Les premiers
mois de la présidence d’Emmanuel Macron illustrent la difficulté à gouverner la
France au XXI° siècle.
Je ne
participerai pas au cœur des critiques systématiques. Notre Président de la République
a au moins le mérite de mettre en œuvre une politique conforme à son programme.
Mais nous sommes aujourd’hui systématiquement pour ou contre, par principe, par
idéologie, par système, par solidarité. Tout est figé, sclérosé. J’ai des
raisons de ne pas être d’accord avec certains choix du nouveau président ; mais
est-ce suffisant pour justifier de tout récuser dès qu’il prend une initiative
?
Car Emmanuel
Macron est en train d’essayer de faire ce que ses adversaires de droite
auraient dû tenter, en est-on même sûrs ?…, et dans l’affirmative sans
doute sans y parvenir… Sachant que sur les questions européennes, identitaires,
familiales et d’éthique, l’honnêteté et le réalisme commandent de reconnaître
que rien ne différencie les partis politiques susceptibles d’exercer le
pouvoir, y compris même le FN…
Par contre, à
la lumière de ces premiers mois de « macronisme », même si les réformes annoncées par exemple sur la PMAjustifient notre opposition, il me semble plus
intéressant de nous interroger sur les réactions du pays, des médias, des
syndicats, et plus généralement de nos concitoyens. Chacun défend son pré carré
de manière aveugle et totalement égoïste, en même temps que les médias érigés
en procureurs enquêtent et discréditent ceux qui agissent au nom d’une nouvelle
morale nourrie de puritanisme et de suspicion systématique. Celui qui prend une
décision doit nécessairement y avoir un intérêt. Celui qui gagne de l’argent a
nécessairement commis des actes illégaux pour y parvenir etc. Ambiance
délétère. Rien ne trouve grâce à nos yeux.... Tout est suspect.... La défiance est généralisée. Notre pays est bien devenu ingouvernable, comme l'a rappelé le Président de la République. La question se pose de
savoir pourquoi.
C’est tout
simplement à mon sens, parce la société n’en est plus une ; elle est en état de dissociété; un concept formulé et dénoncé par des
hommes aussi opposés que Marcel De Corte[1] et
Jacques Généreux[2].
La société
n’est pas à reconstruire, parce qu’on ne construit pas une société. Mais elle a
besoin qu’on la laisse revivre et qu’on arrête de la disloquer, de l’opposer, de
la diviser, de la paralyser, de la stériliser.
Nous ne
vivons plus en société. Nous vivons dans un agglomérat d’individus, d’intérêts,
de force sociales ou professionnelles, économique, financière, politique,
religieuse, culturelle qui ne trouve plus d’équilibre. L’harmonie fait défaut.
La liberté tue légalité. L’égalité dénature la fraternité etc. les principes
fondateurs de la vie en société sont contestés et remis en cause. Tel est
l’enjeu actuel, et des années à venir.
Dans cette
optique, l’armée nous est précieuse, elle qui sait encore s’organiser et se
constituer en un corps harmonieux et efficace malgré toutes les difficultés
auxquelles elle est confrontée notamment sur le plan budgétaire.
Le hasard a
fait qu’un très cher ami qui vient de créer un blog auquel je vous invite à
rendre visite, vient de publier un billet à propos d’une revue remarquable, la
revue inflexions qui est
précisément la revue officielle de l’armée de terre[3]. Je
vous invite à lire ce billet qui renvoie à une journée organisée par cette
revue il y a un peu plus d’un an sur le thème de l’autorité. Vous pourrez ainsi
vous rendre compte que l’armée française réfléchit à la mise en œuvre du
principe d’autorité qui est tant galvaudé dans notre société ; elle qui
doit le mettre en œuvre avec une partie de nos concitoyens qui, même s’ils sont
volontaires et choisis, n’en sont pas moins le reflet de notre état de
civilisation et de culture.
Cette revue
disponible en ligne sur le site, a pour ambition de rapprocher l’armée de terre
et la société civile sur des débats qui concernent celle-ci et sur lesquels
l’armée de terre estime avoir une expertise particulière et utile à apporter.
Nous avons le
plus grand intérêt à écouter nos militaires, et à essayer de nous inspirer de l’expérience
de ce grand corps de l’État au sein duquel subsistent encore des êtres d’exception,
par leur modestie, leur effacement, leur culture et leur engagement. Ils ne
trichent pas et ne peuvent pas tricher avec les leurs, quand ils mettent leurs
vies en jeu. Ils mettent en pratique au quotidien les principes de solidarité,
de fraternité concrète et d’autorité qui nous font tant défaut. Exemple vrai, à
méditer !
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