L’invasion de l’Ukraine m’a rattrapé au soleil et dans la neige… Voici quelques réflexions informelles à chaud dans le brouhaha des informations reçues en continu depuis quatre jours.
AA. C’était impensable. Pour l’occident biberonné à la mondialisation heureuse. Quoi, la guerre ? A nos frontières ?
Ce ne peut être qu’un fou ce Vladimir Poutine !
Comment vouloir la guerre en 2022 ?
Et il vient de mettre en alerte la force de dissuasion
russe… Allons-nous basculer dans l’horreur d’une 3ième guerre
mondiale ?
Cela fait pourtant des années que des géopoliticiens nous
rappellent que la vie entre les nations se construit sur des rapports de force.
Or la force n’est pas qu’économique et financière…
Sommes-nous armés pour faire face au tragique de
l’histoire qui revient au grand galop ? Humainement, moralement,
politiquement, militairement…. Sommes-nous encore forts ?
Je crains que non car nous avons fait un choix, en forme
de pari insensé, d’un modèle idéal, pacifié et pacifique, affranchi du risque
de la guerre… Mai 68 : faire l’amour… pas la guerre… Vladimir Poutine nous
met une grande claque… Comment allons-nous réagir collectivement ? Nos
irresponsables rêveurs écologistes, antimilitaristes seront-ils encore écoutés ?
B. Ceci dit, si la guerre est proche elle n’est pas chez nous. Nous ne sommes pas en guerre ; pas encore. Le seul reproche que je ferai à notre Président est d’avoir déclaré que nous étions en guerre. Ce qui ne nous interdit pas de la préparer et de tout faire pour qu’elle cesse et que revienne la paix.
Le monde post février 2022 sera marqué par le retour de la
grande histoire. Qu’en ferons-nous, nous qui avions cru que celle-ci ne pouvait
plus (qu’elle ne devait plus…) être tragique ?
C. Je suis frappé par la difficulté que nous éprouvons à prendre la distance nécessaire par rapport aux événements. Si Poutine est responsable d’une agression injustifiée il serait pour certains impossible de reconnaitre que l’occident a commis des erreurs sans lesquelles il ne serait pas allé jusque-là !
Ne pas l’approuver bien sûr. Chercher à comprendre sans
justifier pour ne pas retomber dans les mêmes ornières notamment creusées par
les USA et l’OTAN depuis 1991.
A cet égard et s’agissant des analyses de la situation je
pense qu’il faut garder à l’esprit que Vladimir Poutine semble être en train de
reconstituer un régime qui ressemble de plus en plus à la défunte URSS. En
manquant le rendez-vous de 1991 à la suite de son effondrement, puis en
acculant la RUSSIE comme un adversaire stratégique nous avons poussé à cette
renaissance du monstre au grand dam d’un peuple russe qui va de servitude en
servitude. Alexandre Soljenitsyne n’avait-il pas prophétisé « tant que la
charogne de Lénine demeurera dans son Mausolée de la Place rouge, ce n’en sera
pas fini du communisme en Russie » ? Et comme le rappelle justement
Bernard Antony[1]
dans
le grand salon d’honneur de la Loubianka, devant un immense portrait de
Dzerjinski, Poutine, avec les « anciens » du KGB, honore une fois par an la
mémoire de celui qui enseignait lui-même aux tortionnaires qu’il avait recrutés
« de savoir faire souffrir le plus possible, le plus longtemps possible ». Car
Dzerjinski est ce personnage
véritablement démoniaque qui s’occupait en personne de recruter les
tortionnaires qui, à Moscou, officiaient à la Loubianka, l’immeuble central de
cette police, aujourd’hui siège du FSB.
Voilà pourquoi s’il faut tenir compte des raisons pour
lesquelles Vladimir Poutine en est parvenu là où nous en sommes il ne peut être
question de n’avoir pas en tête la nécessaire déstabilisation de ce régime
dictatorial…
D. Que faire ? A titre personnel, pas grand-chose… Mais quand même…
Ne pas vivre sous perfusion ininterrompue des dernières
nouvelles, d’il y a 5 minutes ou d’il y a une heure.
Ne pas chercher à juger les décisions prises par nos
gouvernants dans la gestion de la crise. Être solidaires et participer à la
constitution d’une opinion publique responsable …
Prier pour le peuple ukrainien et pour la paix dans le
monde et en Europe en particulier. Nous
ne pouvons pas faire autre chose et c’est plus utile que de jouer les diplomates
ou les généraux dans les fauteuils de nos salons !
E. Ce retour du tragique dans l’histoire contemporaine bouleverse les enjeux de la politique tels que nous les avons transformés depuis des décennies. La politique retrouve sa dimension véritable. Elle redevient ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être … C’est à ce niveau que l’on mesure les hommes d’Etat.
F. Cela m’amène au dernier point qui concerne notre élection présidentielle. Je n’ai pas changé d’avis sur la politique d’Emmanuel Macron. Je ne sais pas si sa gestion actuelle de la crise internationale est la bonne. Je constate qu’il tient son rôle et œuvre au nom de la France. Puisse-t-il mettre son intelligence au service de l’intérêt général et écouter les bonnes personnes dans un contexte stratégique très complexe. Il est notre Président. Nous sommes dans la tempête. Il agit et je ne doute pas que l’homme politique soit submergé par l’ampleur de ce qu’il a à faire au nom de la patrie. Sans évoquer les limites de ses concurrents qui n’ont de toute façon de mon point de vue plus aucune chance, je m’interroge sur le point de savoir si nous pouvons nous permettre de changer de Président dans un tel contexte…
Je ne retiendrai que la dernière interrogation pour en formuler une autre : qui aurait pu faire mieux que lui dans un tel contexte ? la question reste ouverte. Que ceux n'y croient pas et se limitent à critiquer présentent une une solution concrète. Je reste dans l'attente de les lire....
RépondreSupprimerQuoiqu'il en soit que la France se réjouisse d'avoir pu bénéficier de la gouvernance d'Emmanuel MACRON. Pourvu qu'il soit toujours là dans 3 mois !
Bravo
SupprimerPourvu qu'il NE soit PLUS là dans 3 mois... Quant à la prière, elle n'est utile que pour réconforter celui qui s'y adonne
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