dimanche 2 avril 2023

MARLENE, EMMANUEL, ROBERT, MICHEL, SONIA: DE PLAYBOY AU SACRE !

Pendant qu’avec le nécessaire accord de son Président qui de son côté choisit de s'exprimer sur Pif gadget, Marlène Schiappa pose à la une de Playboy à qui elle donne une longue interview sans se dénuder … Robert Redeker publie « l’abolition de l’âme », Michel Onfray « Anima - vie et mort de l’âme » et Sonia Mabrouk « reconquérir le sacré ». Sacré paradoxe ! Signe des temps.... le fossé se creuse entre le pouvoir et le peuple, mais aussi entre le pouvoir et la véritable élite.


Laissons les premiers de côté; ils ne nous intéressent que parce que leur agitation médiatique révèle l’état de délabrement moral, intellectuel et politique du pouvoir en place. Et intéressons-nous aux trois autres.

Ils viennent de tous les bords et paradoxalement pas du monde catholique !

Le philosophe Robert Redeker n’est pas une grenouille de bénitier. Michel Onfray est athée. Sonia Mabrouk est musulmane.

Quel recoupement !

Michel Onfray : « Notre civilisation disparaît pendant qu'une autre se profile, l'Histoire a horreur du vide ».

Robert Redeker : « l’abolition de l’âme précède et conditionne l’abolition de l’homme ».

En écho à Sonia Mabrouk : « la grande question n’est pas tant de savoir si Dieu existe, mais de savoir combien de temps encore l’homme va se prendre pour Dieu ». Elle qui cite Gilbert K. Chesterton : « depuis que les hommes ne croient plus en Dieu, ce n’est pas qu’il ne croit plus en rien, c’est qu’ils sont prêts à croire en tout ».

Ils sont donc tous les trois d’accord sur le diagnostic qui explique peut-être pourquoi comme je l’évoquais dans mon dernier billet nous sommes dans l’incapacité d’échanger, de dialoguer, d’argumenter les uns avec les autres voire contre les autres afin d’essayer de réfléchir aux problématiques auxquelles nous sommes confrontés et d’y chercher des solutions.

Symptomatique les trois auteurs ne nous invitent pas à la conversion, ni au rétablissement de la religion d’État.

Ils rejoignent le fond de la doctrine sociale de l’Eglise qui a toujours consisté à préconiser dans l’ordre de la politique la mise en œuvre d’une pratique qui ait pour objet la préservation du bien commun et la mise en situation des hommes et des femmes de telle sorte que la vie spirituelle leur soit possible. Ne pas l’interdire, la rendre possible.

Répondant à une question sur son anticatholicisme dont l’intervieweur du Figaro relève qu’il aurait plutôt tendance à se revivifier Michel Onfray déclare : « L'athée que je suis préfère un catholique qui défend l'art d'être français à un athée dévot de l'islamo-gauchisme, adepte du grand remplacement qu'il nomme créolisation ». En défendant l’art d’être français on défend un art politique qui a précisément eu pour objet d’entretenir l’âme française et cet esprit de civilisation dans lequel il était possible de vivre dignement, librement, saintement, chacun à sa guise et selon ses convictions.

Cette réponse met concrètement en évidence que face à la menace dénoncée par ces trois auteurs nonobstant la perpétuation du délire idéologique de nos gouvernants dont Madame Schiappa n’est que l’une des nombreuses manifestations, il n’y a pas d’autre solution aujourd’hui que de répondre de manière concrète et pratique aux enjeux vitaux de l’humanité. L’objet n’est pas de déclencher de nouvelles guerres de religion. Il faut redonner des raisons de vivre. C’est très exactement ce que répond Sonia Mabrouk également dans les interviews qu’elle a données. Elle soutient la nécessité de reconnecter l’homme avec lui-même et rappelle cette phrase qu’elle qualifie elle-même de sublime d’Antoine de Saint-Exupéry dans la lettre au général X : « rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur quelque chose qui ressemble à un chant grégorien ». C’est quand même extraordinaire de lire sous la plume d’une journaliste de confession musulmane même modérée, qu’il faille faire pleuvoir sur les hommes quelque chose qui ressemble à un chant grégorien ! C’est dire que le chant grégorien a ceci de particulier qu’il permet à l’âme de s’exprimer, et pour ceux qui croient de prier.

Sonia Mabrouk explique encore que le sacré est devenu un sujet interdit dans un monde qui le nie et que ce n’est pas parce qu’on restaure le sens du sacré qu’on cherche à contraindre tout le monde à pratiquer une religion comme mes agnostiques systématiques et athées sans recul le pensent et le soutiennent !

Nous ne le dirons et nous le répéterons jamais assez : Il y en a assez de cette politique qui vide le ciel, qui vide les âmes, qui tue le sacré au nom d’une fausse conception de la laïcité.

Merci à ces trois auteurs de nous le rappeler et de souligner en même temps que la seule question qui se pose pour mettre un terme à ce processus délétère est de cesser de nous voiler la face en nous persuadant que nous n’avons pas d’âme ou que seul les chrétiens peuvent croire en l’existence d’une âme alors que son existence nous crève les yeux et le cœur comme le rappelle Sonia Mabrouk avec tant de sensibilité ; elle qui déclare encore que si l’on chasse le sacré par la fenêtre de l’esprit (celui qui toujours nie) il revient par la fenêtre du cœur ». Encore faut-il que l’esprit ne ferme pas le cœur...

Elle a raison de souligner que la bonne question c’est encore une fois celle d’Antoine de Saint-Exupéry : « Que faut-il dire aux hommes ?». Parler aux hommes c’est parler à des êtres dotés bien sûrs d’une intelligence et d’une raison, mais aussi d’un cœur et d’une âme. Quand on parle à un homme sans prendre en considération son cœur et son âme c’est comme si l’on s’adressait à un "chat gpt".

Est-ce un hasard si ces auteurs s’insurgent sur les risques du transhumanisme dont Michel Onfray écrit que c’est le vrai grand remplacement et des développements exponentiels de l’intelligence artificielle, au moment où Elon Musk prend la plume avec d’autres pour souligner les risques de cette dernière et demander une pause ? « Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d’information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, plus obsolètes et nous remplacer ? ». Les questions posées par ce puissant homme d’affaires, le plus riche du monde, l’un des plus entreprenants, ne mette-t-elle pas en évidence la nécessité en parallèle de répondre à la question d’Antoine de Saint-Exupéry reprise par Sonia Mabrouk : « que faut-il dire aux hommes ? ».

Il est en tous les cas certain que la réponse n’est pas dans le baratin Wookiste, lgbtiste, antispeciste et féministe d’un Etat qui ne sait plus quoi inventer pour tenter de garder la main !

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.

Retrouvez mes anciens articles sur mon ancien blog