Au moment où notre Président de la République a décidé de se
lancer dans une croisade contre la lèpre du populisme deux livres dont il
devrait méditer les leçons viennent de paraître.
Prolongeant ses précédents travaux que les tenants de la
doxa dominante avaient dénoncé sans en démonter l’inexactitude, Christophe
Guilluy poursuit ses réflexions de géographe et de sociologue avec « no
society ». La minorité dirigeante ne parvient plus à faire société. La
cause ? Son divorce politique, économique, social et culturel avec son
peuple. Selon l’auteur « le monde d’en haut joue sa partition devant des
salles vides », reprenant à son compte la phrase de jacques Julliard
dénonçant un système dans lequel «la démocratie s’exerce sans le peuple ».
Il analyse les incohérences suicidaires de cette « classe dirigeante qui organise
son impuissance à réguler et s’en lamente ». D’où le discours de
dénonciation de la lèpre populiste auquel Philippe de Villiers a répondu que
pour sa part il la faisait sienne et se promènerait fièrement avec sa crécelle !
Car Christophe Guilluy démontre que le populisme ne nait pas du discours de
ceux qui l’incarnent politiquement et l’utilisent électoralement, mais du « soft
power » des classes populaires qui revendiquent d’être défendues….
François-Xavier Bellamy, philosophe et élu local, qui nous
avait déjà donné les « déshérités », nous offre une réflexion en
profondeur sur l’idéologie du mouvement perpétuel. Il dénonce une société
liquide et prône la stabilité. Demeure ! Il démontre comment le mythe du « bougisme »
déjà dénoncé par Jean Claude Michéa, autre banni des médias, a débouché sur le
règne de l’économie et du chiffre. Or « un monde dans lequel l’homme est
un produit comme les autres ne peut qu’être un monde où le marché perd son sens
et le travail avec lui ». Le changement perpétuel détruit les liens,
interdit la transmission qui est le propre de l’homme.
Or la classe dirigeante analysée par le premier s’est fait
une religion du mouvement perpétuel. « En marche » ! Tout est
lié…
Conclusion : il faut écouter le peuple, répondre à ses
aspirations et cesser de lui faire la leçon à coups de dénonciation de son
racisme et de toutes ces autres lèpres dont on l’accuse en permanence. C’est la
conclusion de Christophe Guilluy. François-Xavier Bellamy introduit pour sa
part son livre avec la si puissante « Lettre au Général X » d’Antoine
de Saint-Exupery dans laquelle ce dernier crie son désespoir contemporain « je
hais mon époque de toutes mes forces, l’homme y meurt de soif » ; et
il le conclue avec Homère et son Ulysse, nous invitant à retrouver notre
Ithaque !
Notre Ithaque est notre société, notre civilisation, notre
peuple que nous devons entendre et méditer avec attention et respect. Peut-être
que les bruit des crécelles nous y aidera ?
Semper idem...
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