lundi 7 juillet 2025

INTRODUCTION A MON ETE AVEC CHARLES PEGUY

Alors que je m’apprêtais à ouvrir un modeste été avec Charles Péguy, j'écoutais une fois de plus des commentateurs « amis » s'offusquer des derniers scandales provoqués par les responsables politiques de la France Insoumise et surtout de la complicité passive et active dont ils bénéficient de la part de l'élite médiatique.


Face à ce déchainement animé par les R. Assan, M. Panot et autres JL Mélenchon, me revenait à l'esprit avec insistance cette réflexion de Joseph de Maistre selon laquelle « Ce n’est point une contre-révolution qu’il faut, mais le contraire d’une révolution ».

Maistre refusait l’idée d’une «contre-révolution» qui sopposerait à la Révolution avec les mêmes armes, la même violence ou la même logique de rupture. Il ne sagissait pas pour lui de faire une «révolution à lenvers», mais de rétablir un ordre traditionnel, stable, enraciné dans la monarchie, la religion et lautorité légitime.

Pour lui, la Révolution est une maladie sociale, une rupture brutale avec l’ordre. La guérison ne peut donc pas être une autre révolution, mais le retour à une société ordonnée par la Providence, la légitimité dynastique et la foi.

La dialectique est enclenchée ; rien ne semble pouvoir l’arrêter. Nous n'avons pas le droit de nous offusquer d'un processus dont nous sommes responsables et qui constitue une réalité historique, objective. Il ne s'agit pas non plus de penser pouvoir y échapper.

En revanche il nous appartient de réparer le tissu social dont les blessures ont rendu possible l'enclenchement de la dialectique révolutionnaire et faisant en sorte qu'elle ne trouve plus à terme le terrain dont elle se nourrit.

Mathieu Bock-Côté, Charlotte d'Ornellas et bien d’autres soulignent et décortiquent à longueur de chroniques des manipulations vraies et objectives des ennemis de l’inérieur. Toute cette effervescence bienpensante ne fait malheureusement qu’entretenir la dialectique mise en œuvre et soutenue par La France insoumise. Celle-ci n'attend que cela. Il n'y a qu'à observer le fait qu'elle rebondisse à chaque fois sur les accusations qui sont formulées à son encontre, dont aucune ne semble devoir réfréner ou arrêter son élan. Les médias mainstream quant à eux sont les idiots utiles de la Révolution sans laquelle ils n’existeraient pas.

Les leaders de la France Insoumise manœuvrent comme des poissons dans l'eau. Le problème réside dans l'eau qui les porte.

Le spectacle de cette apparente irréversibilité du phénomène qui nous préoccupe à juste raison est le résultat de l’entretien de la contradiction que nous avons aveuglement acceptée en l’avalisant.

Joseph de Maistre insistait sur le fait que selon lui la Révolution a été permise par Dieu comme un châtiment pour la France, coupable d’avoir propagé des idées philosophiques contraires à la religion. La restauration ne doit donc pas être une vengeance humaine, mais une réparation morale et spirituelle orchestrée par la Providence.

Je ne sais pas si ce dont nous sommes aujourd'hui les victimes est un châtiment divin. Je suis par contre certain d'une chose : c'est que la dialectique entretenue à notre encontre de manière destructrice du lien social et du bien commun n'a été rendue possible que par la propagation d'idées philosophiques dévoyées et contraires aux vérités les plus élémentaires propices à la recherche du bien de chacun et de tous.

Tant que nous n'aurons pas fait notre aggiornamento nous serons réduits à nous lamenter de ce qui nous arrive et à pleurer sur notre triste sort.

Cette analyse est fondamentalement positive. Oui il y a une bonne nouvelle !... dans la mesure où une fois épuisées les causes de la révolution il y aura la place pour un retour de la politique au bon et plein sens du terme.

Au risque de me répéter il nous revient de nous retrousser les manches afin d’une part de faire face à des lendemains encore difficiles et d’autre part de préparer la suite.... Mais nous n’aurons rien sans rien. Le mal est profond. Cela fait des décennies que ceux qui ont connu la répression communiste et marxiste nous alertent au premier rang desquels A. Soljenitsyne et avant eux les Papes de l’Eglise Catholique dont les multiples encycliques n’ont cessé depuis le milieu du XIXe siècle de dénoncer les erreurs modernes, relativistes dans lesquelles nous nous complaisons par facilité et par lâcheté.

Il y a Dieu merci des petites lumières qui s'allument autour de nous ; dans la vraie vie car tout n’est pas perdu. A nous de les identifier et petit à petit d’allumer des feux qui permettront à nouveau à la relation sociale de nous réchauffer et d'être porteuse d'un avenir plus serein.

Rien n'est jamais perdu. Sachons guetter les clins d'œil de la petite fille espérance.

C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de consacrer mon été à Charles Péguy qui entre autres trésors a écrit: "La foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l'espérance." – [Le Porche du mystère de la deuxième vertu (1912)]

Dans son dernier livre d'entretiens spirituels le Cardinal Sarah y fait référence de manière lumineuse; j'encourage les croyants comme les non-croyants à en faire leur livre de chevet...



A bientôt.

2 commentaires:

  1. Merci pour cette excellente analyse... Espérons... en priant...

    RépondreSupprimer
  2. Personnellement, tout en comprenant ceux pour qui l’Esperance est la voie du salut par excellence, je suis partisan d’une dose de réaction… dont procèdent les médias que tu critiques à demi-mots Bernard, car comme disait un philosophe qui t’est cher, Chesterton :
    « L’affaire des progressistes, c’est de faire des erreurs ; celle des conservateurs est d’empêcher les erreurs d’être corrigées. »
    CR

    RépondreSupprimer

Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.

Retrouvez mes anciens articles sur mon ancien blog