J’ai regardé l’émission « ENVOYE SPECIAL » sur les affaires Nicolas Hulot.
J’avoue que je n’aurais pas vu d’un mauvais œil une
condamnation de Nicolas Hulot que je ne porte pas dans mon cœur. Au fond, il
fait partie de cette élite en état de décomposition morale et dont la
légitimité est chaque jour plus contestable. Il illustre à merveille les
défauts et les prétentions de notre époque. Le voir épinglé pour des faits de
cette nature ne déparerait pas dans le tableau. Et je suis choqué de voir ceux
qui l’ont défendu et adulé hier le lâcher ainsi sous la pression moralisatrice
d’un mouvement tendancieux et d’une presse avide de notoriété.
Et pourtant je vais le soutenir !
Est-il innocent ou coupable ? Ce n’est pas la
question ; et c’est pour cela que je le défends; au nom de notre état de droit !
On ignore tout du détail et des modalités de l’enquête de
journalistes qui clament leur intégrité. Leur volonté affirmée d’avoir assuré
le contradictoire n’est qu’hypocrisie alors que de leur propre aveu, au nom de
la protection de leurs sources !..., elles n’offrent pas au mis en
cause l’accès intégral à leur dossier ce qui constitue le droit fondamental de
toute personne mise en cause ; même les tribunaux de l’Inquisition se
soumettaient à cette exigence !
Ce journalisme inquisiteur est nauséabond. Il crée son
tribunal qu’il oriente et influence. Il détermine les procédures applicables
devant lui. Il s’invente ses règles. Il ne se soumet à aucun contrôle si ce
n’est celui de ses pairs c’est-à-dire de lui-même.
Car la presse que l’on présente comme le quatrième
pouvoir, s’est imposée comme un pouvoir de fait au mépris de toutes les règles
institutionnelles, s’arrogeant les prérogatives de l’institution judiciaire.
Elle ne doit sa légitimité qu’à son esprit d’intrigue et à l’opportunisme avec
lequel elle profite de la défaillance du système dont elle fait son miel. Elle
n’est soumise à aucun contrôle ! Pas de voie de recours comme devant un
Tribunal, ce qui représente aussi un droit essentiel !
Les faits sont tous prescrits. L’homme est présumé innocent.
Cependant, alors que les derniers mots du reportage affirmer cette présomption
de manière encore hypocrite – toutes les méthodes de ces justiciers sont
hypocrites - quand on éteint sa télé on est convaincu du contraire. Comme le
dit Nicolas Hulot le mal est fait, d’avance. Les dés sont pipés. C’est un
véritable jeu de bonneteau !
Le chef du service politique de France Télévision Cyril Graziani, invité sur le plateau, récuse cette
critique d'un revers de manche. Le temps des journalistes n’est pas celui de la Justice dit-il pour
justifier le travail de ses consœurs!
Les médias cherchent à faire un procès moral. Elles veulent
créer une nouvelle instance. Celle de la vérité. Qui oserait s’y opposer ?
Sauf que la procédure est à charge et que la condamnation
est singulière. Elle ne sera jamais prononcée tout en s’imposant d’elle-même
par la force de l’émotion et du désir de venir en aide à des victimes à l’égard
desquelles n’importe quel être humain normalement constitué éprouve de la compassion…
Les français jugeront… Mais comment ? En réalité la condamnation est préalable
elle résulte de l’accusation elle-même en raison de la perversité de la
construction de ce procès de dupe !
Plus grave sous la pression de #MeToo le pouvoir donne du
crédit à ce travail inquisitorial.
Sur LCI , le lendemain matin, le Garde des Sceaux a
déclaré : « ça n’interdit pas au parquet de mener une enquête ». « J’ai
d’ailleurs expressément demandé dans une circulaire au parquet qu’une enquête
soit conduite pour demander notamment si d’autres plaignantes peuvent être
concernées. » Et la « procureuse »
de Paris a ordonné, le lendemain l’ouverture d’une enquête préliminaire. Les investigations « s'attacheront
à déterminer si les faits dénoncés peuvent caractériser
une infraction pénale et si, au vu de leur ancienneté, la prescription de
l'action publique est acquise », a-t-elle expliqué.
Le procédé est opportuniste et déloyal. Pire c’est un
dévoiement de notre droit et en particulier de la procédure pénale. C’est une
nouvelle instrumentalisation de la justice.
A quoi servira-t-il de déterminer si les faits dénoncés
peuvent caractériser une infraction pénale si la prescription de l'action
publique est acquise ? Car la
prescription ne peut être qu’acquise et Nicolas Hulot aura beau jeu de se
retrancher derrière elle. C’est une évidence, la date des faits étant
incontournable.
Il s’agira donc de justifier a posteriori les accusations
des plaignantes et le crédit que leur donne l’enquête journalistique. Tel n’est
pas le rôle du parquet, par ailleurs submergé de travail et incapable de
répondre à la demande pénale. Pour des raisons idéologiques et politiques le
pouvoir vient au secours de la presse et de victimes auxquelles la justice ne
pourra offrir aucun jugement.
Comme le souligne l’avocat du mis en cause, Me Jacubowicz
les faits aussi anciens sont sujets à caution pour de multiples raisons. Ex :
S'il dit "ne pas traiter de menteuses" les accusatrices, il juge que
"la mémoire s'érode" après 32 ans, en référence au témoignage de
Sylvia, qui avance que l'ancien présentateur d'Ushuaïa l'a agressée en 1989. Il
explique que "même cette jeune femme dit que cette fellation n'a en
définitive pas eu lieu", ce qui excluerait la qualification de viol,
assure-t-il, et ajoute que "un comportement inadmissible n'est pas un
viol". Il n’y aura donc pas de vérité judiciaire puisqu’il ne pourra de
toute façon pas y avoir de jugement sur le fond.
L’autre motif de cette enquête est encore plus choquant.
C’est la pratique du « filet dérivant » pourtant si vivement
critiquée par le même Eric Dupond Moretti quand il était avocat. On part d’une
infraction pour en chercher d’autres…. Un scandale ! Méthode inadmissible et
contraire à tous les principes en l’absence de plaintes. On va rechercher d’hypothétiques
faits non prescrits pour lesquels aucune plaignante ne s’est manifestée…
La justice prête son concours à une opération
« vérité » qui n’en sera jamais une !
Tout cela au nom de la morale imposée par #MeToo contre
toutes les règles de notre droit au nom de l’Idéologie moralisatrice d’une
vérité inatteignable…
C’est du velours….tant nos concitoyens récusent cette
idée qu’un potentiel coupable, même présumé innocent comme le reportage de
l’émission envoyé spécial le proclame en conclusion, puisse échapper à
l’obligation de rendre des comptes sur des faits aussi choquants.
Nous oublions que dans l’histoire tout pouvoir qui a
confondu morale et justice a sombré dans le totalitarisme et l’injustice.
Oui Nicolas Hulot, qu'il soit auteur ou pas des faits articulés est victime de l'inquisition moralisatrice provoquée par le mouvement #MeToo.
Jusqu’où iront-ils ?
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