mardi 13 août 2024

QUELS ENSEIGNEMENTS FAUT-IL TIRER DE LA PARENTHESE ENCHANTEE DES "JO" ?

Parenthèse enchantée. Quinzaine de liesse. Rêve de l’olympisme. Admiration des athlètes et identification dans leurs exploits. Beauté de Paris et, il faut le reconnaître, réussite de l’organisation tant parisienne que nationale. Ce moment de décompression nationale fit momentanément oublier les duretés du quotidien et l’angoisse du lendemain. Ne boudons pas notre plaisir ni notre joie sans aveuglement et sans arrière-pensées. Quels enseignements devons-nous en tirer ?




Certes, avons-nous versé dans l’excès et le fanatisme même si rien ne justifie que l’on ignore ce qu’il peut y avoir eu de positif dans ce moment pendant lequel le temps a semblé être suspendu.

Comment ne pas être interrogatif face à la dimension prise par le sport et le spectacle qu’il est capable de produire? 

Comme quoi l’être humain a besoin d’admirer et de s’identifier dans l’exploit et dans ses auteurs. Comme quoi l’humaine condition ressent la nécessité de faire corps autour d’un projet faisant appel à des considérations susceptibles de faire naître l’unité dans la communion. Nous avons besoin de nous enflammer, d’idéaliser, de rechercher une forme d’absolu. Le sport en est une occasion.

C’est le cas sur un plan planétaire tant il est vrai que les drapeaux nationaux ne créent pas la division dans les compétitions, comme sur le plan national chacun se retrouvant derrière les siens ainsi que le NFP n’a pas manqué de le relever et de le dénoncer. Les jeux ont leur lot de chauvinisme sans que rien ne justifie de le critiquer. Il a sa part de fierté et c'est tant mieux!

L’athlète tutoie l’impossible à travers le dépassement des limites. Les « valeurs du sport » sont universelles en même temps que très humaines ; dans nos soutiens et nos applaudissements se retrouvent l’admiration, la passion, la recherche de la vérité dans les performances de ces athlètes qui au-delà de la tentation du dopage toujours présent ou suspecté, nous offrent un spectacle sans tricheries ni mensonges. L’agilité, la puissance, la technique, le mental, la rapidité, la force se conjuguent comme dans une symphonie. La performance établit un ordre du mérite prouvant que le sport relève plus de l'éthique que du ludique pourrait-on écrire à la manière d’Antoine Blondin.

Cette dimension exceptionnelle prend même un tour quasi religieux qui révèle le vide spirituel de notre époque. Le sport a ses codes, ses rites. Les jeux olympiques ont leurs liturgies. Celle de la flamme n’est pas la moindre…Et Dieu merci les 15 jours d’épreuves ont fait oublier les tentations de dérives wokistes ou d’exploitation idéologiques de la cérémonie d’ouverture dont on n’a plus retrouvé la trace dans la cérémonie de clôture même si tout n’y fut pas de mon goût.

La frénésie quasi religieuse qui a habité la France et le monde est le symptôme d’une société en recherche d’idéal. Il faut l'entendre.

Au-delà des satisfécits et des applaudissements j’ai vu surgir un semblant d’unité nationale et la manifestation de ce que rien n’est peut-être définitivement perdu. Mais en même temps doit-on aussi diagnostiquer une volonté de se jeter collectivement et individuellement dans une hystérie qui cache beaucoup de nos fragilités. Idéalisation en forme de course derrière ce qui reste de notre identité dont les années passées ont révélé notre incapacité à la définir.

Ce n’est pas jouer les Cassandre que de le voir. L’avenir proche nous le montrera malheureusement. La parenthèse fut enchantée. Elle va devoir être refermée…

Il ne fait aucun doute que la vie sociale telle que nous l’avons laissée à l’issue des dernières élections va très vite retrouver son cours. Notre Président de la République n’attendra pas la fin de la trêve qu’il avait décrétée, et qui par souci de cohérence et de respect aurait sans doute dû attendre la fin des jeux paralympiques, pour relancer les conjectures, les manœuvres et les calculs face à un peuple dont la soif d’idéal sera éteinte sous un déluge de petits événements à nouveau préparatoires du grand renouvellement dont l’attente n’aura pas été éteinte par la flamme des « JO ».

Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne…

Rappelons-nous. Le Capitole est le cœur du pouvoir religieux de la République romaine. Sur cette même colline se trouve la roche Tarpéienne d’où les condamnés à mort étaient précipités pour l’exécution de leur condamnation.

Nous avons eu l’illusion que le Capitole était encore habité. Le précipice n’a pas disparu pour autant.

Puisse cette quinzaine enchantée ne pas être éphémère et marquer suffisamment les esprits de nos élites pour éviter à la nation les douleurs du réveil et des lendemains qui déchantent….

2 commentaires:

  1. La seule leçon qu’il faut en tirer c’est que pour exceller il faut beaucoup s’entraîner, autrement dit travailler. C’est à cause de cela que l’inventeur des 35 heures n’est jamais monté sur le podium.

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  2. Signé Darwin, Bernard

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