dimanche 6 novembre 2011

ET L'HOMME DANS TOUT CELA ?

Le talon d’Achille de nos systèmes politiques en crise ne serait-il pas la place de l’homme dans la hiérarchie des valeurs ? Deux piliers essentiels de la politique du XXème siècle furent l’ultra libéralisme et le communisme. Le premier n’a jamais caché que son inspiration philosophique n’admettait pas que le moindre frein soit mis au règne de la liberté, et parmi ces freins, les droits sociaux et les institutions censées les protéger ; d’où la volonté de dépolitiser l’économie, rejoignant ainsi le postulat scientiste selon lequel l’économie répond à des lois qu’il faut déconnecter du politique, la sphère politique n’ayant qu’une mission de mise en œuvre de lois qui la dépassent. Le système collectiviste communiste procédait quant à lui d’un volontarisme tirant son inspiration de cette idée selon laquelle la « construction » de la société idéale l’autorise à s’affranchir de toutes les contraintes autres que celles résultant de sa propre idéologie. On comprend vite ainsi qu’il n’y avait que l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre ces deux démarches apparemment contraires inspirées d’un côté par « les règles de la vie en commun dans une société socialiste » et de l’autre « les règles de l’économie de marché dans un monde globalisé ». Et d’ailleurs l’histoire allait confirmer que notre siècle avait vécu l’opposition de deux mondes qui n’étaient en réalité que le côté pile et le côté face de la même fausse pièce ! Comment expliquer autrement que les anciens pays communistes allaient aussi vite devenir les lieux d’un règne sans partage du libéralisme le plus sauvage ? Les exemples de la Russie et de la Chine sont aveuglants à cet égard… De même comment ne pas être confondus de l’évolution ultralibérale de la communauté européenne à la suite de ses élargissements suite à l’effondrement du glacis soviétique ? Ces analyses sont développées par A. Supiot dans son ouvrage « L’esprit de Philadelphie » ; Philadelhie où fut proclamée en 1944 la première déclaration internationale des droits à vocation universelle, dont l’esprit a malheureusement été abandonné depuis… La crise de nos économies est celle du libéralisme économique doublé de l’idéologie libérale. C’est l’effondrement d’un système qui s’est soumis aux seules lois de l’économie et de la finance, dans lequel les autorités ne sont plus politiques. Le pouvoir est dans les salles de marchés ou à Darros. Ce qui nous renvoie au débat ouvert au début de ce même siècle par le « politique d’abord » de C. Maurras. Et le fait est que dans ce système ultra libéral teinté de social-démocratie, le travailleur n’est plus reconnu en tant qu’homme, au sens plein du terme, dans le cadre de son développement familial, animé de la volonté de donner à son travail son vrai sens qui est de satisfaire aux besoins des siens. Il est devenu une « marchandise » parmi d’autres. Il n’est plus au cœur et au centre du projet de société ; ce projet qui n’est plus politique….L’homme est un agent économique parmi d’autres au service des exigences du système en crise, auxquelles il doit s’adapter….Et pendant ce temps l’argent s’accumule selon les règles des marchés et d’un capitalisme décérébré, dévitalisé, déshumanisé. S’il ne s’agit pas de rejeter les exigences économiques et financières du développement de nos sociétés industrialisées, on ne peut plus accepter cette deshumanisation qui a marqué le dernier siècle avec sa cohorte de massacres jamais connus auparavant dans leur ampleur et leur justification idéologique. Remettre l’homme au cœur des projets politiques est une nécessité vitale. Redonner à l’économie , sans aucunement sous-estimer son importance, sa place secondaire au rang des leviers du gouvernement de nos pays. Il s’agit de placer la justice sociale au cœur du projet politique; non pas en tant qu’utopie révée mais en tant que réalité humaine vécue à partir d’une conception personnelle de l’homme et de la femme. L’ordre des priorités étant ainsi redéfini nul doute qu'il beaucoup moins facile de faire n’importe quoi sur le plan économique !...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.

Retrouvez mes anciens articles sur mon ancien blog