dimanche 26 mars 2017

EURO, AFFAIRES... QUELLE FUMISTERIE DEMOCRATIQUE!...

Indépendamment des affaires, la campagne française des présidentielles se réduit à un débat pour ou contre le programme du Front National. Et l’une des questions centrales est la sortie de l’euro. Possible ou pas ?

La monnaie unique existe. Elle est un échec. Beaucoup d’experts sérieux s’accordent à reconnaître qu’il aurait été préférable de poursuivre le développement de la monnaie commune, celle que soutient Nicolas Dupont Aignan. Incapables de défendre et de justifier ce système dont tout le monde sait qu’il explosera à plus ou moins brève échéance, les partis dits de gouvernement, et nos experts, qui sont objectivement en situation d’échec, réduisent cette question centrale au chantage à la sortie de l’euro.

Personne ne sait ce qui résulterait d’un retour aux monnaies nationales. La science économique a toujours été celle de l’analyse des événements passés. On ne lui connaît pas de réussite prédictive. Nos économistes n’ont jamais été capables que d’expliquer les crises passées. Lesquels d’entre eux ont jamais un jour prévenu une grande crise à venir ?

Ce qui est extraordinaire c’est qu’on nous enferme dans un dilemme artificiel. Car la question de savoir si la sortie est possible est en soi une fausse question. Par ce biais on refuse en réalité de poser la véritable interrogation : la monnaie unique est-elle une bonne chose ? Non le débat est clos ! Il n’y a plus à revenir dessus. Même face à l’échec. Et pour camoufler cela, la seule solution réside dans la dramatisation du scénario d’un retour à un système meilleur…

Or le plus fort est que celle-là même qui prône, ou qui prônait…, la sortie de la monnaie unique, c’est-à-dire Madame Marine Le Pen, en vient à battre en retraite. Elle se retranche dorénavant derrière le vote d’un référendum dont elle sait qu’il se risquerait fort de se traduire par un résultat négatif et par un refus de la politique qu’elle propose pourtant au pays !

Voilà une question éminemment technique, d’une extrême complexité que l’on nous demande d’arbitrer. Comment pouvons-nous trancher une telle question ? Mythe de la démocratie quand tu nous tiens… Aberration démocratique ! 

Exemple caricatural du délire dans lequel nous sommes entretenus de manière idéologique. Car, voilà qui revient à nous demander d’avoir des opinions et des avis sur des questions qui dépassent notre champ de compétence, qui sont hors de notre champ de compétence. Est-ce parce que nous sommes le peuple que nous avons le droit de faire des choix sur des questions auxquelles nous ne comprenons rien ? Le fait que nous soyons le peuple nous donne-t-il le droit de tout arbitrer et de tout décider ? Quelle est cette fumisterie intellectuelle ? D’autant plus scandaleuse qu’elle revient par surcroit à nous culpabiliser par rapport à nos choix…

Voilà bien la démonstration que cette campagne électorale, comme bien d’autres qui l’ont précédé, et comme bien d’autres qui la suivront, est piégée par l’idéologie républicaine et démocratique. Cette idéologie du système par laquelle on veut interdire toute remise en cause de cette magnifique construction technocratique, déléguée aux experts, et dont la gestion n’est confiée aux politiques que de manière artificielle et superficielle. Ils sont des marionnettes privées de tout pouvoir de décision qui se rangent derrière la légitimité de choix qu’ils nous font assumer sans que nous en ayons les moyens ni les compétences.

A-t-on un jour demandé à une personne qui ne sait pas conduire de rattraper le dérapage incontrôlé d’un bolide engagé dans un rallye, ou encore de résoudre le problème posé par un dysfonctionnement dans une centrale atomique ? A-t-on instauré un vote du personnel hospitalier, ou des malades réunis en assemblée souveraine, pour décider d’une intervention chirurgicale ou d’un traitement sur un malade ?

Jusqu’à quand se moquera-t-on de nous ?

Il ne s’agit pas pour autant de se débarrasser de la richesse de la démocratie qui a toujours été un élément indispensable à l’équilibre politique d’une Nation et d’un État.

Mais force est de reconnaître que dans un monde envahi par la technique, maîtrisé par la technique, dominé par la technique, nous ne pouvons pas accepter plus longtemps que l’on nous fasse supporter une responsabilité qui ne peut pas être la nôtre et que l’on nous impose de faire des choix dont nous n’avons pas la compétence.

Nous avons besoin à la tête de notre État de personnes soucieuses de l’intérêt général et animées par la volonté de s’en remettre à des avis sages, compétents, modestes et déterminés.

Et il nous revient, à nous simples citoyens, de choisir aux différents niveaux de responsabilités des hommes et des femmes qui soient capables de les exercer pleinement, de manière indépendante et au service de l’intérêt général. Voilà qui nécessite une autre organisation de l’État ; et qui exige que la démocratie soit dégagée de sa charge idéologique pour redevenir le choix simple et éclairé de personnes dont les compétences et l’exercice des responsabilités soient contrôlés à tous les niveaux de façon à ce qu’ils se trompent le moins possible ou que s’ils se trompent, les sanctions soient rapides, immédiates et effectives.

A la place de cela, nous avons un mirage de pouvoir soi-disant exercé au nom du peuple mais en réalité contre lui et au mépris de ses intérêts. Oui, il s'agit d'une fumisterie démocratique!

Je ne sais si j’irai voter à cette élection ! … Et pas seulement à cause des affaires, qui ne sont que l’une de manifestations de l’agonie de notre si chère République….


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