Je me suis extrait du monde,
l’espace d’un week-end. Voilà qui m’a renforcé dans ma résolution de carême :
me « déconnecter » des médias et essayer de suivre l’actualité avec distance. Je dois à la vérité de reconnaître que je n’y parviens pas
entièrement. La part de curiosité, de dépendance, et d’inquiétude politique y
est pour beaucoup.
Nous sommes assaillis par un concert qui relève de la
manipulation de masse. Sorte de processus contraignant qui tend à nous
déterminer dans nos choix. Le jugement cède devant des réflexes sociaux et
psychologiques organisés par les techniques qui ont envahi les médias comme le
reste de notre monde.
Pour cela son moindre moyen
n’est pas l’organisation du bruit, du « buzz ». Je suis le premier à
y participer avec ce blog et mes contributions sur Boulevard Voltaire. Le
succès du billet de la semaine dernière et des parutions sur Boulevard Voltaire,
qui témoignent de l’intensification du débat autour de considérations
secondaires par rapport aux enjeux du moment, procèdent de cette systématisation
de l’entretien d’un flux continu d’informations destiné à nous influencer. Et
pas toujours de manière intellectuelle, morale ou esthétique ! Nous étions
au cœur même de ce qui défraye la chronique journalière !...
Si on y réfléchit, à froid, en
prenant un peu de hauteur de vue, on s’aperçoit que notre temps libre et notre
attention sont absorbés par un flot d’informations répétitives et sans
véritable intérêt ; ce qui nous empêche de penser et d’exercer nos
véritables facultés de jugement. Dans un contexte où l’homme est l’objet central
d’une mécanisation et d’une technicisation toujours plus grandes, cela est loin
d’être neutre. Car il ne s’agit en réalité que de propagande, même si celle-ci
n’est pas à proprement parler de l’ordre celle que connut le monde communiste ;
c’est plus fin et plus subtil, mais pas moins efficace…
Dans son traité « LA
TECHNIQUE » Jacques ELLUL évoque la conception de l’homme qui est au cœur de
l’humanisme contemporain. Il parle de l’action pour l’homme dans notre société
dominée par la technique en tant qu’elle est une véritable puissance autonome s’imposant
dans nos vies, sur tous les plans.
« On est bien obligé de constater qu’une étonnante
conception de l’homme nous est révélée : mépris de sa vie intérieure au
profit de sa vie sociologique ; mépris de sa vie intellectuelle et morale
au profit de sa vie matérielle. »
La solution à ce problème n’est
pas dans le refus d’une évolution qui s’impose par la force des choses, tant la
technique est incontournable. Il relève par contre de l’évidence que face à ce nouveau
paradigme moderne l’homme se doit de prendre un minimum de distance pour se
dégager de l’emprise que la technique, et tout ce qu’elle induit, exercent sur lui. La question est: comment nous situons-nous par rapport à la technique et à son emprise sur nos vies, par rapport à cette machinerie sociologique, sociale, économique, éducative, politique qui s'est installée de manière durable dans nos vies?
Une fois encore nous en
arrivons à la conclusion que le changement commence dans notre for intérieur…. Le tohu-bohu et nous!...
C.Q.F.D
RépondreSupprimerMerci pour cette alerte, en espérant qu'elle porte ses fruits.
que peut faire la rose dont on a distillé la fleur pour en tirer l'essence puisqu'il lui est devenu impossible de s'extraire du TOHU BOHU de la concentration imposée par une distillation démocratique dite à l'eau de rose'
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