Depuis que je vous ai abandonnés pour passer mon été avec Balzac tandis que la France cédait au charme de la double trêve olympique la politique a repris ses droits et avec elle les conjectures. BARNIER premier ministre, pour quoi faire?
Commençons avec notre grand romancier qui concluait étonnamment
son roman Le curé de TOURS par les
mots suivants : « Nous vivons à une époque où le défaut des
gouvernements est d'avoir moins fait la société pour l'homme que l'homme pour
la société ». Voilà qui devrait faire réfléchir nos gouvernants et nos
apprentis gouvernants à la veille de moments décisifs pour l'avenir de notre
pays et alors que nous cherchons à tâtons les recettes pour refaire de la
politique au sens noble du terme. Ces réflexions passées mais très actuelles d’Honoré
de Balzac sont un excellent trait d’union avec l'actualité la plus brûlante.
Mais allons droit au but, que faut-il penser de la décision
laborieuse de notre président de la République de nommer Michel Barnier premier
ministre et que faut-il en attendre ?
Nous avons entendu un slogan : Agir plutôt que parler. Voilà qui n'est pas fait pour
me déplaire. Mais ce ne sont que des mots. Oh paradoxe ! Notre nouveau chef
échappera-t- il à la loi du genre qui consiste précisément à parler plutôt que
d'agir et en tous les cas à ne pas faire ce qui a été dit ? Avouons que ce
serait une première depuis bien longtemps… Il en est de même pour ce qui est
de dire la vérité ou de respecter tout le monde….
Je ne veux pas me lancer dans un procès d'intention à l’égard de cet homme présenté comme un peu vite comme expérimenté car l’âge ne suffit pas à donner de l’expérience. Je suis réservé. Il faut se rappeler certains de ses faits d'armes passés qui constituent son expérience.
L'Europe toujours l'Europe ; celle de cette construction qui s’est faite contre les nations au mépris des intérêts et de la volonté des peuples. N'oublions pas qu'il fut membre du gouvernement qui nous imposa la ratification du traité de Lisbonne ; ce qu’il justifiait dans les termes suivants :« Nicolas Sarkozy a proposé une méthode qui était simple, qui était juste : reprendre une partie du traité, la moins contestée, la mettre dans un nouveau traité pour faire fonctionner l'Europe. Il a tenu ses engagements, celui-là comme les autres, de faire ratifier ce traité par le Parlement. La France a fait son travail dans cette affaire ». Même si depuis quelques temps il se veut critique sur le fonctionnement des institutions européennes sans toutefois les remettre en cause et sans rejeter la poursuite de l’élargissement de l’union. Vous pouvez lire à ce sujet le texte d'un intéressant débat auquel il participa en janvier dernier.https://mail.google.com/mail/u/0/?pli=1#inbox?projector=1
Relevons à cet égard que l'un des premiers personnages
politiques importants à avoir salué chaleureusement sa nomination a été…
Ursula Von der Leyen ! « Je sais que Michel Barnier a les intérêts
de l’Europe et de la France à cœur, comme le démontre sa longue expérience ».
Voilà qui n'est vraiment pas fait pour me rassurer même si on peut aussi imaginer
qu’elle ait voulu ainsi tenter de réfréner ses velléités réformatrices en lui
donnant une sorte de baiser de Judas. On peut se prendre à rêver!
Reste sur cette question européenne, qui est centrale
tant pour le budget, que pour l’immigration qui est une compétence européenne,
que pour la sécurité avec la pression de la CEDH, que la question est au fond
de savoir si une bonne politique pour nos intérêts vitaux peut être conduite
dans ce cadre ou si comme les « frexiteurs » le soutiennent cela est
devenu impossible. La réponse négative vaudrait au demeurant autant pour Marine
Le Pen que pour Michel Barnier s’il veut vraiment faire ce qu’il dit….
Autre fait d’armes, sa participation à plusieurs
gouvernements à la tête de différents ministères ; il fut alors un
serviteur zélé des politiques dites de droite qui nous ont conduits au désastre
« macronien » après la catastrophe « hollandienne ». En
a-t-il tiré de vraies leçons ?
Mais pourquoi pas ?
Et si parce que nous sommes dos au mur et qu’il n’y a
plus d’autres solutions en dehors des aventures ou de la révolution, cet homme
qui n’a plus rien à gagner, si ce n’est de rentrer dans l’histoire, nous
faisait redécouvrir les vertus de la politique, comme son attitude le jour de
son installation nous l'a laissé espérer ? Et s’il arrivait à gouverner, c’est
à diriger l’action publique comme … Richelieu (je me prends encore à rêver) ? A remettre
l’Etat à l’endroit ? … Et s’il était capable de remettre l’homme au cœur
de la politique pour faire plaisir à Balzac ? Et s’il parvenait à tirer
profit du fait qu’aucun parti n’a nécessairement intérêt à bousculer les échéances
vu le fiasco des dernières législatives ?
Il reste néanmoins un obstacle politique qui relève du grand écart dont on ignore comment notre sémillant montagnard pourra arriver à le réaliser. Quelle politique va-t-il pouvoir conduire avec deux jambes qui ne marchent pas dans la même direction, à savoir le groupe des députés centristes et de nombre d’anciens ou actuels socialistes (si le PS se déchire après avoir laissé passer l’opportunité Bernard Caseneuve) mené par Gabriel Attal le poulain du redoutable A Kolher le secrétaire général de l'Elysée et François Bayrou et le RN de Marine Le Pen dont il aura a minima besoin d’un laisser-faire, laisser-passer ? Il lui faudra tous ses talents de fin négociateur…
L'avenir nous le dira ; très vite, lors du vote du
budget sous la surveillance active d'Ursula Von der Leyen.
Il est urgent d'attendre sans se faire trop d'illusions tout
en gardant l'espérance en la bonne étoile de la France.
Barnier et Macron appartiennent avec les centristes, les radicaux et socialistes de droite dont fait partie Cazeneuve, au bloc central français, le fameux "centre de l'omelette" célébré par Herriot et récemment par Juppé, bien qualifié par l'historien René Rémond, de Droite Orléaniste, qui essaie de faire prévaloir depuis Louis-Philippe, le roi bourgeois des français, un libéralisme politique consacrant liberté économique et sociale jusqu'à celle, si possible non comprise, "du renard libre dans le poulailler libre" et un libéralisme sociétal excluant si possible, au-moins en apparence, les formes les formes les plus outrancières du libertinage
RépondreSupprimerEt si... et si... et si... ma tante en avait 2 on l'appellerait mon oncle...
RépondreSupprimerN’oublions pas qu’aujourd’hui, ma tante peut très bien s’appeler mon oncle si elle le souhaite, sans pour autant en avoir…
RépondreSupprimerTout est donc possible…