Quelle lecture pouvons-nous avoir des manifestations des
gilets jaunes ?
Tout le monde s’accorde à reconnaître à ce mouvement une
singularité et une nouveauté. Pour ma part je retiendrai sa diversité tant dans
ses acteurs que dans ses slogans. Il ne s’agit pas d’une de ces revendications
corporatistes dont nous avons l’habitude. Il s’agit de la réaction du peuple dans
sa diversité qui crie son ras-le-bol et son refus d’adhésion, sa perte de
confiance.
Ces manifestations nous renvoient la réalité du divorce
tant annoncé, tant de fois analysé et pourtant toujours ignoré par les pouvoirs
en place.
Ne se reconnaissant pas dans les syndicats, les médias et
les partis politiques et ne pouvant plus s’exprimer et revendiquer dans le
cadre de corps intermédiaires, la famille, les collectivités territoriales, les
métiers et les corporations, dissouts et ayant perdu tout pouvoir au mépris du
principe de subsidiarité, le peuple n’a plus que la solution de crier et de
revendiquer, seul. Il le fait spontanément, de lui-même, de manière novatrice,
innovante, certains disent révolutionnaire. Qu’en est-il ?
J’ai déjà évoqué la nouvelle analyse de Christophe Guilly
dans son dernier livre « No Society »[1]. Il conclut de la manière
suivante : « Dans l’ensemble des pays développés, les classes populaires sont
hermétiques au catéchisme des médias, de la classe politique ou académique.
Désormais, le monde d’en haut joug sa partition devant des salles vides».
Mercredi dernier Emmanuel Macron a fait son « mea
culpa », il semblait transporté par un éclair de lucidité. Il témoignait
ainsi de son constat du divorce entre « la base et le sommet », et constatait
publiquement son échec en matière de réconciliation entre le peuple et ses
classes dirigeantes. Il découvrait alors que les Français avaient besoin «
d’être considérés, protégés, et qu’on leur apporte des solutions, pas seulement
des déclarations ».
Le chef de l’Etat reconnait ainsi qu’il est « hors-jeu »;
il n’est plus écouté, plus entendu, plus obéi. Ce faisant il paye pour ses prédécesseurs
qu’il avait tant décriés en les accusant d’incarner le vieux monde, alors que
son monde n’est rien d’autre que le prolongement du leur, sauf la manière…. Il
y a trop de Giscard d’Estaing chez Macron ! Souvenez-vous "2 français sur 3"…Voilà
comment, avec son premier ministre que l’on a perçu désemparé ce soir à la
télé, il se trouve obligé de parier sur l’essoufflement des gilets jaunes, vu
qu’il ne peut pas renoncer à une politique qui n’a pas eu le temps de faire ses
preuves…. Mais la confiance n’est pas là et ne pourra pas revenir…. Le peuple n’adhère
plus, désabusé par tant d’années d’échecs, de mensonges et de reniements de ses
politiques. Ils payent 40 ans d’une politique « hors sol » … Le ressort est cassé.
Or à défaut de relation de confiance le chef n’est plus
suivi nous dit le Général De Villiers dans son dernier livre « Qu’est-ce
qu’un chef ? »[2]. Je vous invite à
visionner son passage chez Ruquier où il a inspiré respect, admiration et
adhésion ce qui est suffisamment inhabituel pour être souligné[3].
Les slogans entendus hier et aujourd’hui, au-delà parfois
de leur vulgarité ou de leurs excès qui témoignent de la souffrance d’une
partie de notre population, manifestent la perte de confiance du peuple
vis-à-vis de ses élites et de ses gouvernants. Il n’y a plus d’adhésion. Il
faut avouer qu’il n’y a plus de projet mobilisateur. Où les conduit-t-on ? Quelle
est la perspective de la politique du pouvoir en place ? Constat auquel renvoie
la question posée en écho par les gilets jaunes : que faites-vous de nos
impôts, de notre prognon dit l'une de ses égéries ?
Le peuple et ses gouvernants ne s’entendent plus. Ils ne
se parlent plus. Il n’y a que des monologues, point de dialogue. Nous sommes
confrontés à une situation d’opposition ouverte entre la société et ses élites.
Dans un passionnant petit recueil intitulé « révolution
et mensonge » l’éditeur Fayard[4] a rassemblé des textes
politiques d’Alexandre Soljenitsyne analysant notamment la révolution de
février 1917. Il y écrit : « Toutefois, ce n’est pas la guerre en soi qui
a déterminé la révolution, mais c’est l’ancien et passionné conflit entre la
société et le pouvoir, exacerbée par la guerre».
La caractéristique du phénomène révolutionnaire est d’exploser
alors qu’on ne l’attend pas ou plus et d’être provoqué par un événement
inattendu, comme les guerres modernes. Il faut parfois très peu de choses pour
que le processus s’enclenche et pour se dire a posteriori qu’il aurait pu ne
pas s’enclencher… Pour nous ce ne sera sans doute pas la guerre, mais peut-être
l’insécurité, l’immigration non contrôlée (cf infra), le terrorisme islamiste ;
que sais-je ?
Nous sommes dans une situation d’instabilité profonde dont
les ingrédients sont de nature à faire naître un processus révolutionnaire. Je
ne pense pas que la révolution va exploser avec la révolte des gilets jaunes.
Mais il suffirait d’une étincelle pour que l’histoire me donne tort.
Dans ces conditions, que faire ?
Souffler sur les braises ? Se réjouir ? Avoir peur ? Fuir
? Se résigner ?
Il faut être attentif, vigilant et bienveillant. Il faut
veiller à diffuser des analyses justes, appropriées, vraies.
Dans l’introduction du recueil « révolution et
mensonge » on peut lire un petit texte d’Alexandre Soljenitsyne qui
insiste sur le fait que confronté au processus révolutionnaire, et à une
violence qui le toucha dans sa chair, il explique que la seule chose qu’il y
avait à faire et sur laquelle il convenait d’être intransigeant c’était le
refus du mensonge, « ne soutenir en rien consciemment le mensonge » !
Oui, refuser le mensonge, les mensonges. Exiger la vérité sur tout et de
tous ; et pour commencer des médias, de nos gouvernants et de nos élites.
Il s’agit de la seule boussole qui nous reste. Vérité de l’information. Vérité
de la réforme. Vérité de l’action conduite. Vérité des besoins et des attentes.
Vérité des solutions proposées. Vérité des enjeux géopolitiques,
environnementaux, économiques ! Cette exigence peut remettre progressivement
tout le monde d’accord, par la vertu du réel.
A titre d’illustration je vous renvoie à une autre
lecture, le livre de Laurent Obertone « La France interdite »[5] dans lequel l’auteur,
journaliste, livre des statistiques, des analyses recoupées qui ont pour objet
de briser le plus grand des consensus, le vivre ensemble, que l’on nous impose
sur des bases erronées et tronquées sur l’immigration en France.
Or, dans la diversité de leurs origines et de leurs
revendications, s’ils n’évoquent pas formellement l’immigration, bien qu’ils
parlent beaucoup d’insécurité, les gilets jaunes ne nous crient-ils pas de
manière plus large, que notre vivre ensemble ne fait plus consensus ? Leur
refus des taxes et leur ras le bol des taxes comme des réglementations, leur
rejet d’un discours officiel décrédibilisé, sont l’expression du no society qui
peut exploser à la moindre étincelle….
Il serait temps qu’un chef d’Etat nous dise la vérité et
nous montre la voie !
Bonjour,
RépondreSupprimerPermettez un parallèle entre les Gilets Jaunes et les Cathares en guise de commentaire et de début de réponse à votre question. Merci.
La nouvelle inquisition.
Les Gilets Jaunes, ces « sectaires », firent leur apparition en France au commencement du 3ème millénaire et bientôt se répandirent dans toutes les directions. On les trouve en France dès l’an 2018 ; on en « tazzait » et « flashballisait » plusieurs à Marseille, Bordeaux, Paris ou Toulouse ; vers la fin 2018, on en trouva de petits groupes en Belgique, au Canada, et même en Israël ; on les méprisa.
En 2019, on en trouve partout dans le monde.
Ils furent impitoyablement poursuivis dès 2018.
Les Gilets Jaunes sont une révolte de la conscience et de la raison contre le désordre grandissant de la Société. C’est un soulèvement des bons instincts contre l’excès du mal, une réaction contre le désordre social et fiscal généré par le pouvoir véreux en place.
L’oppression continue de la meilleure partie de la société sous la tyrannie des puissants soulevait l’exaspération des gens intelligents et bons. L’iniquité des lois appuyées par la force aveugle entretenait la pire des souffrances.
Les Gilets Jaunes pourraient certainement triompher si les milices policières ne venaient soutenir cette politique aveugle et absurde et ses dirigeants corrompus, en l’aidant à noyer dans d’affreuses violences des revendications pourtant si légitimes.
« Simplet », nom ironique, porté par le monstre qui devait faire violenter tout un peuple de France et organiser avec ses sbires la nouvelle Inquisition ! Il occupa le trône de la place Beauvau fin 2018.
Dans la croisade contre les Gilets Jaunes, il commandait les violences de ses milices ; cela coûta des sommes énormes au Trésor, et donc aux français.
C’est pour cette belle entreprise qu’il fut placé là par ses maîtres, à l’instar d’Edouard Philippe à Matignon, ou Macron à l’Elysée, excitant par la promesse d'un enrichissement personnel, le zèle de ces traitres contre leur peuple.
C’est le premier grand drame sanglant dont la présidence Macron donna le spectacle au monde épouvanté.
C’est du reste la première révolte sérieuse contre les absurdités de la 5ème République, le leurre « démocratique » et surtout contre le joug de la finance, et les mensonges médiatiques répétés des « Pravda » subventionnées ; ce fut aussi la première tentative d’un retour aux valeurs Universelles de Liberté et de Fraternité.
Si les Gilets Jaunes triomphaient, l’humanité entrerait alors dans une ère nouvelle, qui serait un temps de paix et de rénovation.
Au lieu de cela, le pouvoir corrompu, jusqu’au-boutiste, vicieux et ivre de bêtise entre dans sa période la plus sombre, et met en place sa nouvelle Inquisition.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Cordialement.