vérité, ce fut tout le contraire.
Si je me suis libéré du souci quotidien, des diktats de l’actualité
en ligne, de l’événement qui vient de se produire, du décryptage à l’avance de
la décision qui sera prise dans quelques heures ou de l’analyse a posteriori de
celle qui vient de nous être notifiée, j’ai pu prendre de la distance.
Et en même temps, ici la formule a un sens…, je suis resté de
plain-pied dans la réalité de l’« hommerie » dont Pâques nous pousse
à nous affranchir, à nous dévêtir.
L’Eglise m’a invité à méditer la trahison de Judas et son
suicide, à pleurer sur celle de Pierre, à percer le relativisme de Ponce
Pilate, à m’imprégner de la foule appelant à la mort avec haine et aveuglement.
Je n’ai pas quitté notre temps et ses affres ... Moi? L'autre? Chacun pourra identifier
les Judas, Pierre, Ponce Pilate, et encore le peuple assoiffé des temps
modernes. Leurs trahisons, leurs mufleries, leurs lâchetés récurrentes sont invariables, comme intemporelles.
L’Eglise m’a encore invité me mettre à genoux au pied de
la croix du Christ, à faire silence pour méditer son deuil et le parcours de
son Seigneur et Dieu, entre sa mort et sa résurrection, notamment à travers sa
descente aux enfers. Oui, les enfers…
Elle m’a enfin ébloui avec la lumière de la résurrection, essayant
de me faire comprendre le mystère et le sens de la mort qui demeure
inacceptable et incompréhensible pour les humains têtus, bornés et
égocentriques que nous sommes.
Voilà qui nous aide à porter un regard nouveau sur nos
événements, nos malheurs, nos craintes, nos peurs, nos attentes. Refuser de
subir tout en acceptant. Rester libre face à la tourmente. Mieux lire entre les
lignes de l’histoire qui s’écrit chaque jour. Se donner les moyens d’agir
humblement, de manière ajustée à son niveau, à sa place…
Le fil rouge de cette inversion de paradigme me semble être que chaque événement qu’il nous est donné de vivre contient la matière nécessaire et suffisante pour transformer nos vies en les orientant autrement afin d’aller au-delà de l’éphémère et de ce qui fait souffrir inutilement… Car un Fait nouveau est advenu: Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !
Belles et joyeuses Pâques à vous tous!
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