dimanche 19 mars 2023

C'EST LA CHIENLIT!

Tout va très bien madame la marquise…


En réalité c'est la chienlit!

Il y a un peu plus de trois ans je me posais la question de savoir comment nous pouvions sortir de la chienlit. Or nous avons continué de nous y enfoncer de manière irréversible, comme avec déréliction.

Emmanuel Macron s’est fait élire avec le slogan c’est moi ou le chaos ; nous avons Emmanuel Macron et le chaos. S’il n’a pas été servi par les circonstances extérieures et sanitaires il a quand même mis bien du sien pour nous amener au point où nous en sommes.

Dans la conjugaison de la descente aux enfers de la France à tous les temps l’affaire des retraites est une parfaite illustration :

  • Une réforme qui met le pays à feu et à sang alors qu’il a bien d’autres chats à fouetter pour se sortir des impasses et des difficultés auxquelles il est confronté notamment en raison du contexte international.
  • Une réforme à laquelle s’opposent l’ensemble des syndicats dans une union retrouvée - ce qui est inquiétant même si l’on peut considérer que nos syndicats français n’ont pas la valeur représentative qu’ils devraient avoir - étant observé que le fait d’avoir réussi à radicaliser Laurent Berger est un véritable exploit quand on connaissait sa position initiale sur la réforme des retraites dans sa première version.
  • Une réforme qui n’a pas de soutien politique, celui de l’ancienne droite républicaine du parti LR présidé par Éric Ciotti étant involontaire, subi, divisé, ambigu et calculateur (ce parti étant persuadé malgré ses récentes déconvenues électorales de contenir dans ses rangs celui qui sera amené à prendre la suite d’Emmanuel Macron).
  • Une réforme qui ne sera finalement votée, car elle le sera, que grâce à une manipulation des textes constitutionnels procédant d’un détournement dont il semblerait qu’il doive être sanctionné par le conseil constitutionnel.
  • Une réforme enfin pour rien puisqu’à la suite de toutes les tractations menées sans succès pour obtenir cette fameuse majorité politique, au risque de créer l’opposition syndicale précédemment évoquée, elle a été vidée de sa substance et de son efficacité financière et n’a plus que la valeur symbolique d’un allongement de l’âge de départ à la retraite ; ce qui revient ainsi à créer le blocage social, et peut-être pire, pour rien.

En résumé, un beau fiasco !

Un fiasco qui n’est en réalité que le révélateur de ce qu’est devenue la politique française à savoir une succession de coups et de manœuvres destinés à conquérir ou conserver le pouvoir …

Dans mon billet de novembre 2019 j’évoquais les conclusions du livre de Paul-François SCHIRA La demeure des hommes dont je considérais qu’elles pourraient constituer un excellent programme politique :

  • Assumer le commun.
  • Habiter le commun.
  • S’ouvrir au commun.
  • Servir le commun.

Nous en sommes de plus en plus éloignés.

Pendant mes récentes vacances j’ai lu le remarquable hors-série du Figaro sur Blaise Pascal, dont je vous recommande la lecture, et en particulier l’article de François-Xavier Bellamy.

Après avoir identifié dans la pensée politique de Pascal le fait que pour le bien de la cité il est « sage d’être fou et fou d’être sage » (sic !), la cité n’étant fondée que sur de l’irrationnel, François-Xavier Bellamy reprend à son compte l’affirmation de Blaise Pascal : « mieux vaut un sot qui succède par droit de naissance qu’une guerre perpétuelle pour la désignation du plus sage » !

Et ne doit-on pas se rendre à l’évidence que nous dépensons une énergie considérable pour désigner des gouvernants qui s’avèrent ne pas être les sages dont nous avons besoin et que ce faisant nous mettons notre énergie ailleurs que là où il faudrait… Que de temps perdu, que d'énergie perdue, que d'argent perdu! Tout ceci par idéologie, parce que l’on nous a convaincu que l’idéal démocratique était fondateur de la cité des lumières sans s’apercevoir que ce faisant on introduisait le ver dans le fruit, ou encore le diable dans les institutions.

Oui, folie des hommes réunis dans leurs cités et leurs nations, dans leurs "communs" qui n'en sont plus….

Folie des hommes qui en société sont incapables de s’entendre, de décider ensemble de ce qui est bon pour eux dans le cadre de leurs communautés de vie.

Folie des hommes qui ne savent pas identifier les lois qui leur permettront de bonifier leurs conditions de vie ensemble, en société. Folie des hommes qui ne savent que courir après leurs intérêts personnels, aveuglés qu’ils sont par leur égoïsme qu’on ne cherche plus à corriger.

Folie des hommes qui progressivement, perdant de vue toute notion du bien commun en viennent, en groupes, à travers des solidarités conjoncturelles de pure circonstance, dans leur désunion et leur déchirement, à créer ensemble les conditions d’un suicide collectif !

Pascal n’avait-il pas vu juste ?


 

 

 

 

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