dimanche 12 février 2023

P. BRUEL A SURGI ET A CHANTE "L'INSTIT"!!!

J'étais en panne d'inspiration... et Patrick Bruel a surgi!


Vous vous demandez peut-être si je ne me moque pas de vous! D'autant plus que "chanteur-citoyen" il est plutôt dans le politiquement correct. 

Et bien non, je suis sérieux.

Je regarde souvent le dimanche l'émission de Laurent Delahousse à 20h30. Ce soir son invité principal c'était P. Bruel le champion de monde de poker; le joli cœur. Pour tout vous dire, j'ai même failli éteindre la télé!

Voici le texte de la chanson qu'il a chanté et dont j'ai décidé de faire le thème du billet de ce soir:

"L'instit"
Elle enseignait les numéros
Et les couleurs de l'arc-en-cielComme autant de petits barreauxPour se construire une grande échelleElle leur a donné l'ABCLeur offrait des récitationsÀ tous ces enfants mal armésEn guise de petites munitionsElle leur parlait de tous les livresElle leur a appris toutes les lettresPour devenir des hommes libresEt se fabriquer des fenêtresEt même le dernier des cancresÉcoutait la chartreuse de ParmeElle disait qu'une main tachée d'encreEst une main qui n'tiendra pas d'arme
Elle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut changer une vieElle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut être un amiElle avait le rêve un peu fouQu'un livre peut changer une vieEt qu'il n'y a de voyousQue des gens qui n'ont rien appris
Aujourd'hui, je repense à elleÀ toutes les vies qu'elle a changéAvec ses consonnes et voyellesEt toutes les phrases qu'elle a seméJe la revois à son bureauLa tête penchée sur le côtéEn train de réparer leurs motsComme on soignerait des blessés
Elle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut changer une vieElle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut être un amiElle avait le rêve un peu fouQu'un livre peut changer une vieEt qu'il n'y a de voyousQue des gens qui n'ont rien appris
Cette maîtresse, c'était ma mèreDe l'avoir un peu partagéeJe me sens riche de sœurs et frèresQue je n'ai jamais rencontrésFleurs libres et fleurs sauvagesQue la vie puisse les arroserD'amour, de savoir et d'ouvrageAutant qu'un jardinDe pensées
Elle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut changer une vieElle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut être un amiElle leur apprenait, voyez-vousQu'un livre peut changer une vieElle avait ce rêve un peu fouQu'un livre peut être un ami
Peut être un ami
Peut être un ami
Peut être un ami

Cette chanson n'est pas prétentieuse. Elle est juste.
Elle contient de beaux mots et des images dont nous avons tant besoin qu'elles habitent l'imaginaire de nos enfants.

A sa manière, modestement elle m'a fait penser à Albert Camus et à sa lettre à M. Germain après qu'il eut reçu son prix Nobel:

19 novembre 1957

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus


Puissent les enfants de notre "diversité", puissent nos enfants, entendre et méditer ces paroles. 

Peut-être même pourrait-on les leur faire apprendre par cœur, et même chanter "l'instit" de Bruel!


Nous avons tant besoin que leurs esprits soient occupés, habités et embarqués par des paroles célébrant les maîtres, ainsi que la transmission du savoir, des lettres et des livres!


Merci Monsieur Bruel!

 



3 commentaires:

  1. Cher Maître, sans être assidu à vos publications j’apprécie le verbe, toujours bien choisi, et surtout l’émotion chaque fois procurée
    Bruno Percepied

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  2. Cher Bernard,
    sans doute peut-on espérer cela... et souhaiter que ce vœu ne soit pas que pieux...
    CR

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  3. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que les Instits de France vous entendent et sèment la graine, la vraie pas celle de la haine de la France... pour ça il y a déjà l'école coranique.

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