Nous vivons l’acte I d’un moment de l’histoire de notre
pays dont nous ne pouvons pas imaginer les effets. En revanche la providence nous commande de réfléchir à ce qu’il
y aura lieu de faire au terme de ce processus, quand il s’agira de participer à
l’œuvre de renaissance et de régénérescence de notre Nation. Questions sur le bien commun....
C’est dans les périodes troublées que doivent se lever les hommes et les femmes nourris d’espérance, soucieux de l’intérêt général et armés d’idées justes.Le mal qui ronge notre société est qu’elle ne fait plus
société. Christophe GUILLUY l’avait démontré. La Doxa dominante ne voulait pas l’entendre
et qui est aujourd’hui contrainte d’admettre qu’il avait posé le bon diagnostic.
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ? Telles sont les questions auxquelles
C. GUILLUY ne répond pas sur un plan philosophique et de doctrine politique. Les
réponses à y apporter doivent pourtant nous aider à avoir la bonne attitude.
Ce qui est en cours ne dépend pas de nous. Le processus
est engagé. Il débouchera sur des remises en cause par voie d’insurrection, de
révolution ou peut-être, il faut encore l’espérer, de réformes fondamentales. Le
mouvement actuel interpelle sur une société qui ne crée plus de solidarités, ne
lie plus les destins, ne permet plus à une partie de nos concitoyens de vivre
décemment. Ce constat commande que demain ne se réussira pas selon les
paradigmes du monde d’hier dont le peuple a décidé de provoquer l’effondrement.
Depuis des décennies nous faisons de la politique, soi-disant pour apporter
plus de justice sociale, sans nous préoccuper de ce que sont en vérité la
justice sociale, le bien commun et la loi naturelle.
Il m’est donc apparu important de rappeler le sens de ces
notions fondamentales que nous avons perdues de vue pour notre plus grand
malheur.
La
justice sociale. « En
résumé, dans toute société qui est un tout dont les membres sont les parties,
la justice générale règle les rapports des parties au tout ; la justice
particulière distributive règle les rapports du tout aux parties (aux
particuliers) ; la justice commutative règle les rapports des parties (des
particuliers) entre eux ». (Jean Madiran - De la justice sociale, page 16).
La justice générale (ou sociale) et la justice
particulière distributive sont les deux vertus morales qui par elles-mêmes sont
directement en rapport avec le bien commun. Même si elles le considèrent
chacune de manière inverse : la justice sociale ordonne des biens particuliers
au bien commun ; la justice particulière distributive répartie le bien commun
entre les personnes particulières.
Ainsi la justice est-elle structurée par sa référence au
bien commun dont elle est indissociable.
Le
bien commun se définit à la fois par le bien de la
communauté et par la communauté du bien qui tend à faire participer chacun des
membres de la communauté à tout le bien possible. L’Eglise catholique qui en a
fait le cœur de sa doctrine sociale définit ainsi le bien commun : « le bien commun ne consiste pas dans la
simple somme des biens particuliers de chaque sujet du corps social. Étant à
tous et à chacun, il est et demeure commun, car indivisible et parce qu’il n’est
possible qu’ensemble de l’atteindre, de l’accroître et de le conserver,
notamment en vue de l’avenir ». Il procède de la mise en œuvre des solidarités
naturelles, concrètes, familiales, professionnelles, culturelles, géographiques,
orientées par le nécessaire respect de la loi naturelle.
À ce stade, il faut insister sur le lien entre la justice sociale et le bien commun. Comme le
rappelle Jean Madiran si la justice sociale est définie comme étant la justice
générale selon Saint Thomas d’Aquin et si l’on doit y joindre la justice
particulière distributive c’est parce que la nature même du bien commun
commande cette relation intime, cette conjonction nécessaire et indissoluble.
Il importe seulement de ne pas oublier, ce qui est capital, que c’est la
justice particulière distributive qui est subordonnée à la justice sociale
générale et non l’inverse. Raisonner à propos de la justice sociale, qui est au cœur
du trouble de la France en 2018, abstraction faite du bien commun conduit à la
promouvoir comme une idéologie et non pas comme une vertu sociale orientée et
soumise à la recherche de l’intérêt de tous. Et c’est bien la vertu qui fait
défaut chez nos dirigeants et nos cadres….
Le bien commun ne se conçoit et ne se peut par ailleurs
se poursuivre comme objectif politique que grâce à la mise en œuvre de deux
principes fondamentaux, le principe de subsidiarité et le principe de totalité.
On ne peut atteindre le bien commun et le faire régner qu’à la condition de
respecter scrupuleusement ces deux principes d’une particulière gravité.
Le
principe de subsidiarité. Ce que les particuliers peuvent faire
par eux-mêmes et par leurs propres moyens ne doit pas leur être enlevé et
transféré à la communauté. Ce principe vaut également pour les groupements plus
petits et d’ordre inférieur par rapport aux plus grands et d’un rang plus élevé.
Toute activité sociale est subsidiaire par nature parce qu’elle doit servir de
soutien aux membres du corps social et ne jamais les détruire ni les absorber
(Pie XII, discours aux cardinaux 20 février 1946).
Le
principe de totalité. « La
partie existe pour le tout, et par conséquent le bien de la partie reste
subordonné au bien de l’ensemble ; le tout est déterminant pour la partie et
peut en disposer dans son intérêt. » … « Le principe de totalité lui-même n’affirme rien que ceci : là où se
vérifie la relation de tout à parti, dans la mesure exacte où elle se vérifie,
la partie est subordonnée au tout, celle-ci peut, dans son propre intérêt
disposer de la partie » (Pie XII discours médecin neurologue 14 septembre
1952). Définition qui n’est rien d’autre que la précision celle qui était déjà
donnée par Aristote reprise par saint Thomas d’Aquin. Ce principe énonce la
primauté du bien commun sur le bien particulier. La clé d’une bonne compréhension de ces principes et
particulièrement du principe de totalité, qui peut être dévoyé au service du
totalitarisme, nous est fournie encore une fois par Jean Madiran : « la réflexion philosophique doit explorer
sous quel rapport la cité est par et pour l’homme, et sous quel rapport l’homme
est par et pour la cité ; de même qu’il est vrai sous un rapport que l’histoire
fait l’homme, et sous un autre que c’est l’homme qui fait l’histoire ».
(Jean Madiran, le principe de totalité, NEL, p. 81)
On ne peut évoquer le bien commun, les principes de
subsidiarité et de totalité si l’on ne définit pas clairement les corps intermédiaires. Nous en
entendons beaucoup parler ces temps-ci. Mais de quel corps intermédiaire
parle-t-on ? Les corps intermédiaires sont nécessaires en ce qu’ils constituent
des structures intermédiatrices entre l’individu et l’Etat. « Nous
estimons (...) nécessaire que les corps intermédiaires et les initiatives
sociales diverses, par lesquelles surtout s'exprime et s'organise la
« socialisation », jouissent d'une autonomie efficace devant les
pouvoirs publics, qu'ils poursuivent leurs intérêts spécifiques en rapport de
collaboration loyale entre eux et de subordination aux exigences du bien commun »
(Jean XXIII, Mater et magistra ).
Mais ces principes demeureraient vains et abstraits si la
réflexion et l’action politique n’étaient guidées par la colonne vertébrale que
doit être la loi naturelle.
La
loi naturelle. C’est elle qui instaure l’obligation morale
faite aux hommes de se comporter conformément à la nature humaine telle qu’ils
la connaissent par la raison. Son premier principe est qu’on doit faire le bien
et éviter le mal. Cette loi naturelle est complétée, éclairée, détaillée,
écrite dans les prescriptions du Décalogue. Il ne s’agit pas ici de galvauder
cette référence, ou de la récuser sous couvert de laïcisme, tant il est vrai
que celui-ci contient l’énoncé de toutes les règles fondamentales qui
permettent une vie harmonieuse des hommes entre eux au sein de leur communauté
si tant est par ailleurs que ces derniers se donnent la peine d’organiser leur
vie sociale en fonction du bien commun, selon les principes de justice et de
subsidiarité et de totalité que nous venons d’évoquer.
Voilà le programme de réflexion, et de formation..., auquel nous sommes tous
appelés, en urgence, si nous voulons, chacun à notre place, dans nos milieux naturels,
familiaux, professionnels, associatifs, géographiques, politiques jouer un rôle
positif dans cette période particulièrement troublée en vue de la
recomposition, la reconstitution, la renaissance de ce qu’il faut espérer et susciter
pour nos enfants. Car la recomposition ne se fera pas sans l’intervention
active de citoyens éclairés, réfléchis, animés de l’esprit de service et puisant
humblement leur inspiration dans une doctrine naturelle et de vérité. Je ne
peux pas finir ce billet sans le dédier à Jean Ousset dont la vie fut vouée à
une telle oeuvre ; Semper idem !
Après tous ces mouvements anti société, ces dégradations, mon grand père qui a fait les deux guerres doit se retourner dans sa tombe. La mémoire du soldat inconnu bafouée, souillée. Ce qui reste en ma mémoire de ce soldat inconnu c'est que l'on doit respecter, ne pas parler, car j'ai été souvent petite fille avec des anciens combattants, et je les respectaient. Mon grand-père avait souffert pendant ces deux guerres, je l'ai entendu parler et toute petite j'ai compris qu'ils avaient voulu leur liberté. Lui qui a toute sa vie aidé les autres, qui ne savaient pas lire et écrire, faisait le dimanche matin une permanence pour faire à la main leurs courriers. Aujourd'hui on détruit délibérément, pour se venger de quoi, d'une essence trop chère, des aides que l'on voudrait et que l'on a pas. De toute ma vie j'ai connu des gens dans le besoin, et il y en aura toujours, car des gens avec peu font beaucoup et d'autres avec beaucoup ne savent pas s'en réjouir. Mais il faut arrêter ceux qui font les dégâts et les faire réparer leurs dégâts. Les impôts vont augmenter ce n'est pas ce que veulent les citoyens. De toute façon l'état ne pourra jamais satisfaire 100 % de la population. Et si nous continuons nous augmenterons le déficit, à toujours vouloir plus et ne pas payer nos dettes antérieures. Des erreurs antérieures qu'il faut aujourd'hui assumer. Alors cessons de réclamer toujours plus. Marine LE PEN s'insurge mais combien la dette aurait augmentée si elle avait donné tout ce que l'actuel président ne veut pas donner. Posons nous la question. Si je suis d'accord pour manifester, sans y aller moi même. Je suis pour de lourdes peines pour les casseurs. Qu'ils soient manifestants ou non. On n'obtiendra rien par la destruction. Il faut faire admettre ses idées, savoir les imposer, savoir les transmettre, mais jamais détruire pour régner. Cette dernière solution n'a jamais été demandée aux gilets jaunes.
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