L’islam peut-il – et doit-il – être traité comme les autres religions ? Madame Annie Laurent qui nous propose mensuellement sa très documentée « Petite feuille verte » https://associationclarifier.fr/nos-actions/les-petites-feuilles-vertes/, dont je vous recommande la lecture, est venue donner deux conférences très utiles pour répondre à ces interrogations, aux amis de la basilique de Notre Dame de la Victoire à Saint Raphaël https://www.ville-saintraphael.fr/utile/annuaire-des-associations/vie-sociale-et-cadre-de-vie/les-amis-de-la-basilique-notre-dame-de-la-victoire-3698.
La soumission.
Islâm signifie
littéralement « soumission », au sens de se rendre, de s’abandonner à Dieu. Le
verbe arabe aslama en est la racine ; et le mot musulman (muslimûn)
désigne « celui qui se soumet ». Mais à quoi – ou à qui – cette soumission
est-elle due ? À une transcendance qui libère, ou à un système qui enserre ?
La charia.
Dans la tradition islamique, la Loi divine – la charia
– structure la totalité de la vie : elle règle les comportements, la morale, la
famille, le droit, la société. C’est à elle que le fidèle obéit. On n’est pas
face à une foi intérieure mais à une orthopraxie, c’est-à-dire à l’observance
d’actes prescrits. L’islam se présente ainsi comme un ordre global, religieux
et juridique à la fois. Peut-on encore le qualifier de simple religion ? Ou
faut-il y voir une vision du monde totale, dans laquelle l’homme ne
s’appartient jamais pleinement ? Annie Laurent récuse à juste titre le terme de "foi musulmane".
L’amour et la paix dans le Coran.
Si l’amour n’est pas étranger à l’islam, il y prend une
forme particulière. La relation de soumission et d’obéissance est difficilement
conciliable avec une relation d’amour personnel. Comme le remarque Annie
Laurent, le Dieu de l’islam n’est pas le Dieu d’amour de la Révélation
chrétienne. Certes, on peut dire – et on le dit souvent – que l’islam est une
religion de paix et d’amour ; mais cette paix et cet amour valent d’abord pour
ceux qui sont soumis à Allah, non pour tous. On s’aime et l’on vit en paix dans
l’Oumma, pas au-delà d’elle.
La personne et l’oumma.
Le Coran parle d’ailleurs de l’homme comme d’un être
créé pour obéir à Dieu, tenu par une dette originaire envers son Créateur. Mais
reconnaît-il pour autant l’individu comme une personne, au sens qu’a
forgé la civilisation occidentale ? Depuis le moine Alcuin, proche de Charlemagne, la pensée chrétienne a lentement
façonné cette notion de persona : non pas simple sujet de devoirs, mais
être unique, irréductible, doué de raison et de liberté ; être en relation,
capable de dialoguer avec Dieu comme avec autrui. Cette idée, développée par la
philosophie médiévale et la théologie, constitue le socle de la dignité
humaine. Or, cette dimension de la personne comme sujet libre, responsable de
ses choix, semble difficilement conciliable avec la vision coranique de l’homme
« soumis » par essence. Si l’individu ne tire pas sa liberté de son être
propre, mais uniquement de son obéissance et de son appartenance à l’oumma,
peut-on encore parler de liberté intérieure ?
La liberté de conscience et l'apostasie, la riddah.
Cette opposition entre un être de dialogue et un être d’allégeance souligne la distance qui sépare l’islam de la liberté de conscience. Il suffit d’évoquer Thomas More, qui, au nom d’une conscience éclairée par la raison et la foi, accepta de mourir plutôt que de se renier. Peut-il y avoir un Thomas More musulman ? Annie Laurent observe que, dans l’islam, le croyant ne vit pas isolé dans sa conscience, mais au sein de l’Oumma, la communauté des fidèles. Cette appartenance, si elle soude le collectif, ne risque-t-elle pas d’enfermer l’individu dans un cadre d’obligations qui dépasse sa volonté propre ? La question devient plus aiguë quand on songe au sort réservé à l’apostasie -la riddah - souvent considérée comme une trahison ou un crime. Que devient alors la liberté de croire ou de ne plus croire ?
L’état de droit et la charia.
Partant de cette logique de soumission au Coran,
peut-on dire que l’islam reconnaît le concept d’État de droit qui nous est si cher
? Au-delà des mots et des postures rien n’est moins certain. L’État de droit repose sur la souveraineté du
législateur humain, la possibilité de réviser les lois, la distinction entre le
spirituel et le politique. La charia, au contraire, s’enracine dans une loi divine dictée, réputée intangible. Elle est exclusive de la recherche
permanente de la loi naturelle et par exemple de l’adaptation du décalogue à l’évolution
de la vie en société qui caractérise le Christianisme ? Le contraste avec l’Etat laïque lui-même est saisissant : l’islam proclame
avant tout les droits de Dieu, tandis que nos États modernes se sont construits
autour des droits de l’homme.
Obéissance d’un côté, liberté de l’autre ; fidélité à la Parole révélée ou
recherche pragmatique, raisonnée et éclairée du juste : deux visions du monde
qui se croisent. Peuvent-elles se rejoindre ?
Quelle laïcité ?
Il est peu probable que le djihad, la charia
et la Oumma soient solubles dans notre conception des droits de l’homme.
Le sont-ils dans une conception chrétienne de la cité ? Encore moins.
Saint Augustin distinguait deux cités – celle de Dieu et celle des hommes –
mais l’islam ne connaît pas cette dualité. La foi catholique, en reconnaissant
la distinction des deux glaives, a rendu possible la séparation du temporel et
du spirituel qu’elle a inventée ; distinction que l’islam ne peut pas intégrer.
Mais une autre interrogation surgit : quelle attitude
les républicains laïques peuvent-ils adopter face à cette réalité ? L’assimilation est-elle possible sur de telles bases ? Peut-on réellement laisser
se propager une conception religieuse qui, sur tant de points, contredit nos
principes de liberté, de dignité et d’égalité ? L’État laïque, par
vocation, accepte sur son sol toutes les religions ; mais comment accueillir
une religion qui, par sa structure même, foule aux pieds ses principes
fondateurs ?
Pour résoudre cette contradiction, la République avance en faisant une pirouette : il suffirait nous dit-on que les musulmans « francisent » leur religion, qu’ils en adaptent les principes à nos valeurs. Mais n’est-ce pas, en réalité, leur demander d’en trahir la substance ? Car, sous couvert de tolérance, une telle entreprise reviendrait à imposer une forme d’apostasie collective. Drôle de tolérance…
Hypocrisie ? Lâcheté ? Ou simple impuissance ?
Peut-être la laïcité républicaine découvre-t-elle son désarmement face à une religion qui n’est
pas la religion catholique qui par la séparation du spirituel et du temporel a
permis la laïcité, même si celle-ci s’est retournée contre elle.
Une issue autre que la confrontation est-elle possible ?
Notre refus d’examiner sereinement cette vérité sur
l’islam entretient un malentendu profond, créant une situation politique et
sociale lourde d’ambiguïtés et d’incompréhensions qui pourrait tourner à l’affrontement.
La seule issue n’est pas d’imposer une rupture, mais de permettre une ouverture
: la conversion, non comme contrainte, mais comme passage vers une liberté
spirituelle que le christianisme a su formuler et offrir. Car l’Église a les
moyens apologétiques de combler les vides laissés par l’islam et de proposer
une liberté de conscience inconnue des musulmans.
La difficulté est d’autant plus grande que notre
société, soucieuse de tolérance, tend à distinguer l’islam de l’islamisme –
distinction sans doute utile, mais peut-être fragile. Si, comme l’écrit Annie Laurent, « l’islamisme est présent dans l’islam comme
le poussin dans l’œuf », si « l’islamisme, c’est l’islam dans toute sa logique
et sa rigueur », cette séparation relève-t-elle du discernement ou du souhait ?
Et si, en cherchant à ménager la coexistence, nous participions malgré nous à
une forme de cécité volontaire ?
Le discernement face à la taqqiya.
Peut-être est-ce là le véritable paradoxe de notre temps. Par peur de juger, le libéralisme renonce à discerner. Alors que sans faire injure aux musulmans nous devons tenter de comprendre ce système de pensée, dans sa cohérence propre ; juger, non pour condamner, mais pour discerner, en vérité, sans se défausser. Sauf à trahir notre propre communauté et nos enfants notre désir de paix ne doit pas nous conduire à ignorer ce que cette religion dit d’elle-même et ce qu’elle est. Et lorsque certains de ses fidèles avancent masqués – ainsi que le permet la taqqiya, cette prudence stratégique évoquée dans le Coran – n’est-il pas légitime de s’interroger sur la sincérité comme l’opportunité de certains discours d’ « islam de France » ?
Conclusion.
En fin de compte, à ce stade, l’interrogation demeure
: comment concilier la fidélité à nos principes humanistes – hérités de la
longue histoire de la personne libre, de l’école d’Alcuin à la conscience de
Thomas More – avec la reconnaissance d’une religion qui, dans son essence même,
place la soumission au-dessus de la liberté ? Seule la religion du Christ a la
réponse, Lui qui a affirmé que c’est la vérité qui rend libre. En aurons-nous le courage ? Nous rappelant la bataille de LEPANTE, en ce mois du rosaire, nous pouvons prier…

Parfait 👍
RépondreSupprimerLa seule conclusion viable est "Montjoie Saint Denis, suis à l'envahisseur"...
RépondreSupprimerOups "sus à l'envahisseur"
RépondreSupprimerL'ensemble de certaines contraintes abusives de l'Islam (de Mahomet) en fait une véritable "secte" (selon nos critères : peine de mort aux transfuges, volonté d'imposition à l'ensemble des peuples, etc.), ce qui la rend parfaitement satanique et non comparable aux autres religions. Mais oser dire cela aux pays arabes qui ont adopté la charia, après les avoir laissé faire pendant 6 siècles, est évidemment très difficile.
RépondreSupprimerIl n'y a plus d'interrogation à avoir
RépondreSupprimerToue les faits qui se sont déroulé chez nous, depuis de nombreuses années, montrent que la réponse est NON !