Quand Valérie varie pour tenter de convaincre…
Interrogée sur LCI à propos de ses changements de position sur le mariage pour tous, la PMA et la GPA Valérie Pécresse a répondu : "la vie vous fait évoluer". Et d’ajouter : "Je suis humaine aussi, je rencontre des gens et cela me fait évoluer. Ceux qui n'évoluent jamais ont de la chance qu'elles n'évoluent pas, moi ce n'est pas mon cas, mes convictions évoluent avec celles de la société », tout en réaffirmant sa fermeté quant à son refus de la GPA : "il faut me croire", a-t-elle lancé.
Comment la croire ?
Je ne conteste pas le fait que la vie puisse faire
évoluer. C’est le droit de tout un chacun et même des candidats à la magistrature
suprême. Cependant, si quelqu’un considère qu’un point de vue doit évoluer il doit
développer des arguments sérieux démontrant pourquoi son changement d’avis se
justifie. Or ici, pas d’explication, si ce n’est une incantation à l’évolution !
Ce faisant, Madame Pécresse s’appuie sur un pilier du
libéralisme encore récemment réaffirmé par le ministre de la Justice : Les
réformes du droit ont pour objet de consacrer les évolutions des mœurs et pas l’inverse.
Il s’agit pour la candidate de la « droite » de ne pas aller à l’encontre
des convictions de la majorité de ses concitoyens. Il faut suivre le mouvement ;
comme si gouverner c’était toujours faire ce que souhaite la majorité, même si
ce n’est objectivement pas son intérêt !
« Je suis humaine » ! Ne l’était-elle
donc pas lorsqu’elle manifestait contre le mariage pour tous ? Quelle est la
cause de son évolution ? Le conformisme ! Le conformisme sociétal…
Si la France semble s’être droitisée force est de
constater que sur les questions de société, tous les candidats s’inclinent
devant les diktats du conformisme libéral. Même le candidat Zemmour n’ose pas
franchir ce Rubicon-là ! C’est dire !
Éric Zemmour a en effet proclamé haut et fort qu’il n’entendait
remettre en cause aucun des droits des femmes de manière générale et générique
afin de bien marquer qu’il n’entendait pas revenir sur les évolutions
sociétales modernes. Et surtout, en dehors de mesures en faveur de la natalité,
rien dans son programme ne tend à renforcer la famille.
Marine Le Pen qui vient de nous chanter hier soir une ode
à sa vie familiale difficile de mère divorcée, libre, forte et dynamique, itou !
Quant à Madame Valérie Pécresse, la « bcbg
versaillaise » elle a évolué…
Et pourtant, la question de la stabilité de la famille n’est-elle
pas un sujet central ? Nos candidats dits de droite ne sont-ils pas tous d’accord
pour proclamer que la famille est la cellule de base de la société ?
Certes, mais le conformisme interdit d’aller au-delà des
slogans et de faire de la vraie politique. A chacun son modèle familial n’est-ce
pas ?..., et comme le déconstructionnisme est aussi passé par là et qu’il
n’y a plus de modèle on écoute et on surfe sur la vague du consentement conformiste
…
Est-ce donc à dire que l’on n’est plus autorisé à
soutenir que le pays a besoin de familles fortes et stables, pérennes ? Est-ce
que le fait de le dire signifie automatiquement que l’on est inhumain pour
reprendre les termes de Madame Pécresse ? Nous finirions presque par le croire…
Comme si le fait d’être humain nécessitait automatiquement de céder à toutes
les demandes d’affranchissement des femmes et des hommes de ce pays et de
casser ce qui est nécessaire au bien de la collectivité.
Si l’on observe l’évolution de notre société depuis 1974
que constate-t-on ?
Une réduction exponentielle du nombre de mariages. Une
augmentation considérable du nombre de séparations et de divorces. Un ensauvagement
généralisé de la jeunesse et particulièrement de nos adolescents (qui a d’autres
causes que celle-là il est vrai). Plutôt qu’une politique de la famille, ce fut
une véritable politique de destruction du modèle familial.
Sauf l’argument selon lequel il vaut mieux que les
parents se séparent plutôt qu’ils ne se disputent sous le même toit devant
leurs enfants, argument d’une pauvreté affligeante et qui contribue à l’inverse
à inciter à la dispute, il va de soi que l’intérêt majoritaire des enfants
serait que leurs parents ne se séparent point. La fragilité des unions est
devenue structurelle, endémique, naturelle….
En réalité, s’opposer à ces réformes, revient à remettre
en cause les totems libéraux du plaisir, du désir, de l’épanouissement
personnel et de la liberté individuelle. Il est devenu inconcevable de soutenir
la nécessité de mettre en place des législations qui incitent à l’union, à la
stabilité et à la pérennité de la structure sociétale de base qu’est la
famille. C’est impossible alors que le bon sens commande d’admettre que les
résultats de cette politique sont désastreux tant économiquement, que
socialement et que politiquement.
Toute opposition au vent des mœurs est stigmatisée ;
elle reviendrait à juger et à condamner ceux qui ont divorcé, se sont séparés, se
sont remariés, ou qui plus généralement se trouvent dans une situation d’instabilité
familiale. Ce serait inhumain.
Voilà pourquoi, Valérie Pécresse, à la dérive dans une
campagne qui « ne prend pas » y va de son mea culpa progressiste et met
en avant son soi-disant humanisme de confection.
De la même façon qu’être contre l’avortement est
absolument inconcevable car cela reviendrait à condamner les femmes qui
avortent, même si la proposition consiste simplement à vouloir offrir une
alternative à l’avortement.
De la même façon encore qu’être contre le mariage pour tous
reviendrait à être homophobe…
Ces oukases de la bien-pensance déconstructionniste rendent
la politique impossible ; comment servir l’intérêt général et le bien
commun quand on pose des postulats qui font de la liberté un absolu et nient le
principe selon lequel la liberté individuelle est relative. Car elle n’est qu’une
possibilité de choix. Une fois exercée elle entraine des contraintes ; la
liberté est un bien consommable.
Si je décide de fonder une famille, en me mettant en
couple et en concevant des enfants ou en me mariant, je perds nécessairement la
liberté de détruire cette structure familiale dont précisément les enfants
auront besoin pour s’épanouir…
Si une femme décide d’avoir un rapport sexuel qui par
définition peut déboucher sur la conception d’un enfant elle prend le « risque »
d’être enceinte et elle perd la liberté de ne pas tomber enceinte. Monsieur de
la Palice est avec moi….
Si je fais le choix de donner libre cours à mon désir d’épanouir
ma personne dans mon éventuelle homosexualité je perds la possibilité de
constituer une famille et d’avoir des enfants de manière naturelle et
conformément à des codes ancestraux.
Je sais que ces raisonnements seront qualifiés de
rétrogrades par bon nombre, y compris de mes lecteurs... Par honnêteté on devra
néanmoins m’accorder qu’ils sont d’une cohérence absolue.
Je recherche le bien commun, c’est-à-dire « l'ensemble
des conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu'à chacun de leurs
membres d'atteindre leur perfection d'une façon plus totale et plus aisée ».
Ce principe fondateur de toute bonne politique est
destiné à aider nos concitoyens qui sont confrontés à des situations de
souffrance, à ne pas ajouter le mal à cette dernière ou tout simplement encore
plus de souffrances ou des souffrances innocentes.
Condamner mon raisonnement sur ces évolutions sociétales
modernes procède d’une conception égoïste et hédoniste de la liberté dont on
est bien forcé d’admettre, à la lumière de l’état de nos sociétés
contemporaines, qu’elle n’est pas la voie de la paix sociale ni du bien-être,
ni du bonheur généralisé. Bien au contraire…
Soyons clairs, une politique conservatrice, car c’est de
cela dont je parle, ne consisterait pas nécessairement, du jour au lendemain, à
remettre en cause ce qui a été accordé par ce libéralisme généralisé. Il s’agirait
simplement d’arrêter le mouvement et d’inciter nos concitoyens à faire d’autre
choix par des mesures adaptées, à essayer de vivre de manière plus cohérente,
plus stable, plus pérenne pour le bien de la collectivité. Pour ne prendre qu’un
exemple, celui de l’avortement, pourquoi n’accepterait-on pas enfin que des
solutions alternatives soient réellement proposées aux femmes qui se trouvent
confrontées au choix inhumain de l’interruption d’une grossesse qui se
développe dans leur sein ? Pourquoi cette proposition est-elle montrée du doigt
comme contraire aux droits des femmes alors qu’elle consiste simplement à leur
proposer un autre choix ? Où est le droit ? Où est la liberté ?
La déconstruction nous fait tomber dans la barbarie. Mais
c’est par « humanité » - « je suis humaine » dit Madame
Pécresse - au nom de la grande cause du citoyen roi tout puissant que nos
hommes politiques apprennent à rencontrer et qu’ils croient possible de
caresser dans le sens du poil afin d’obtenir ses suffrages… terrible démocratie
!
Et nous ne sommes malheureusement pas près d’en sortir…
Madame Pécresse conclue « il faut me croire » !
Oui, si elle arrivait au pouvoir, je ne crois pas, je sais qu'elle continuerait à
évoluer et à empêcher de faire renaître le modèle familial qui a été déconstruit !
Tous ces politiciens (terme générique regroupant les hommes comme les femmes…) se laissant porter par la vague libérale libertaire me dégoûtent… Tiens bon Bernard !
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