dimanche 28 janvier 2024

NOTRE CIVILISATION A-T-ELLE PERDU SON AME ?

 NOTRE CIVILISATION A ELLE PERDU SON AME ?

C’était la question que l’Association des amis de la Basilique de Notre Dame de la Victoire me demanda de traiter samedi 27 janvier. 


En voici le texte.

Cette question serait-elle mal formulée ?  En effet l'âme est attachée à la personne humaine (corps et âme). N’étant pas une personne la civilisation ne peut pas avoir d'âme, même si l’âme humaine est au centre de son projet. Nous y reviendrons. Mais va pour l’aphorisme car il nous met face à l’acuité du problème qui nous préoccupe à juste titre et dont l’actualité est soulignée par l’affaire Stanislas. Chantal Delsol s’interroge : « Est-il encore permis de dispenser un enseignement catholique ? ». L’affrontement sous-jacent qui oppose les valeurs de la république et les enseignements du catéchisme catholique signifie, si les secondes doivent céder devant les premières, que la civilisation chrétienne ne constitue plus le lien qui nous réunit et qu’elle est bien en perdition, en fin de vie…

Un constat s’impose.

La notion de civilisation est récente ; le mot est apparu à la fin du XVIII° en opposition à la notion de barbarie. Durant les périodes de civilisation active et vivante, les hommes, même de culture, même intelligents, même philosophes ne se posaient pas des questions pour savoir ce que c'était qu'une civilisation. Ils la faisaient naître, la cultivaient, l'entretenaient et la faisaient progresser. Ils créaient de la civilisation comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir.

Prenons l'exemple de Saint Augustin qui ignorait peut-être à la fois que la civilisation romaine dont il était l'un des plus brillants rhéteurs s'effondrait et qu'une autre civilisation dont il allait être l'un des grands inspirateurs était en train de naître.

Car la civilisation n’est pas un but en soi. Pas plus que pour les constructeurs des pyramides égyptiennes, l'objectif des moines qui sont objectivement les grands édificateurs de la civilisation chrétienne n'était pas de créer une civilisation. Ils se contentaient (?) de chercher Dieu. Le monachisme occidental a fait naître une civilisation parce que des moines ont cherché Dieu ; ils n'ont pas fait exprès !

C’est ce qu’exprima Benoît XVI aux Bernardins (12/09/2008).

« ... les monastères furent des espaces où survécurent les trésors de l’antique culture et où, en puisant à ces derniers, se forma petit à petit une culture nouvelle. » [...]

« Nous sommes partis de l’observation que, dans l’effondrement de l’ordre ancien et des antiques certitudes, l’attitude de fond des moines était de se mettre à la recherche de Dieu. C’est là, pourrions-nous dire, l’attitude vraiment philosophique : regarder au-delà des réalités pénultièmes et se mettre à la recherche des réalités ultimes qui sont vraies. [...]

La quête des moines comprend déjà en soi, dans une certaine mesure, sa résolution. [...]

De fait, les chrétiens de l’Église naissante ne considéraient pas leur annonce missionnaire comme une propagande qui devait servir à augmenter l’importance de leur groupe, mais comme une nécessité intrinsèque qui dérivait de la nature de leur foi. [...] »

Evoquant notre nécessaire disponibilité à l’annonce de la Parole le Saint Père cita à cette occasion la 1ere lettre de St Pierre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous »(3, 15).

Mais comment définir la civilisation ?

Cherchant une définition de la civilisation Jacques Bainville qui constate les insuffisances des différents dictionnaires se réfère à celle donnée par Charles Maurras dans « Mes idées politiques » : « C'est l'état social dans lequel l'individu qui vient au monde trouve incomparablement plus qu'il n'apporte ». Et Jean Madiran ajoute : « nous sommes des débiteurs insolvables ».

La civilisation est donc un capital qui se caractérise par le fait qu'il se transmet naturellement en son sein et parmi la population qu'il irradie.

Des distinctions sont à faire.

Dans le cadre de notre recherche pragmatique de ce qui caractérise les civilisations la question se pose logiquement de la distinction entre les civilisations et la civilisation de même qu’entre culture et civilisation.

À ce sujet, faisant l’éloge de la civilisation, Donoso Cortes est lapidaire : « Je dis qu'il n'y a pas eu de peuple civilisé par ce que le peuple Romain et le peuple grec n'ont pas été des peuples civilisés ils ont été des peuples cultivés ce qui est très différent. Le christianisme a civilisé le monde en faisant ces 3 choses : il a civilisé le monde en faisant de l'autorité une chose inviolable, de l'obéissance une chose sainte, de l'abnégation et du sacrifice, ou mieux, de la charité une chose divine. De cette manière le christianisme a civilisé les nations. »

Sans devoir partager cet avis trop lapidaire pour certains au risque de la caricature, on peut et on doit en retenir la nécessaire distinction entre les différentes civilisations ou cultures selon leur degré d’humanisme et LA CIVILISATION qui pour cet intellectuel ne peut qu’être chrétienne.

Il y a des conditions nécessaires à l’efflorescence d’une civilisation. Pour faire œuvre de civilisation il faut un certain confort matériel, des conditions nécessaires à son épanouissement. La civilisation a par ailleurs besoin d’un peuple vivant et actif, et donc de classes moyennes engendrant selon le mot d’Hyppolite Taine des aristocraties, ainsi que, clin d’œil à l’actualité, de paysans qui sont pour Jacques Bainville la garantie de nos renaissances parce qu’ils ont la double passion de l’épargne et de l’ordre ! Et il faut enfin à la civilisation un certain ordre social, une certaine harmonie de vie. Le cafouillage n’est pas civilisateur !

La mort des civilisations est possible. 

Après que Samuel Huttington eut systématisé le choc des civilisations de nombreux esprits s'accordent aujourd'hui à dire que notre civilisation est en train de s'effondrer ; Michel Onfray l’a encore exprimé mercredi soir sur Europe 1 à propos de la crise agricole n’hésitant pas à évoquer la disparition de notre civilisation. Après qu’Hegel l’ait pensé, Paul Valéry l'a prédit « nos civilisations sont mortelles ».

Revenant à la distinction entre les civilisations et la civilisation ceci ne signifie pas pour autant que la civilisation en tant que telle soit ou devienne inatteignable.

Ce diagnostic est opposé à la notion de progrès dont on nous rebat les oreilles par utopie, oubliant là encore que s’il y a des progrès cela ne nous place pas de facto dans un processus historique nécessairement vertueux sur le plan civilisationnel.

Tel est me semble-t-il le phénomène que nous devons analyser lorsque nous nous posons la question qui nous rassemble. D’où deux questions :

·        Pourquoi notre civilisation risque-t-elle de mourir ?

·        Peut-elle renaître ? Si oui, sous quelle forme et comment ?

 

I - POURQUOI NOTRE CIVILISATION CHRETIENNE RISQUE-T-ELLE DE MOURIR ?

 

Je n'ai pas le temps ni les compétences pour faire une analyse philosophique et historique de ce phénomène complexe.

Une observation ironique de l'historien britannique Arnold Toynbee, publiée en 1972, souligne que l’alternative fondamentale est celle qui oppose christianisme et paganisme : « Au lieu de diviser l’humanité comme nous le faisons, en hommes de race blanche et en hommes de couleur, nos ancêtres les divisaient en chrétiens et en païens. Nous ne pouvons manquer d’avouer que leur dichotomie valait mieux que la nôtre tant sur le plan de l’esprit que de la morale. » (L’Histoire, Elsevier, 1972, traduction : 1978). Notre problème est bien le délitement de notre civilisation caractérisée par son christianisme.

Dans ce prolongement et de manière grossière mais non simpliste, afin de vérifier le diagnostic ci-dessus évoqué, quelques réflexions s’imposent à moi et me semblent avoir la force de l’évidence.

La transmission en panne. 

Devenue quasiment impossible la transmission ne se fait donc plus alors qu’elle constitue une œuvre de salut public. Les classes moyennes majoritaires sont empêchées de transmettre ; elles ne parviennent même plus à s'occuper de leurs enfants… L’école traverse une crise sans précédent…. La culture est dynamitée par les idéologues...La discussion (la disputatio) est interdite… La langue est déconstruite…

Nous avons perdu le consensus sur des valeurs fondatrices pourtant nécessaires au plein épanouissement de l'être humain ; j'en veux pour preuve la dernière conférence de presse du président de la République à propos de l’éducation ; il n’a pas d’idée en dehors de la technique chère aux énarques. On se gargarise des valeurs de la république mais derrière il n’y a que de l’idéologie, rien de fondateur. Les valeurs de civilisation s’articulent autour d’une épine dorsale constituée de l’ordre, de la vérité et de l’amour. Les déchainements actuels des tenants du laïcisme et de toutes les idéologies genrées, wokistes et antis racistes sont l’expression de l’agonie de notre civilisation chrétienne qui n’est plus communément partagée autour de ses valeurs naturelles formulées dans le décalogue et dans le catéchisme catholique.

Les chrétiens sont en proie au doute. 

Même l'Eglise Catholique est touchée en son cœur. Elle est en crise, n’ayons pas peur des mots. Elle est attaquée dans sa liturgie tout d'abord. Ecoutons Michel Onfray qui est loin d’être un père de l’Eglise : pour lui la liturgie est une « machine de guerre ». Les mots sont forts. Caricature ? Ils signifient une vérité. La liturgie est essentielle. Il s’agit d’un bien à transmettre dont les fidèles ont le plus grand besoin. Or nous constatons qu'elle est attaquée depuis plusieurs décennies, affaiblie, dénaturée et que Rome donne l’impression de « lâcher l’affaire ». Elle a été désarmée...La doctrine est également remise en cause ; le catéchisme devient anecdotique ou optionnel. Quels sont les adultes qui le lisent encore régulièrement ? –Qu’en apprend-on encore à nos enfants dans un trop grand nombre de paroisses ?  On en vient à bénir des couples pratiquant une homosexualité pourtant contre nature selon un enseignement constant... La transmission en perd sa cohérence. Face à ces fluctuations les chrétiens doutent de l’Eglise, de son universalisme et de ce qu’Elle est la voie exclusive du salut. Or nous ne serions plus catholiques si nous pensions « qu'il existe un salut en dehors d'Elle en dehors du sillage de lumière que trace sa marche rapide dans la nuit » (Don Gérard Calvet).

La cause est la dialectique destructrice qui fait naître le doute. Alors qu’elle avait triomphé de haute lutte du manichéisme, la civilisation chrétienne a été attaquée par deux dérives philosophiques dont les origines remontent à Descartes, le naturalisme d'une part et le panthéisme d'autre part. Le protestantisme, qui reste une hérésie !, n’est plus combattu sous couvert d’œcuménisme ; la charité a été dénaturée ; elle n’est plus de proclamer la vérité nécessaire au salut mais de ne pas froisser les personnes dont on oublie que le salut passe par la reconnaissance de la vérité fondamentale de la doctrine éternelle de l’Eglise.

Notre problème est que nous ne croyons plus que ce qui structure la religion qui a innervé la civilisation chrétienne soit la vérité. Le regretté Pape Benoît XVI ne cessait de dénoncer le relativisme. Il avait raison. Nous avons renoncé au primat de la contemplation de l’édifice catholique pour n’en faire qu’un sentiment religieux.  Nous ne sommes plus fiers de ce en quoi nous croyons et de ce qui nous structure. Ce n'est plus la vérité qui compte, c'est ce que l'homme pense de la vérité (Don Gérard Calvet).

Si la civilisation est un fruit, il y a un vers dans le fruit, c'est l'esprit de contradiction, c'est la dialectique infernale et diabolique des contraires qui a cassé le lien fondateur du christianisme entre le spirituel et le temporel.

Le lien spirituel – temporel est fondateur ; sans lui l’apport du Christianisme à notre civilisation est dissout. Un lien qui distingue sans opposer. Il a inspiré profondément la réflexion de Charles Péguy :« Jésus qui était le prince du spirituel a fondé une Eglise qui n'a point cessé d'être combattue dans le spirituel et dans le temporel et qui ne cessera point de militer dans le spirituel et dans le temporel ». Ce lien que Saint Augustin avait également lapidairement exprimé d'une autre manière « si la chair ne devient pas esprit, c'est l'esprit qui deviendra chair ». Citons encore Charles Péguy pour qui le « spirituel couche dans le lit de camp du temporel » ; ce temporel qui selon lui fournit la souche de telle sorte que si le spirituel veut vivre, s’il veut continuer, s’il veut fleurir, s'il veut fructifier, le spirituel est forcé de s'y insérer » : « car le surnaturel est lui-même charnel/ et l'arbre de la grâce est raciné profond/ et plonge dans le sol et cherche jusqu'au fond ».

S’en suit le doute sur la royauté de NSJC. Qu'avons-nous fait de l'affirmation du Christ selon laquelle il est roi ? Que de circonlocutions, que de faux-fuyants, que de lâchetés, que de honte, que de craintes autour de cette question ! Car s’il est roi comme nous prétendons le croire, nous ne pouvons ni en être gênés, ni le taire ou le réduire à une parole anecdotique ! Sommes-nous, nous comportons-nous en sujets de ce roi dont le royaume et celui de la vérité ? Alors surtout que cette royauté est la seule garantie de la liberté pour tous. Et ne nous y trompons pas cet essentiel de la catholicité n'est pas un manque de respect vis-à-vis des autres, de leurs convictions, de leur foi voir de leur athéisme. Cf là encore l’exemple de Michel Onfray qui athée, contestant l’existence historique de NSJC, défend les vertus de la civilisation chrétienne. Notre civilisation, grâce à ces distinctions fondamentales, permet à l’homme de vivre, aux branches de pousser, aux fleurs de s’épanouir. Il est contraire à toute civilisation de nier que l’homme ait une vie spirituelle et que celle-ci n’est possible que s’il résulte de la vie temporelle. L’un ne va pas sans l’autre. Or nous avons admis que le spirituel soit déconnecté du temporel qui du coup est privé de toute possibilité d’épanouissement ; chacun étant ensuite libre de croire ou de ne pas croire....Nous sommes tombés dans le piège d’une fausse laïcité qui nous a fait renoncer à une grande partie de ce qui est catholique dans notre foi ; normal puisque tout se vaut, puisqu’il n’y a plus d’hérésie, puisqu’il n’y a plus de péché, puisqu’il n’y a plus d’enfer…

Nous ne cherchons plus Dieu… Nous n’avons plus de but commun et partagé en dehors de tout ce qui a été préempté par l’industrie, la technique, le virtuel et la finance !!!!

Une fois que l'on a dit tout cela, que l'on a posé ce diagnostic, la question est de savoir si cette civilisation peut renaître ou si une autre civilisation – chrétienne - peut renaître.

 

II – LA CIVILISATION PEUT-ELLE RENAITRE ? SI OUI, SOUS QUELLE FORME ET COMMENT ?

On n'a jamais vu une civilisation renaître à l'identique. L'histoire ne repasse pas les plats.

Il y a des points de non-retour, irréversibles, des moments de bascule dans l’évolution d’une civilisation tels que toute réforme devient impossible…

C’est ce qu’il faut avoir à l’esprit afin de déterminer la conduite à tenir.

Si nous devons impérativement tirer des leçons du passé et par exemple nous inspirer de l'œuvre du monachisme occidental à la suite de l'effondrement de l'empire Romain et de toute la construction de cette civilisation chrétienne pendant la période du moyen-âge, il ne faut surtout pas sombrer dans ce que l'on pourrait qualifier d'utopie rétrograde.

C'est l'erreur de beaucoup de milieux catholiques aujourd'hui, partagés entre le passéisme et l’illusion moderniste. Un attachement aveugle, manquant de lucidité et de clairvoyance, à tous les produits de cette civilisation qui s'écroule sous nos yeux conduit à l'enfermement et à l'accélération de la chute. Ecoutons Toynbee : « L'aboutissement inévitable d'un mouvement qui se veut archaïque est en fait un nouveau départ [...] dans ce mouvement, l'élément archaïque et simplement l'enveloppe de ce qui sera la graine du futur ».

Il y a un juste équilibre à trouver entre la recherche des solutions du passé et la conscience lucide de l’impossible retour en arrière. Pourquoi ne pas nous inspirer des évêques du XII° siècle faisant démolir des églises récemment construites (moins d’un siècle) pour édifier des cathédrales comme Notre Dame de Paris ou celle de Laon ? Paradoxal pour nous qui sanctuarisons tous les édifices du passé sans n’avoir plus aucune notion de notre dette vis-à-vis de ceux qui nous ont légué le capital immatériel dans lequel nous avons forgé notre identité !... Le moyen âge n’avait pas de musée mais en même temps les personnes étaient conscientes de ce qu’elles recevaient de leurs ancêtres et parents et elles réussissaient à transmettre ce legs. Où est l’erreur ?

Une civilisation ne peut naître ou renaître que comme on fait pousser une nouvelle fleur. Il faut tout d’abord des conditions matérielles stables. Il faut de l’ordre. Et il faut une saine conception de la loi naturelle, une incarnation de la parole évangélique du Christ, du catéchisme et des sacrements à travers la liturgie éternelle. Mais à la condition de chercher le bien des âmes c’est-à-dire qu’il faut le souffle de la charité ; le « voyez comme ils s’aiment » dont étaient qualifiés les premiers chrétiens. Mais excusez-moi il ne s’agit pas de faire des élevages de grenouilles de bénitier ! Il faut retrouver le sens de la distinction des domaines du spirituel et du temporel, des prérogatives du laïcat et des clercs. 

Ce sont les besoins des âmes qui doivent nous guider, comme au moyen âge, comme par exemple pendant de XII° siècle.

Or si on a pu parler de civilisation chrétienne c'est précisément au regard des éléments que je viens de souligner et parce qu’elle permettait de créer un ordre fondé sur les trois piliers décrits par Donoso Cortès. L’autorité, l’obéissance, l’abnégation et le sacrifice et la charité ….

La civilisation chrétienne a pour caractéristique de créer des espaces d'authentique liberté, de ne forcer personne à croire tout en empêchant personne de croire. Tel est le cœur opérationnel de la transmission de son contenu.

Résister et transmettre. Pour cela notre action individuelle et collective reste possible. Elle consiste à transmettre des bribes résiduelles mais importantes d’éléments constitutifs de la civilisation chrétienne qui seront nécessairement utiles pour tenir et aider à la renaissance. C’est un devoir !

Et il faut aider ceux qui transmettent.

La renaissance sera chrétienne mais sous une autre forme. A ces conditions matérielles, morales, culturelles, intellectuelles et spirituelles une civilisation nouvelle, produit de la culture, des cultures ?, du temps, pourra renaître. Elle sera la fleur ou le fruit. Elle sera chrétienne si elle est centrée sur la recherche de Dieu et sur la contemplation, l’émerveillement en même temps que sur la loi naturelle. Il ne s'agit de bigoterie; mais si on parle de civilisation chrétienne on ne peut faire l'impasse sur la religion et ceux qui l'ont reçue n'ont pas le droit de la taire et d'en minimiser le "logos". …..Tel est le sens de la réponse de Ste Bernadette à l’abbé Fonteneau « Je ne vous oblige pas à me croire ; m ais je ne peux que vous répondre en vous disant ce que j’ai vu et tendu ». Je ne vais pas garder cela pour moi !!!!

La civilisation viendra par surcroit ! Nous ne savons pas ce qu’elle sera. Ayons l’humilité, la détermination et l’abnégation des moines du Moyen Age. Tels les travailleurs de l'ombre, de ces braises incandescentes, reçues en legs frémissant du passé, faisons des pierres d'attente; de notre marche rapide dans la nuit résultera le sillage que trace lumière pour reprendre les mots de Don Gérard Calvet. 

 

1 commentaire:

  1. Cher Bernard, quel formidable discours sur la civilisation chrétienne qui a construit et humanisé tout l'occident, y compris, en son sein, ses farouches détracteurs qui ne cessent de prôner la culture de la solidarité et de la liberté.
    J'ai malgré tout une réserve de taille par rapport aux hérésies que vous dénoncez et le protestantisme en particulier dont vous dites que l'église catholique aurait cessé de la combattre. Il me semble que l'église, en tant qu'institution aurait mieux fait d'assimiler le protestantisme, d'en intégrer les apports substantiels. Au lieu de ça, l'institution s'est rabougrie dans une attitude hostile au monde.
    Pardonnez-moi de manquer de modestie en citant un exemple personnel : ayant écrit un roman sur un saint du Haut moyen-âge, j'ai fait la démarche d'aller l'offrir au curé de la paroisse qui porte le nom de ce saint. Je m'attendais à de la curiosité de sa part. Au contraire, sans avoir lu l'ouvrage, il m'a gratifiée d'un sourire méprisant, quasi haineux, pour celle qui a osé écrire sur un sujet réservé aux clercs.
    Je préfère l'église du moyen-âge, militante d'amour, à celle de nos jours, aigrie et recroquevillée sur ses certitudes.
    Je ne sais si c'est la fin de la civilisation chrétienne mais c'est certainement la fin d'une institution qui a bien cherché ce qui lui arrive.

    RépondreSupprimer

Commentez cet article et choisissez "Nom/URL" ou Anonyme selon que vous souhaitez signer ou non votre commentaire.
Si vous choisissez de signer votre commentaire, choisissez Nom/URL. Seul le nom est un champ obligatoire.

Retrouvez mes anciens articles sur mon ancien blog