dimanche 22 octobre 2023

MA LETTRE A UN JEUNE FRANCAIS DANS LA TOURMENTE … CRI DU COEUR D'UNE AME QUI VEUT RESTER FRANCAISE…

Adresse à un jeune français en ce mois d'octobre 2023 au cœur de la tourmente.

 


À toi cher jeune, mon ami, j’écris ce billet dont je voudrais qu’il soit un rayon de lumière dans un horizon que les hommes s’ingénient à assombrir.

Mais que te dire alors que tu ne vois que la haine et la peur dans une actualité tourmentée ? Comment t'exprimer ma conviction profonde qu’à travers et au-delà de cette actualité par moments terrifiante il y a encore la place pour planter les racines d'un avenir meilleur, rimant avec épanouissement, amour et bonheur ?

N’entends-tu pas trop souvent, en guise de réponse, des fadaises tissées de neutralité, de platitude, de soumission ou d’indifférence ? Profil bas ! Par les temps qui courent il n'est pas bon de hisser les voiles. Pas de vagues ! Autour de toi on cherche les accommodements. Par peur ? Par pusillanimité ? Par grandeur d’âme ? Par lâcheté ?

Les politiques pleurnichent et compatissent tout en accumulant les signes de faiblesse et les désertions comme les abandons. Ils ne rassurent pas. Ils inquiètent. Leur action est inefficace. Plus personne ne les croit capables d’enrayer le processus en cours.

Les enseignants ne savent plus comment s'y prendre. Entre leur désir de transmettre, celui de respecter l'autre, le souci de leur carrière, la peur de la menace et de la violence, ils te proposent un programme officiel culturel, littéraire, historique réduit, amputé, sans goût, fade, à la petite semaine. Quand j'étais adolescent, je revenais du collège ou du lycée avec des images plein la tête marquées du sceau de la gloire, de l'héroïsme, de la beauté. Je rêvais. Je m'exaltais. Je détestais. Mais je n'avais peur de rien. J'apprenais à forger mes convictions, à construire ma personnalité dans un univers plein de couleurs, de passions, d’exigence et d'enthousiasme.

Tes parents sont souvent pris en tenaille entre le souci de te protéger, de te ménager, de t'aider et celui de t'affranchir dans un monde dans lequel ils ne voient que danger et adversité. Ils n'ont pas connu, nous n'avons pas connu…, l'inquiétude et l'angoisse actuelles. Insouciance ? Inconscience ? Période bénie ? Nous n'avions pas vécu la guerre, la mort du proche parent parti au combat pour sauver la patrie ou tué dans un lâche attentat. Tout semblait facile si facile que le 21e siècle partait pour être celui de la paix et du bonheur. Nous nous sommes trompés. Mal préparés...Inconscients…. Bernés par des oiseaux de mauvais augure cachant leur jeu qui prêchaient la révolution de salon, l’amour libre et la facilité. Mal préparés… Illusionnés… 

Avec tes camarades vous vous engluez dans un univers horizontal sans enthousiasme ni attrait véritable, réduit à la distraction, gavés de recherche de plaisir et d’efficacité, sans armes pour comprendre ce qui s’enflamme autour de vous et amputés par l’anéantissement des convictions dont on vous a convaincus qu’elles ne sont qu’intolérance.

Tu baignes dans une eau tiède hédoniste, relativiste et individualiste qui ne te prépare pas à affronter la dureté du mal que l’on ne te désigne plus et dont on t’a fait croire qu'il n'existait pas alors qu'il te revient en pleine figure.

Je sais qu'il est totalement ringard et déplacé, voire utopique, de t’inviter à retourner aux sources qui ont abreuvé les générations précédentes. Conservatisme ! Traditionalisme ! Tout cela est has-been. On ne t'a appris à rechercher les sources de ton épanouissement qu’en toi-même. Seul. Isolé. Amputé. Sans ressources. J’ai honte. Effrayé par notre lâcheté, par notre criminel abandon.

Devant toi s'ouvre donc une route qui sera ensanglantée par des drames, des martyrs, des guerres, des attentats. Comment le nier ? Comment te dire que ce n’est qu’un cauchemar et que le réveil sera proche et salvateur ?

Alors pourquoi t’écrire ? Pour assombrir et noircir encore plus l’horizon de ta jeunesse ?

Non ! Au contraire.

Oui la période sera violente. Nous sommes en train de sortir du monde des bisounours. Toi et ta génération allez en être les témoins et les acteurs. Il est temps de vous tenir un discours exigeant, engageant, tonifiant. Un discours d'Homme - homme avec un grand « h » - de cette nature humaine qui transcende l'homme et la femme dans leur diversité.

Vous allez ridiculiser tous ces niais qui vous ont bercé de l'illusion de l'idéologie du genre, d'un pseudo antiracisme de pacotille, d'une fausse générosité, d'un amour dévoyé de la nature et de l'humanité, d'une falsification de la relation à Dieu, d'un acharnement à tout dénaturer, à salir ce qui est beau, à refuser ce qui est laid. La liste est longue, trop longue.

La réalité de ce monde terrifiant qui est en train d'exploser sous nos yeux fera d'abord éclater toutes ces baudruches modernistes qui n'ont pas de sens et qui surtout ne procurent pas de réponse aux hommes quand le mal noircit et meurtrit leur vie. Cette violence terrifiante nous révèle le sens profond de l'existence et de la vie. Elle nous oblige à répondre à la question du mal que nous avons cru pouvoir mettre de côté en nous contentant d’en renvoyer la responsabilité sur Dieu rendu coupable de nos errements. Ce sont les hommes qui sont responsables du mal. Le sens de notre vie c'est de parvenir à le transcender et de chercher à atteindre et à faire le bien. Il n'y en a pas d'autre. C'est pour cela que l'homme a toujours cherché dans les religions une réponse dont notre modernisme scientiste nous a fait croire qu'elles n'avaient plus d'utilité. C'est pour cela que le Dieu des chrétiens a envoyé son Fils Jésus-Christ afin qu'il s'identifie à nous et qu'il assume le mal jusqu'au bout en s’offrant en victime innocente et expiatoire et nous invite à le suivre sur son chemin de la croix. C'est cela qu'il faut essayer de comprendre et c'est cela que cette période terrible va vous donner l'occasion de vous réapproprier.

Les choses sont ce qu'elles sont. Tu ne pourras pas éviter la violence qui s'annonce. Et pour autant tu ne seras pas nécessairement malheureux. Drôle de bonheur… Certes ce n'est pas celui qu'on t'avait annoncé et promis…. Tu es invité à vivre dans un univers que tu ne choisis pas. Destin ? Providence ? C'est la vie tout simplement. Ta vie. Non tu ne choisis pas, tu n’es pas tout puissant contrairement à ce dont rêve E Musk. Oui le destin. Mais c'est quand il lui fait face que l'homme est lui-même; pas quand il ronronne dans son édredon hédoniste.

Et au fond, tu n'as pas le droit de te plaindre. Il t'appartient de renouveler ce monde autour de toi, ton monde, de le faire vivre dans toute la mesure du possible à travers les épreuves, les angoisses, les craintes, les peurs, les moments de joie, de gaieté comme de chagrin. Il t'appartient de faire en sorte que le monde se transfigure autour de toi et qu'il rayonne de ce qui prend sa source dans l'amour véritable.

Pour illustrer ce que je veux te dire je vais prendre une image vue récemment, celle de ces sœurs, ces moniales chrétiennes, qui vivent à Gaza et y restent au péril de leur vie avec leur sourire, leur amour et leur prière. Elles rayonnent comme des saints. Elles sont le libre instrument de l’amour et de la transcendance ; elles sont un pied de nez à l'horreur et à la mort. C'est cela l'humanité. Ce n'est pas le monde des bisounours...Ce n'est pas le monde de la facilité. Ce n'est pas celui de la jouissance. Ce n'est pas celui du plaisir. C’est celui de la vérité et de la beauté.

Tu as entendu que ceux qui sèment la terreur le font en poussant un cri "Allah akbar" qui signifie « Dieu est le plus grand ». Ce cri nous terrifie. Il est devenu un cri de guerre et d'horreur. Et pourtant ces mots sont vrais, sauf qu'ils sont instrumentalisés au service de la haine et de l’intolérance. Dieu est le plus grand. Oui! Le Dieu d’amour est la plénitude. Oui mais à la condition d’accepter de s’offrir avec lui, pour lui et en lui, par amour. L’amour au lieu de la haine.

Tu me diras que le monde que nous offrons ne te laisse pas penser qu'Il puisse exister Dieu. Cela ne dépend pas de toi non plus. On t’a trop appris à choisir pat toi-même si tu étais croyant, athée ou agnostique, avec une fausse conception du libre arbitre. On ne le nie ou on n'en doute que pour se diviniser et se rendre maître de tout; on voit ce que cela donne...Dieu existe même si certains honnêtement n’arrivent pas ou plus à croire en lui. Heureusement qu’Il est là ! Il est là pour rectifier, réparer la folie des hommes, leur haine. Et il te revient précisément d'être l'artisan de cette réconciliation entre la terre et le ciel grâce à tout ce qu'Il t'offre, aux moyens qu'Il te donne, à la capacité qu'Il te procure de recevoir son aide. Il te permet de répondre réellement au mal, comme les sœurs de Gaza, de telle manière, non pas qu'il disparaisse, mais qu'il soit transcendé et anéanti au moyen de l'œuvre de la grâce et fasse sauter le cadenas humain qui nous interdirait le bonheur éternel.

En t'écrivant cette adresse je pense à Charles Péguy que plus personne ne te conseille de lire ni de méditer. Lui dont André Suarès, ce maudit de la littérature contemporaine qui t'est tout aussi inconnu, écrivit qu'il "était la tradition naturelle, qui ne s'interrompt pas. Et par le dévouement , qui dans l'objet aimé concilie tout, il était le lien des époques contraires et la présence"; un témoin du sacrifice, un héros mort pour la France en 1914 qui avant de mourir au front avait écrit de manière prémonitoire :

"Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles, 

Couchés dessus le sol à la face de Dieu. 

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre, 

Heureux les épis mûrs et les épis moissonnés,

Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et pour leur feu,

et les pauvres honneurs des maisons paternelles."

Vois-tu, cher jeune ami, je vais avoir l'outrecuidance de te dire que tu as l'opportunité de vivre une époque sidérante mais terriblement exaltante, dans laquelle tu vas avoir l'occasion de répondre positivement à l'œuvre du mal sur la terre. C'est une gageure. C'est la gageure de l'humanité. C’est la gageure de la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés.

Tu m’accorderas que ce programme a une autre gueule que celui des jeux vidéo et autres outils numériques avec lesquels on prétend meubler ton existence et on tente de t’étourdir ou te distraire ou encore que les jérémiades que tu entends sur les médias !

Haut les cœurs !

Puissent ceux qui me liront partager et faire suivre ce cri du cœur venu du plus profond d'une âme qui veut rester française!


 

2 commentaires:

  1. Super Bernard, on est loin de société de consommation.
    Et bravo sur le couplet final.

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