Le lynchage politique et médiatique de Donald TRUMP nous interpelle sur l’avenir de nos régimes politiques occidentaux.
Un long article du Figaro du 22 janvier analyse « la démocratie américaine dans les eaux dangereuses d’un temps révolutionnaire » à la lumière de l’incident de l’invasion du Capitole. Donald TRUMP a échoué et il est envisageable que sa lamentable fin de mandat marque pour longtemps sa ligne politique au fer rouge…
La synthèse qu'il a ratée entre le rejet des élites corrompues et
celle des lobbies sera-t-elle définitivement impossible ? Car Donald TRUMP
s’était engagé sur ce double front. En effet:
Il s’était tout d’abord opposé aux lobbies convergents de la féminocratie, des ligues LGBT et de la black révolution « woke », comme à la légalisation de l’avortement ; il était favorable à la peine de mort. En clair il cochait toutes les cases d’un insupportable refus de la bien-pensance qui triomphe outre Atlantique comme chez nous. Ce corpus civilisationnel sur lequel veille la CEDH et notre état de droit… Il luttait contre ce que certains identifient comme l’état profond.
Il dénonçait d’autre part une élite politique corrompue et inefficace.
Pendant ses 4 ans de présidence Donald TRUMP a été considéré comme étant illégitime aux EU comme chez nous. Sa défaite a dans ces conditions été vécue, par lui et par ses soutiens, comme une élimination non démocratique, œuvre de l’état profond. Un état profond dont le pouvoir et la corruption des lobbies accrédite l’existence... Le camp TRUMP et le peuple qui l’a soutenu ont dès lors identifié leur défaite au rejet illégitime de leur victoire initiale…D’où la thématique du trucage et le refus d’accepter la défaite qui ne peut pas se comprendre autrement…
La doxa soutenue par les lobbies est ancrée de longue date dans les mentalités américaines; elle triomphe dans les universités au sein desquelles certains professeurs blancs doivent s’excuser de ne pas être noir pour donner leurs cours, jusqu’au jour où il en sera de même s’ils ne sont pas « homos » ou « transgenres ». La série « Designed Survivor » intéressante à bien des égards illustre ce malaise culturel américain en cautionnant les programmes lobbyistes tout en mettant en scène le rejet des élites. Ainsi, le rôle donné à la belle-sœur transgenre du Président, la banalisation de l’homosexualité et celle de l’euthanasie dans l’entourage du Président triomphateur de cette Amérique présentée comme rancie, raciste et détestable.
Le Président BIDEN qui a été porté au pouvoir par la vague anti-TRUMP sera-t-il l’otage des lobbies alors qu’il devra en même temps répondre à la volonté de renouvellement des élites. Significative est la désignation de Kamala Harris et celle comme secrétaire d’État à part entière d’une transgenre noire Rache LEVINE ministre adjointe à la santé. Pourra-t-il dans ces conditions renouveler la classe politique et le pouvoir comme l’attendent une majorité d’américains ?
Le rejet des élites est-il possible sans celui des lobbies ? On pourrait faire un parallèle avec la France qui serait illustré par l’affaire « DUHAMEL» et l’éclatement de la bulle moralisatrice de la gauche people des années 70 sur fond de dérives en tous genres…
La question est de savoir si les lobbies survivront au rejet persistant de l’élite. Elle est essentielle aux EU comme en Europe. Ce dilemme est exploité chez nous par le positionnement conservateur de Marion MARECHAL, également illustré par Eric ZEMOUR pour qui c’est un leitmotiv; positionnement qui se distingue de plus en plus de celui du RN.
Dans une interview parue dans le dernier FIGARO MAGAZINE Christopher CALDWELL estime que Donald TRUMP n’a en réalité rien réglé des problèmes du peuple par incompétence plus que par extrémisme, de telle sorte que ces problèmes demeurent entiers, d’autant que selon lui toujours les conservateurs américains - qu’il distingue du conservatisme - n’ont rien voulu comprendre…
Que fera le peuple américain dans cette nouvelle
configuration ? Acceptera-t-il le remake que le nouveau pouvoir s’apprête à lui
servir ? S'engagera-t-il dans un processus révolutionnaire que redoutent certains observateurs?
Andrew Michta cité par Laura MANDEVILLE dans l’article susvisé du FIGARO estime que « la chimiothérapie imposée par TRUMP pour soigner le mal n’a fait que consommer la rupture ». Et cet article recense nombre de déclarations et prises de position d’intellectuels américains qui craignent que BIDEN ne puisse réussir la réconciliation nécessaire entre le peuple trumpiste et le reste du pays. Tout simplement parce que son aile gauche va veiller au respect de la doxa imposée par les lobbies….et parce que rien ne garantit que le rejet d’une élite épuisant le système démocratique au risque de le faire basculer dans un totalitarisme orwellien s’identifie au rejet de l’anti lobbyisme qui hante la gauche.
Or comme les répercussions en France de l’affaire George FLOYD et plus généralement l’américanisation de notre société l’ont mis en évidence, nous subissons de plein fouet les spasmes de la crise américaine.
Dans ces conditions, indépendamment des conséquences de la pandémie, l’avenir de la démocratie américaine aura-t-il une influence sur la manière dont nous réglerons à notre tour le malaise qui étreint nos régimes politiques ?
A moins, rêvons un peu..., que nous ne cessions d’être à la remorque de nos amis américains et que le génie politique de l’ancien monde gréco-romain et chrétien - celui d’Athènes, de Rome, de Jérusalem et de la France, ne parvienne à renverser la logique totalitaire des idéologies soutenues par les lobbies et montre une deuxième fois la voie au nouveau monde…. Rien n’est moins sûr… tant il est vrai que l’épuisement de nos démocraties dont l'agonie risque de se poursuivre, ne nous épargnera sans doute pas les étapes douloureuses qui sont les nécessaires prémisses à toute authentique renaissance !
Semper idem !
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