mardi 20 juin 2017

NI DROITE, NI GAUCHE

Le « ni droite, ni gauche » du nouveau Président de la République est-il la fin de l’irréductible opposition entre deux camps contraires, comme laisse à le penser ce souffle idéaliste, utopiste et conformiste en faveur d’un pouvoir faisant la synthèse des courants politiques ? Tous ensemble, retroussons-nous les manches...

Comme Jean MADIRAN l’a démontré de manière définitive la droite est une création de la gauche en ce sens que la gauche décide qui est de droite. « La gauche se désigne elle-même et la droite est désignée par la gauche ». Des illustrations de ce jeu idéologique existent à foison. Cela est d’autant plus remarquable qu’au préalable, avant la révolution de 1789, il n’y avait ni droite ni gauche. Mais c’était un temps où le pouvoir n’était pas à prendre… Vivons-nous la fin de cette opposition, par disparition effective de la droite et de la gauche? La gauche aurait-elle finalement perdu en ne parvenant plus à entretenir l’idée d’une droite qui lui soit contraire et dont elle avait besoin pour exister?

En réalité, le nouveau président, Monsieur Emmanuel MACRON, n’a pas renoncé à la bipolarisation. Son credo est le suivant : « le véritable clivage aujourd’hui est entre les conservateurs passéistes qui proposent aux français de revenir à un ordre ancien, et les progressistes réformateurs qui croient que le destin français est d’embrasser la modernité ».

La gauche s’est toujours présentée comme étant le camp du progrès. La droite a toujours été stigmatisée, par la gauche, comme étant conservatrice ou réactionnaire…

La nouveauté accouchée par le « macronisme » réside dans la dissociation entre les questions dites sociétales et les questions économiques. Le libéralisme économique l’a emporté. Le progressisme sociétal aussi. Toute l’ambition du « ni droite ni gauche » progressiste consiste à renvoyer le conservatisme dans le camp réactionnaire, passéiste, opposé aux libérations sociétales. Ainsi présenté, le nouveau clivage de la démocratie française n’en est plus un ; d’où l’unanimisme conformiste qui semble vouloir l’animer et l’emporter dans une France qui s’abstient comme si elle avait perdu ses illusions et ses convictions.

Jusqu’où, jusqu’à quand allons-nous être condamnés à ne choisir qu’entre de plus ou moins bons, ou de plus ou moins mauvais..., gestionnaires de la province française de l’union européenne au sein de l’empire mondialiste ? Le débat politique va-t-il se réduire au choix d’un taux d’imposition ou d’une réglementation administrative des licenciements ? Vivons-nous la fin du politique ? Ce qui reviendrait à valider la thèse selon laquelle le pouvoir a été transféré hors de France comme le soutiennent les souverainistes…

La nouveauté du pouvoir qui s’installe réside dans cette réduction du politique à la seule administration des choses essentiellement économiques; il ne va plus s’agir que de gouverner autrement, éthiquement, proprement, de manière transparente. Cela ne pourra durer qu’un temps, jusqu’au moment où la réalité nous réveillera après l’anesthésie macronienne…

Pour devenir une alternative crédible au modernisme, le conservatisme à la française va devoir identifier les questions centrales autour desquelles le débat politique sera susceptible de s’organiser pour répondre aux besoins du peuple. S’agira-t-il:
  •  de la défense de la nation contre l’Europe et face au mondialisme,
  •  de la sécurité du territoire,
  • de l’opposition à une tentative hégémonique de l’islam,
  • de la redéfinition de notre rapport au travail avec l’apparition  de la robotisation et des nouvelles technologies,
  • de la rénovation de notre rapport avec l’argent compte tenu de la financiarisation de notre économie et du développement des inégalités en termes de richesse,
  • de la défense de la vie et de l’intégrité de l’homme dans le cadre d’une famille retrouvée,
  • ou encore de la lancinante et préoccupante question écologique ?

Sur chacune de ces questions le progressisme n’a pas de réponse spécifique si ce n’est de poursuivre le mouvement en avant qui a été entrepris depuis des décennies avec un succès contestable… En marche vers le progrès !... Il va devoir se prononcer, se positionner, se définir à partir d’autre chose que ce qui constitue son identité propre, à savoir son opposition au conservatisme. Et il revient à l'inverse au conservatisme d’incarner les réponses à ces questions…

Alors oui, l’ère qui s’ouvre est nouvelle, elle marque un tournant. Elle est une forme de révolution....Face à la république en marche la question va être celle de savoir comment on peut et comment on doit, opposer les exigences d’un peuple en devenir…                                                                                                                    

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